On raconte, y compris dans l’article que je reproduis ci-dessous, que Le Pen va quitter la scène politique. J’y mettrais quant à moi quelques bémols. D’abord, Le Pen ne décide pas, mais il envisage, de quitter la scène politique. Ensuite, il envisage de quitter la scène d’ici 2010 ou 2011 et non en 2009. Mais Le Pen n’exclut pas de se présenter aux présidentielles de 2012. C’est du Le Pen tout craché. Il évoque en 2009 un départ théorique. Puis il ajoute aussitôt qu’il n’exclut pas de se présenter en 2012. Pour mémoire, Le Pen a effectué un score très honorable lors des élections au Parlement européen au milieu des années 1980. Lui et ses potes se retrouvent députés européens à Strasbourg avec un excellent salaire. C’est l’euphorie au FN et Le Pen parle « d’ascension grandiose » lors d’un meeting des Bleu Blanc Rouge à Paris. Quelques dix ans plus tard, en 1992, à la chute du communisme soviétique, nombre de militants du Parti communiste français adhèrent au Front National.

Le Front National devient alors toujours plus (ou encore plus) un parti athée néostalinien, anti-américain, anti-israélien, judéophobe et christianophobe. Encore quinze ans plus tard, en 2007, le Front National se livre à une série de purges qui se poursuivent jusqu’en 2009. Sont définitivement exclus du parti les chrétiens, tels Bernard Antony et Carl Lang. Pour tout arranger, financièrement c’est la cata. Mais Le Pen n’est pas du genre à se retirer définitivement, quel que soit son âge et quoi qu’il puisse raconter. En propulsant sa fille à la tête du parti, il en demeure le chef suprême. Et si d’ici les présidentielles de 2012, Sarkozy se retrouve avec une France insurrectionnelle, Le Pen nous fera le coup de l’homme providentiel et présidentiel. On peut lire dans l’article ci-dessous que le FN n’est pas mort. Mais Le Pen, lui non plus, n’est pas mort. Et tant qu’il restera vivant, un come back de sa part n’est pas à exclure. Même sur le dos de sa fille. Car l’anachronique et rancunier Le Pen pense avoir une revanche à prendre sur l’histoire. Et ce n’est pas un point de détail….

Dans un article intitulé ‘Le Pen va quitter la scène, mais le FN n’est pas mort’ (1), on peut lire, sous la plume de Jean-Noël Cuénod : « Jean-Marie Le Pen prend congé de la scène politique mais à reculons. Interviewé, hier, par France 2, le chef du Front national a annoncé qu’il quitterait la tête de son parti en 2010 ou 2011, la date du congrès n’étant pas encore fixée. Dès lors, il est «probable» qu’il ne se portera pas candidat à l’élection présidentielle de 2012, pour la première fois depuis 1974. L’année dernière, il avait fait pareille annonce, avant de se raviser. Mais aujourd’hui, il semble bien avoir pris le chemin du départ. Son âge, 81 ans, est un adversaire imbattable. Comme Le Pen l’a déclaré à France 2 dans un soupir : « Je ne suis pas éternel et je le regrette ! ». Plus jeune député en 1956, élu sur la liste poujadiste (défense des petits commerçants), Le Pen a quitté le parlement en 1962 à la suite d’une défaite ».

« Il entame sa traversée du désert au cours de laquelle il tente de regrouper les groupuscules d’extrême droite. Il y parvient en 1972 avec la fondation du Front national et se porte candidat à l’élection présidentielle deux ans plus tard. Le Pen n’y récolte que 0,75% des voix. Depuis, sa progression est continue jusqu’au sommet atteint le 21 avril 2002 où, avec près de 17% des suffrages, il devance le premier ministre socialiste Jospin et se qualifie pour le second tour de la présidentielle. Avec Nicolas Sarkozy, Le Pen tombera sur un os. L’actuel président assumera la partie la moins contestable du discours lepéniste, notamment concernant la lutte contre la délinquance. Et siphonnera l’électorat frontiste. En perte de vitesse électorale et en butte à de gigantesques difficultés financières, le Front national n’est pas mort pour autant, contrairement aux avis de décès publiés un peu rapidement par moult médias après la victoire de Sarkozy en 2007 ».

« Au contraire, trois épisodes récents montrent que l’extrême droite peut reprendre du poil de la bête. En juillet dernier, la liste emmenée par la fille de Le Pen (Marine) recueille 47,62% des voix à l’élection municipale d’Hénin-Beaumont. Un résultat plus qu’honorable dans la mesure où il a fallu que tous les autres partis en présence, de l’extrême gauche jusqu’à l’UMP, fassent cause commune pour la battre. Dès lors, Marine Le Pen devient la grande favorite pour succéder à son père. Son principal rival, Bruno Gollnisch, a un charisme de fromage blanc, ce qui est rédhibitoire dans un parti d’extrême droite. Avec une hausse de 5% des violences contre les personnes et de 12% des cambriolages, la présidence Sarkozy est mise en échec sur son point fort. Ce qui fait le bonheur des frontistes. Le patron du MPF (de Villiers) chassait sur les terres lepénistes. Son ralliement à Nicolas Sarkozy va créer un espace que le Front national pourra occuper » (Fin de l’article de Jean-Noël Cuénod).

(1) Jean-Noël Cuénod, 24 Heures, Tribune de Genève – mercredi 9 septembre 2009.

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