Accident de la route à la mer Morte, le 30 octobre 2018 Pompiers d’Israël

Dans le cadre des efforts soutenus de la police israélienne pour lutter contre les accidents de la route, qui coûtent chaque année un prix élevé en vies humaines, le Département de la sécurité routière s’est fixé pour objectif de renforcer ses activités dissuasives pour faire baisser les chiffres dramatiques du nombre de tués et de blessés sur les routes d’Israël… Voici les chiffres pour 2018, attachez vos ceintures.

Pour commencer, notons qu’il y a eut une augmentation d’environ 250 policiers et de dizaines de véhicules chargés de lutter contre les infractions sur les routes.

Au cours de la dernière année, le nombre de personnes condamnées à une amende a augmenté d’environ 37%, pour un total de plus de 265.000 contraventions !

Les infractions routières à l’origine d’accidents de la route ont également enregistré une forte augmentation de 40% et ont généré 185.000 amendes, contre 132.000 en 2017.

116.000 amendes pour excès de vitesse ont été relevés par les policiers. Au cours de la même période de l’année dernière, environ 86.000 amendes avaient été enregistrés, soit 34% de moins.

Au cours de 2018, 7.200 conducteurs ont été attrapé alors qu’ils conduisaient sous l’influence de l’alcool, contre 6700 en 2017, soit une augmentation de 8%.

Le téléphone mobile est l’une des causes principales et directes d’accidents de la route graves, voire mortels.

Pour cette infraction, 126.700 amendes ont été données cette année, contre 111.200 en 2017, soit une hausse de 14%.

Pour ce qui est des vélos électriques, des activités de contrôle et d’information ont menées auprès des cyclistes car la législation a changé en 2018.

Du coup, pas de chiffre pour 2017 mais cette année, les cyclistes ont reçu 25.000 amendes.

Pour ce qui est du refus de priorité aux piétons, en 2018, 51.000 amendes ont été données, soit une augmentation de 29% par rapport à 2017.

Le nombre d’accidents mortels sur les routes interurbaines a été réduit en 2018 de 18%, avec 21 morts.

Dans l’ensemble, les accidents de la route ont vu une diminution de 14% par rapport à l’année précédente et une diminution de 15% du nombre de blessés par rapport à 2017.

Les piétons ont été beaucoup moins touchés cette année. Les chiffres indiquent une baisse de 26% du nombre de décès de piétons par rapport à la même période de l’année dernière.

Source: Kountrass

Israël mise sur la mobilité intelligente pour accroître la sécurité routière

Photo: Jack Guez Agence France-Presse En milieu urbain israélien, le nombre d’accrochages a baissé de plus de 20% au cours des six derniers mois par rapport aux statistiques enregistrées à pareille date l’an passé.

 

En misant sur les nouvelles technologies et l’autonomisation des transports, Israël souhaite se poser en leader de la mobilité de demain.

Mais, surtout, son gouvernement rêve de mettre au point des outils pour mettre un frein à l’hécatombe routière.

Les dernières semaines ont été catastrophiques sur la route 90 en Israël.

Construite le long de la frontière est du pays, cette deux-voies, qui traverse la région du nord au sud, a en effet été le théâtre de trois accidents meurtriers.

Le plus récent, survenu à la veille de l’Halloween en bordure de l’emblématique mer Morte, a anéanti une famille de huit personnes, dont six enfants de moins de 12 ans, et a frappé, du même coup, l’imaginaire de ce petit État du Moyen-Orient.

Résolument dramatique, cet événement n’a pourtant pas grand-chose d’exceptionnel.

De fait, on estime que, chaque année, ce sont plus de 1,25 million de personnes qui périssent sur les routes du monde, victimes d’une collision mortelle.

À cela s’ajoutent les quelque 275 000 usagers vulnérables — piétons, cyclistes… — qui décèdent annuellement, eux aussi, à la suite d’un accrochage létal.

Au cœur de ces tragédies, presque toujours les mêmes rengaines : moments d’inattention, réflexes trop lents, facultés affaiblies… le tout résultant, trop souvent, en une perte de contrôle fatale.

« La majorité des accidents de la route — peu importe les protagonistes impliqués — sont dus à nos limites en tant qu’humains », lance Raz Peleg, le directeur des ventes de Mobileye, une entreprise d’Intel qui développe, depuis déjà plus d’une décennie, des programmes d’aide à la conduite.

En fait, à en croire les plus récentes études sur le sujet, les erreurs humaines seraient responsables de près de 90 % des collisions routières. Elles seraient donc, au dire des experts, bien souvent évitables.

Écosystème en formation

C’est donc, en partie, pour pallier nos propres limites que le gouvernement israélien s’est mis, il y a un peu plus de cinq ans, à investir massivement dans le petit milieu de la mobilité dite « intelligente », explique la présidente et directrice du Fuel Choices and Smart Mobility Initiative, Anat Bonshtien.

Rencontrée en marge de la sixième édition du Sommet sur la mobilité intelligente qui se tenait à Tel-Aviv à la fin du mois d’octobre, celle-ci décrit avec une passion évidente les changements qui s’opèrent en Israël depuis quelques années.

« L’idée est, dans un premier temps, de faciliter le développement des technologies qui seront au coeur de la mobilité de demain, explique celle qui occupe son poste depuis près de deux ans. On parle d’autonomisation, c’est certain, mais aussi d’économie collaborative, d’énergies plus vertes, de transports plus sécuritaires… C’est tout ça, la mobilité intelligente. »

Pour y arriver, son bureau — qui réunit des gens de tous les ministères concernés, des transports à l’innovation, en passant par l’environnement et l’économie — a doublé les sommes destinées à la recherche dans ce secteur d’activité, l’enveloppe frôlant aujourd’hui les 405 millions de dollars américains (environ 535 millions de dollars canadiens).

Fort de ces investissements, le milieu a connu une croissance exponentielle au cours des dernières années, formant aujourd’hui un bouillonnant écosystème.

« Israël a l’ambition et le potentiel de devenir un leader dans ce domaine, rajoute cette biochimiste de formation. On ne construira sans doute jamais la voiture autonome [l’industrie automobile étant quasi inexistante en Israël], mais son cerveau et son coeur viendront de chez nous ! »

 Les morts sur nos routes sont une des seules causes de décès qu’on accepte, tout simplement, comme si c’était une fatalité. Nous, on est convaincus qu’on peut faire plus et, surtout, qu’on doit faire mieux.

Cadre réglementaire

D’autant que le changement ne se joue pas que dans les laboratoires informatiques et les chaînes de montage automobile, loin de là.

De fait, à mesure que les investissements ont grimpé, le gouvernement israélien, tiré vers l’avant par son bureau de la mobilité intelligente et son autorité nationale de la sécurité routière, a également entrepris un virage législatif majeur, révisant son cadre réglementaire pour y inclure de nouvelles mesures visant à encadrer et à soutenir la lente autonomisation des transports.

Ainsi, le gouvernement a commencé par mettre sur pied, en 2013, un programme d’incitatifs financiers — on parle surtout d’exemptions de taxes — pour inciter les particuliers à munir leur véhicule d’un module d’aide à la conduite.

L’objectif ? Ajouter une paire d’yeux et un cerveau supplémentaires (numériques, ceux-là) dans le plus de voitures possible afin de réduire le nombre d’accrochages dus aux distractions ambiantes ou à une attention chancelante.

Et cinq ans plus tard, la réglementation dépasse maintenant largement les simples encouragements.

De fait, depuis ce printemps, toutes les nouvelles voitures, peu importe leur provenance, doivent être dotées d’un système de copilotage numérique.

Tous les véhicules de plus 3,5 tonnes circulant sur les routes israéliennes doivent, eux aussi, se pourvoir d’un tel équipement, une contrainte qui, en plus de faciliter la cohabitation entre les différents usagers de la route depuis son entrée en vigueur en 2016, vient régler en grande partie l’épineux problème des angles morts qui se posent dans presque toutes les grandes villes du monde.

Dans la foulée, un nouveau système de classement des véhicules a également été mis en place. Basé sur le nombre et le genre de dispositifs numériques installés sur les voitures, celui-ci permet aux usagers d’avoir, en un coup d’oeil, un aperçu du « niveau de sécurité » de ces dernières.

Chose certaine, tous ces changements commencent déjà à payer, surtout en milieu urbain, où le nombre d’accrochages a baissé de plus de 20 % au cours des six derniers mois par rapport aux statistiques enregistrées à pareille date l’an passé.

« Ce n’est pas encore parfait, mais on est sur la bonne voie, soutient Raz Peleg, de Mobileye. Les morts sur nos routes sont une des seules causes de décès qu’on accepte, tout simplement, comme si c’était une fatalité. Nous, on est convaincus qu’on peut faire plus et, surtout, qu’on doit faire mieux. »

Notre journaliste s’est rendue en Israël avec l’aide du Consulat général d’Israël à Montréal et des organisateurs du Smart Mobility Summit 2018.

Florence Sara G. Ferrarisà Tel-Aviv et à Jérusalem

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Miosolo

J’aurais aimé connaître l’évolution annuelle du nombre d’accidents de la route faisant des victimes humaines, le nombre de morts, le nombre de blessés. (en nombre et en pourcentage)

Élie de Paris

La révolution automobile est heureusement en marche, puisque les véhicules vont d’ici peu, grâce à la géo-localisation, pouvoir s’anticiper mutuellement, et être « conscients » les uns des autres, des directions et manœuvres en cours.
La route israélienne a tué et handicapé plus que toutes les guerres d’Ysraël réunies !
Mais on peut dépenser des milliards de sheckels pour monter des murs de 5 m de profondeur + 5 m de hauteur, et on ne peut pas poser une glissière beton de séparation de 70 cms sur les routes à double sens ? !