Lesneven. Ginette Kolinka, la passeuse d’histoire n’a rien oublié

Passeuse de mémoire, Ginette Kolinka, aux origines Ukrainienne et Roumaine, survivante du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau en 1945, était à l’Arvorik, jeudi 17 et vendredi 18 mars 2022, pour apporter son témoignage aux parents et élèves de 3e et 4e du collège Saint-Exupéry de Lesneven (Finistère).

« Je suis là parce qu’Hitler n’aimait pas les juifs. Il disait que les juifs n’étaient pas normaux. Est-ce que vous trouvez que je suis quelqu’un d’anormal ? » Vendredi 18 mars 2022, à 97 ans, Ginette Kolinka, face aux 150 élèves de 3e de Saint-Exupéry, ne fait pas dans le détour expliquer la raison qui l’a poussé, depuis les années 2000 à devenir cette ambassadrice qui sillonne la France pour raconter son vécu aux jeunes générations. Avec cet humour qui lui fait dire quand elle cherche ses fiches, parfois un peu mélangées « Si je ne m’aimais pas, je me frapperais… Mais comme je m’aime bien… » Référence certainement à la pensée d’Hitler sur sa personne d’être juif.

Ginette Kolinka revient sur cette étoile jaune parfois enlevée, dont l’emplacement restait néanmoins bien visible « J’ai parfois décroché l’étoile pour accompagner certains amis non juifs… On était dans le risque insensé qui pouvait faire condamner toute notre famille… »

Le départ pour la zone libre

Toujours pas un bruit dans les travées de l’Arvorik quand Ginette Kolinka insiste sur le fait qu’être juif « Te privait également de ton travail. » Pour preuve, son père, et deux de ses grandes sœurs, qui faisaient les marchés restent subitement à la maison. « Si j’étais contente de pouvoir jouer avec eux, moi, la petite Ginette ne comprenait pas que bientôt l’argent manquerait. »

Prévenu un jour de 1942 par quelqu’un de la préfecture, le père de Ginette décide que la famille, qui habite Aubervilliers, va prendre la direction d’Avignon, qui se situe en France libre. « Cela faisait suite au fait qu’outre d’être des juifs, voilà que la famille était également accusée d’être communiste. » En organisateur de ce voyage, Ginette se rappelle que son père avait divisé, pour plus de sécurité, la famille en quatre. « Avant de trouver refuge à Avignon, nous avions transité (avec 2 sœurs) par Aix-les-Bains, qui était notre premier point de chute familial. » Ginette revient également sur ces cartes d’identité trafiquées et la confiance faite à des passeurs pour pouvoir contourner certains contrôles. « Et quand on sait que parmi eux il y avait aussi des véreux. « Souffle Ginette

Arrêté par la Gestapo

Le 13 mars 1944 restera une date inoubliable pour notre passeuse d’histoire « Suite à une dénonciation, j’ai été arrêté par la Gestapo, avec mon papa et mon jeune frère. »

Après un mois d’internement au camp de Drancy, ce sera direction le camp d’Auschwitz-Birkenau. « Dans le convoi 71, qui était également celui de Simone Veil. »

Ouest-France

Avec la complicité de François Lozach, professeur d’histoire, Ginette Kolinka a remémoré son histoire aux parents et élèves (3e et 4e) du collège Saint-Exupéry. | OUEST-FRANCE

 

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