INTERVIEW – Louis Caprioli, expert en terrorisme, fait le point après les récentes déclarations et l’enlèvement de Français au Niger.

Louis Caprioli, expert en terrorisme, il est aujourd’hui conseiller spécial chez GEOS après avoir été sous-directeur chargé de la lutte contre le terrorisme à la Direction de la surveillance du territoire (aujourd’hui DCRI), de 1998 à 2004. Il fait le point sur la menace terroriste après les récentes déclarations et l’enlèvement de Français au Niger.

Pourquoi Bernard Squarcini, le patron de la DCRI, et le gouvernement communiquent sur les risques d’attentats?

Au-delà de l’enlèvement de cinq Français au Niger et des éléments qui leur permettent de considérer que la menace est accrue, il y a sans doute la volonté d’attirer l’attention et la vigilance des Français sur le risque terroriste. Mais le fait de communiquer ainsi vise aussi sans doute à déstabiliser des groupes susceptibles de fomenter des attentats sur le territoire national.

Pourquoi la menace terroriste est-elle particulièrement forte aujourd’hui?

Elle est toujours forte. Les services déjouent en moyenne deux attentats par an. Mais il y a aujourd’hui une conjonction d’événements qui rendent la situation particulièrement dangereuse: un front sud au Sahel, où sévit Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), et un front est en Afghanistan et Pakistan. Ces deux fronts constituent très clairement des réservoirs terroristes, notamment en ce qui concerne l’Afghanistan et Pakistan, où, on le sait, des Français sont allés se former et s’entraîner.

Mais ces individus prêts à passer à l’acte sont sous surveillance…

Il y a aujourd’hui, en France, quelques dizaines d’individus, peut-être une centaine qui sont prêts à porter leurs concours à la perpétuation d’attentats et, effectivement, ils font l’objet de surveillance grâce aux services de renseignement étrangers, aux opérations d’infiltration, puis, une fois la justice saisie, aux écoutes téléphoniques, etc. Actuellement, on est sans doute dans une phase préparatoire avant des arrestations.

N’y a-t-il pas une part de manipulation politique dans les déclarations anxiogènes qui se multiplient ces derniers jours?

Il y a maintenant huit jours, Bernard Squarcini, le patron de la DCRI, fait une déclaration évoquant les menaces qui pèsent sur la France et les intérêts français à l’étranger. Entre-temps, cinq Français sont enlevés à Arlit, au Niger, maintenant, on peut toujours penser qu’il y a manipulation, mais on ne peut pas nier qu’il y a aussi une bonne part de vérité dans ces déclarations.

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