2012 : Israël a survolé Fordow et percé les défenses de l’Iran©

WASHINGTON –Israël était parvenu à sonder avec succès les défenses aériennes de l’Iran, en 2012, dans le cadre de ses phases préparatoires avancées, en vue d’une frappe contre les installations nucléaires iraniennes, selon un reportage publié par le Wall Street Journal jeudi soir.

Un avion israélien aurait pénétré l’espace aérien iranien en 2012 lors d’une mission de reconnaissance pour une future frappe contre le site nucléaire de Fordo, rapporte vendredi le Wall Street Journal.

“La pression est montée lorsque Washington a estimé qu’il s’agissait d’une répétition avant une attaque aérienne sur le site nucléaire”, indique le journal américain. Les Etats-Unis auraient par la suite décidé d’envoyer un second porte-avion dans la région dans la crainte d’un embrasement général.

Suite à ce vol de reconnaissance, l’armée américaine a suivi de près toutes les activités de l’armée israélienne en 2012. D’après des responsables américaines, certaines informations étaient classifiées et n’ont pu être décodées par les agences américaines.

Des analystes des forces aériennes des Etats-Unis ont conclu qu’Israël ne possédait pas les avions et les armes nécessaires pour détruire le site de Fordo. Israël a réagi en présentant son propre plan : faire atterrir des soldats sur le terrain afin de faire exploser la porte d’entrée et saboter le site nucléaire.

Cette opération était jugée comme une “missions suicide” par le Pentagone qui a demandé à Israël d’être averti lorsque l’opération serait lancée, ce que Jérusalem n’a pas garanti.

Les renseignements américains ont alors renforcé leur surveillance de l’armée israélienne qui s’entraînait à des missions d’attaques pour faire face aux systèmes de défense antiaérienne iraniens.

Des hauts responsables de la Maison Blanche pensaient qu’Israël pouvait attaquer à tout instant, rapporte le Wall Street Journal, et qu’une solution diplomatique devait rapidement être trouvée.

Les responsables américains ont découvert qu’Israël se trouvait à l’ultime phase de sa planification de l’opération, en espionnant son conseil de sécurité nationale, ses forces aériennes et jusqu’au Premier Ministre Binyamin Netanyahu, soutient cet article. Israël aurait mis ses pilotes en alerte sur les nuits sans lune et considérait qu’un raid aurait impliqué ses commandos pour saboter de l’intérieur les installations nucléaires de l’Iran.

La défiance concernant le problème nucléaire iranien a d’abord pris racine quand, en 2011, l’administration Obama a entamé ses négociations préliminaires avec les Iraniens à Muscat, la capitale d’Oman.

Alors que la Maison Blanche s’est abstenue d’informer les Israéliens durant des mois, Jérusalem avait connaissance des pourparlers depuis le début : les renseignements israéliens avaient identifié correctement et traquaient les numéros d’immatriculation des avions banalisés américains transportant des responsables américains vers ces négociations secrètes, selon ce reportage.

Des allégations prétendant qu’Israël espionnait les discussions sont d’abord apparues au printemps, après qu’une entreprise de cyber-sécurité a dit avoir identifié un modèle de percées dans son micrologiciel, dans un groupe sélectionné d’hôtels de luxe européens. Chacun d’entre eux recevait une phase des négociations nucléaires.

Ces discussions ont eu pour résultat en définitive le Plan d’Action Complet et conjoint, un accord qui est destiné à plafonner, restreindre, surveiller et faire partiellement reculer le programme nucléaire iranien pour une période définie. Israël s’y oppose et dit n’être pas lié par les termes de cet accord.