source : DRZZ De Véronique CHEMLA

Initié par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS), le projet Aladin vise à lutter contre le révisionnisme et le négationnisme, vecteurs d’antisémitisme, dans le monde musulman, en informant, principalement via deux sites Internet, les habitants de cette aire, en leur langue, sur la Shoah, les juifs, le judaïsme ainsi que sur les relations entre juifs et musulmans sous domination musulmane. Lors de son lancement prestigieux à Paris, le 27 mars 2009, les orateurs ont asséné le mythe « islamiquement correct » de la « coexistence pacifique interconfessionnelle sous domination musulmane ». Un mythe qui anesthésie les Occidentaux face aux enjeux du jihad, est inducteur de haine contre l’Occident, en particulier l’Etat Israël, et les non-musulmans.

S’il est un mythe tenace, faux, dangereux et instrumentalisé, c’est bien celui de la « tolérance islamique pacifique ».

Le mythe de la « coexistence pacifique interreligieuse »
Le professeur Bernard Lewis fait remonter ce mythe, forgé par les « juifs pro-islamiques », au XIXe siècle :

« L’âge d’or de l’égalité des droits était un mythe, et si l’on y croyait, c’était la conséquence plutôt que la cause de la sympathie juive pour l’islam. Le mythe fut inventé par des juifs d’Europe au XIXe siècle comme un reproche adressé aux chrétiens – et repris par les musulmans de notre temps comme un reproche adressé aux juifs » (Islam, Gallimard, 2005).

L’historienne Bat Ye’or explique ce mythe, qui « adopte la version islamique de l’histoire », par des facteurs géopolitiques, tel « l’équilibre politique » européen au XIXe siècle. Ce mythe justifiait « la défense de l’intégrité territoriale de l’Empire Ottoman, c’est-à-dire la sujétion des peuples qu’il contrôlait. Dans l’entre-deux guerres, la tolérance ottomane se métamorphosa en « coexistence pacifique sous les premiers califes », thème qui constitua la pierre angulaire du nationalisme arabe et une arme idéologique contre les revendications autonomistes d’autres peuples » (Face au danger intégriste, juifs et chrétiens sous l’islam. Ed. Berg International, 2005).

Ce mythe agit en narratif anesthésiant : il masque les enjeux du jihad contre l’Occident ou en Eurabia. Il dissimule cette réalité guerrière et son institution corollaire la dhimmitude, ce statut cruel, inférieur et déshumanisant réservé aux non-musulmans sous la domination islamique. De plus, ce mythe « disculpe l’islam classique, à l’origine du totalitarisme islamiste ». Et, il impose la vision « islamiquement correcte » d’un islam « pacifique » (Pierre-André Taguieff, La nouvelle judéophobie, Fayard Mille et Une nuits, 2002) symbolisé par la civilisation brillante al-Andalus, exemple de « coexistence pacifique entre judaïsme, christianisme et islam » en Espagne médiévale sous la férule musulmane.
Ce mythe comprend aussi celui de la « dette » de l’Occident vis-à-vis des « sciences Arabes/musulmanes » . Il dévalorise ainsi la civilisation chrétienne qui, d’une part, a mis un terme à cette « tolérance » par sa victoire sur les Maures et sa reconquête de la péninsule ibérique (Reconquista), et d’autre part, a échoué à créer l’équivalent d’al-Andalous.
Ce mythe distille et renforce « le sentiment de culpabilité et d’infériorité des Occidentaux vis-à-vis de la civilisation islamique » (Alexandre del Valle).
Il affuble l’Occident des pires épithètes – obscurantiste (Inquisition), conquérant (croisades, empires), raciste -, et produit un discours anti-israélien. La recréation de l’Etat d’Israël contredit le mythe des « dhimmis juifs heureux ». Louer l’attitude mythique admirable de « tolérance » et irréprochable des musulmans à l’égard des non-musulmans stigmatise a contrario Israël : la recréation de l’Etat d’Israël aurait mis fin à une ère de « coexistence pacifique interreligieuse ». La politique israélienne est déformée au travers d’un prisme mythique biaisé : elle est jugée, et condamnée, à l’aune d’un mythe déguisé en histoire et on requiert d’Israël qu’il se conduise conformément au mythe, ce qui de facto restaurerait le « bon vieux temps » de la dhimmitude, et donc la destruction de l’Etat juif. Ce mythe s’est métamorphosé pour réapparaître sous l’idée de la « Palestine laïque et multiculturelle » remplaçant l’Etat d’Israël.
Bat Ye’or précise que ce mythe :

« Conforte la doctrine islamique. Il atteste la perfection de la chari’a, seule législation gouvernant, dans le passé, le dar al-islam , et sa supériorité sur toutes les autres juridictions… La moindre critique du statut des dhimmis est rejetée comme suspecte parce qu’elle entame le dogme de la perfection de la loi et du gouvernement islamiques. Ainsi, la louange de la tolérance et de la justice de l’islam, accompagnée de gratitude, s’intègrent-elles dans les obligations exigées du dhimmi ».

Ce mythe pervers a été relayé par les réseaux juifs et chrétiens de la dhimmitude afin d’influer sur les opinions publiques et donc les politiques gouvernementales, en particulier dans le dialogue Euro-Arabe.
Nombre de manuels scolaires français d’histoire le présentent comme fait avéré .

Une conférence de lancement unanime dans l’« islamiquement correct »
Le projet Aladin se présente essentiellement sous la forme de deux sites Internet en cinq langues : français, anglais, arabe, persan et turc. D’autres actions sont prévues.

Le site éponyme présente « de façon simple et objective l’histoire de la Shoah, une introduction à la culture juive, à l’histoire du peuple juif et au judaïsme, l’histoire des relations entre les Musulmans et les Juifs au cours des siècles passés jusqu’à nos jours en évoquant les périodes de coexistence harmonieuse et conflictuelle ».

La bibliothèque numérique Aladin présente gracieusement quatre livres – Le Journal d’Anne Franck, Si c’était un homme de Primo Levi, Hitler et les Juifs de Philippe Burrin, Sonderkommando Dans l’enfer des chambres à gaz de Shlomo Venezia -, en des traductions inédites, numériques et publiées par les éditions du Manuscrit.

Ce projet promeut le « dialogue des cultures », idée de l’ancien président iranien Mohammed Khatami, chère à l’OCI (Organisation de la conférence islamique) et à l’ONU (Organisation des Nations unies).

Le lancement officiel du projet Aladin a eu lieu le 27 mars 2009, au siège de l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), à Paris. C’est un évènement prestigieux, en présence de centaines de personnalités, dont des chefs d’Etat, ministres, ambassadeurs, dirigeants communautaires juifs, rabbins, cardinal, imams et des médias, notamment du monde musulman.
Et ce, deux mois après la fin de l’opération Plomb durci d’Israël contre le mouvement terroriste Hamas dans la bande de Gaza.
La conférence est animée par le réalisateur-producteur français Serge Moatti qui obtient une minute de silence d’une assistance debout.
Interrompus par la projection du film Pourquoi, les discours redondants conformes au mythe, « islamiquement corrects », se succédaient. Tout un symbole : c’est Rachida Dati, alors ministre de la Justice et issue de l’immigration musulmane d’Afrique du Nord, qui lisait le discours du Président de la République Nicolas Sarkozy .
Juifs, chrétiens et musulmans, les orateurs ont exonéré le monde musulman de tout lien avec la Shoah autre que les musulmans Justes parmi les Nations ou « protecteurs de leurs sujets juifs », tels le roi du Maroc et le bey de Tunisie Sidi Moncef. Tous se gardaient de citer des exemples de négationnisme et de révisionnisme dans le « monde musulman », en particulier dans l’Autorité palestinienne (AP), ou dans les « rues Arabes » d’Occident.
Unanimes, ces personnalités ont occulté l’antijudaïsme ou l’antisémitisme dans l’islam – sourates et hadiths haineux à l’égard des juifs -, la dhimmitude et « l’exode oublié » tragique d’environ 900 000 juifs, des années 1940 aux années 1960, des pays arabes, de Turquie et d’Iran.
Ecoutons Abdoulaye Wade, président du Sénégal et de l’OCI, résumer ce mythe :

« Il n’y a jamais eu de contentieux historique entre musulmans et juifs. Bien au contraire ! De la Charte de Médine de 622, à l’empire ottoman, en passant par l’Espagne sous le règne arabe, l’histoire nous enseigne qu’à différentes périodes, juifs et musulmans ont pu vivre ensemble dans le respect mutuel et la coexistence pacifique. Les juifs ont toujours été protégés par des monarques musulmans ».

C’était bizarre d’entendre ce discours prononcé devant les représentants de pays musulmans devenus Judenrein (i.e. « nettoyés des juifs »).
Ces discours n’étaient pas exempts de confusions et d’amalgames.
Ainsi, Farouk Hosny, ministre égyptien de la Culture, lisait le discours de Mohammed Hosni Moubarak, Président de la République Arabe d’Egypte :

« La Shoah a été une transgression contre l’islam, comme religion, et contre ceux qui croient en l’islam, les musulmans… C’était une transgression contre les musulmans parce que leurs frères sémites ont été tués en si grand nombre, leur unique « faute » étant d’appartenir à une religion, dont les principes partagent leur hauteur avec ceux de toutes les autres religions, la foi juive ».

L’usage du mot « Sémites » nie la définition de l’antisémitisme, c’est-à-dire la haine des juifs : les musulmans, des « Sémites », ne sauraient être antisémites, anti-juifs ?! Ce ministre était présent car l’Egypte abrite la bibliothèque d’Alexandrie, de la Foire du livre du Caire et l’université al-Azhar. Rappelons qu’il avait invité en Egypte, en 2001, le négationniste Garaudy. En 2008, il déclarait qu’il « brûlerait les livres israéliens s’il en trouvait dans les bibliothèques égyptiennes ». Il interdisait la communication des archives des juifs d’Egypte. Il est hostile à la normalisation des relations culturelles entre l’Etat d’Israël et l’Egypte, et ce, 30 ans après la signature du traité de paix entre les deux Etats. Bernard-Henri Lévy, Claude Lanzmann et Elie Wiesel ainsi que Richard Prasquier, président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), ont signé des tribunes hostiles à sa candidature à la direction générale de l’UNESCO. Serge Klarsfeld le soutenait en raison « de sa prise de position sur la Shoah et de sa repentance exprimée publiquement » . Farouk Hosny vient d’autoriser la communication desdites archives… « Paris vaut bien une messe », aurait dit le roi Henri IV… Farouk Hosni n’a pas été élu directeur général de l’UNESCO, mais le projet Aladin a été un facteur de division, notamment sur ce point.
Autre exemple. André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI du Maroc, membre du Comité des sages pour l’Alliance des cultures à l’ONU, et Mustafa Ceri?, grand mufti de Bosnie, parlant au nom du président de la république de Bosnie, exhortaient à associer la lutte contre l’antisémitisme à celle contre « l’islamophobie ». Un terme utilisé pour éviter toute analyse critique de l’islam…
Au fil des discours, se dévidait l’écheveau du mythe, avec ses diatribes antioccidentales et anti-israéliennes.
La colonisation européenne chrétienne était vilipendée : seul le joug musulman – Arabe ou ottoman – est toléré. Or, la colonisation européenne a été émancipatrice pour les juifs en pays majoritairement musulmans.
De plus, a été stigmatisée la traite négrière transatlantique – « cinq siècles » -, ce qui place les Africains en position de victimes demandant la repentance de l’Occident. Mais ont été occultés le commerce d’esclaves intra-africain et la traite arabo-musulmane qui perdurent (13 siècles) et impliquent les esclavagistes musulmans.
Le président Wade prônait le relativisme culturel, qui vise à éradiquer l’universalité des droits de l’homme considérés comme occidentaux :

« La vérité d’une époque n’est pas forcément celle d’une autre et la vérité d’un peuple n’est pas forcément celle d’une autre. Ce qui est la norme dans une société peut être une contre valeur dans une autre. Le dialogue des cultures et des civilisations ne peut donc s’épanouir et prospérer que dans la nuance et le relativisme ».

Concernant le conflit au Proche-Orient, Ely Ould Mohamed Vall, ancien chef d’Etat de Mauritanie, s’émouvait des souffrances de ses « frères Palestiniens ».
Quant à l’ancien Président de la République Jacques Chirac, il omettait de citer les écrits négationnistes de Mahmoud Abbas, président de l’AP, « partenaire pour la paix » avec Israël. Il assénait :

« J’ai dit aux Israéliens que la colonisation était une faute. On ne construit pas la paix avec son voisin en expropriant ses terres, en arrachant ses arbres, en bouclant ses routes ».

Par ces mots, Jacques Chirac rappelait l’esclandre qu’il avait provoqué à Jérusalem. Ses propos révélaient la division parmi les invités. Si des spectateurs musulmans ont applaudi sa diatribe, le public juif a apprécié ses propos pro-israéliens. « Hors-sujet », reconnaissait l’ancien ministre socialiste de la Culture, Jack Lang, le 29 mars, sur une radio juive. Avant de louer ces positions stigmatisant Israël. Hasard ? La même semaine, un orchestre d’adolescents d’un camp de réfugiés palestiniens s’était produit à la mémoire des victimes de la Shoah. Ce qui suscitait l’ire des dirigeants de l’AP.
Richard Prasquier et Shimon Samuels, directeur du Centre Simon Wiesenthal-Europe (CSW), nous ont confié que certains discours, notamment celui de Farouk Hosny, leur avaient déplu.

Une politisation biaisée par « l’Appel à la conscience »
Lors de cette conférence, Simone Veil, ancienne déportée et ancienne présidente du Parlement européen et de la FMS, Jacques Chirac, et Abdoulaye Wade signaient « l’Appel à la conscience » pour lutter contre le négationnisme. Un Appel soutenu par des « centaines d’intellectuels musulmans ».
Cet Appel allègue que « les Musulmans et les Juifs, des siècles durant – en Perse, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans l’empire ottoman – ont su vivre ensemble, souvent en bonne intelligence ». La règle est donc l’harmonie ; ce qui est conforme au mythe. Un non-dit : ce « vivre ensemble » – la dhimmitude – résultait du jihad.
Cet appel exhorte à la lutte contre le négationnisme en affirmant que la Shoah est le fait de « l’Allemagne nazie et de ses complices européens ». Il rappelle les « actions des Justes en Europe et dans le monde arabe et musulman ». C’est « islamiquement correct ».
Cet Appel se réfère aux valeurs de « justice et de fraternité », et non d’égalité et de liberté car les musulmans ne doivent pas traiter à égalité les dhimmis.
Il évoque « l’intolérance et le racisme », mais non l’antisémitisme, l’antijudaïsme ou la judéophobie. Or, ce sont ces fléaux qui ont été à l’origine de la Shoah…
L’Appel politise sans raison ce Projet en prônant la seule « solution des deux Etats » entre « Israéliens et Palestiniens » . Comme si le monde musulman avait accepté l’Etat juif ! Cet appel établit ainsi un lien entre la Shoah et ce conflit, ce qui autorise des positions partiales. Pourquoi ? Pour induire l’idée fausse que l’Etat d’Israël a été recréé par une Europe culpabilisée par sa responsabilité dans la Shoah ? Pour « compenser » la lutte contre le négationnisme ?
Rappelons deux tentatives d’instrumentaliser la Shoah : à Nanterre (France), « Une pierre pour la paix », devenue l’opération des « deux urnes » du Musée d’Auschwitz, et le Mémorial à Dachau en hommage aux victimes turques, dont l’une au nom patronymique musulman, de la Shoah.

Mythe contre Histoire
Pourquoi cette unanimité à exprimer et accepter ce mythe ?
Des orateurs musulmans dissimulaient ces faits pour les raisons décrites plus haut et pour éviter toute revendication liée à « l’exode oublié » des juifs ainsi que tout rappel des relations entre le monde musulman et les nazis ou la Shoah. « Dès le début des années 1930, la propagande nazie se développa avec succès dans les pays arabes où ses thèses antijuives soulevèrent l’enthousiasme et une totale adhésion… A l’arrivée de l’Afrika Korps Nda : unités militaires allemandes »>Article original à El Alamein (1942), la foule hurlait dans les rues : « Rommel ! Rommel ! » (Bae’or, opus cité).

De plus, environ 100 000 musulmans européens ont combattu pour l’Allemagne nazie. Des divisions nazies musulmanes ont été constituées : la Légion arabe, la Brigade arabe, deux divisions musulmanes bosniaques Waffen SS, une division Waffen SS albanaise dans le Kosovo et dans la Macédoine occidentale, des Waffengruppe der-SS Krim (volontaires Tatars de Crimée), des formations composées de musulmans de Tchétchénie, l’Osttürkischen Waffen-Verbände SS avec des musulmans du Turkestan, etc.
La Shoah n’a pas épargné les juifs vivant dans des pays majoritairement musulmans, notamment en Tunsie (occupation allemande de décembre 1942 à mai 1943). La Shoah demeure un sujet sensible, et certains dirigeants musulmans, tel le président iranien, l’instrumentalisent et la banalisent.
Le mythe de « l’âge d’or de la coexistence pacifique interreligieuse », qui occulte ces faits, est-il la base de l’acceptation islamique pour lutter contre le négationnisme ?
Les Salons du livre du monde musulman accepteront-ils les livres traitant de sujets tabous, tels l’alliance entre Nazis et dirigeants musulmans, la participation de la division de la Waffen SS Handschar (cimetière en turc) composée principalement de musulmans des Balkans (bosniaques) au meurtre de juifs et chrétiens serbes, les anciens Nazis devenus conseillers de dirigeants Arabes ou soutiens lors des guerres d’indépendance d’Etats arabes ?
L’OCI condamnera-t-elle le passé pronazi de certains de ses Etats membres ou la sympathie de nationalistes Arabes – Bourguiba, Sadate, Sami al-Joundi, un des fondateurs du parti syrien Ba’ath – à l’égard des forces de l’Axe ?
L’OCI fera-t-elle acte de repentance en raison du grand mufti de Jérusalem Haj Amin al-Husseini (1895-1974), « mufti de Hitler » ?
Ce « héros » et mentor d’Arafat a fomenté des pogroms, est directement responsable de la mort de « 4 000 enfants orphelins juifs polonais et de 400 juifs adultes qui furent assassinés à Auschwitz en raison de son opposition en 1942 à leur transfert en Palestine mandataire en échange de prisonniers de guerre allemands pronazis. Il a convaincu des gouvernements hongrois, roumain et bulgare pronazis d’envoyer leurs juifs vers les camps de la mort plutôt que d’accepter leur immigration en Palestine mandataire » (Chuck Morse, The Nazi Connection to Islamic Terrorism, Adolf Hitler and Haj Amin al-Husseini. iUniverse.com, 2003). Il a enflammé les foules musulmanes par ses prêches radiophoniques haineux. S’est efforcé de persuader les Nazis de tuer les juifs vivant au Moyen-Orient , etc.
L’OCI demandera-t-elle pardon pour le farhud (ou farhoud), ce pogrom à Bagdad (Iraq), en juin 1941, au cours duquel des foules arabes musulmanes ont tué 200 juifs, blessé 2 000 juifs et détruit 900 maisons juives ?
Le mémorial Yad Vashem à Jérusalem a certes distingué des Justes musulmans parmi les Nations. Le chercheur américain Robert Satloff explique leur faible nombre en raison de leurs réticences à parler et des liens avec le conflit au Proche-Orient (Among the Righteous, Lost Stories from the Holocaust’s Long Reach into Arab Lands. Public Affairs, 2006). Une autre raison pourrait être avancée : ces musulmans ont sauvé ceux que le Coran leur prescrivait de haïr et tuer.
Ces liens terribles entre le monde musulman et les Nazis ou la Shoah ainsi que l’antisémitisme islamique, des expositions répugnent à les traiter. Ainsi, l’Observatoire des musées de la Shoah (Holocaust Museum Watch ) a critiqué vivement le Musée et Mémorial américain de la Shoah (USHMM) pour une biographie édulcorée du Grand Mufti al-Husseini. L’USHMM l’a réécrite en un sens plus respectueux de l’histoire. A Paris, le Mémorial de la Shoah a dissimulé en 2005-2006 dans son exposition Le procès de Nuremberg le rôle de ce grand mufti. Pourtant, grâce à la France et au général de Gaulle, ce fomenteur de pogroms a échappé au tribunal de Nuremberg qui devait l’inculper et se rendit en Egypte, en mai 1946.
En août 2009, Philippa Ebéné, directrice du Centre multiculturel (Werkstatt der Kulturen) de Berlin, doté d’un financement public, retirait trois panneaux sur l’alliance du grand mufti al-Husseini avec les Nazis dans l’exposition Le Tiers monde durant la Seconde Guerre mondiale. Une décision défendue primitivement par Günter Piening, commissaire pour l’intégration et la migration de la ville de Berlin. Et qui suscitait l’indignation de Karl Rössler, commissaire de l’exposition, et de la communauté juive berlinoise. Ce Centre est situé dans un quartier où vivent de nombreux Turcs et Arabes.
Pourquoi les dirigeants juifs acceptent-ils ce mythe ? Extrême politesse ? Souci de ne pas heurter la sensibilité musulmane ? Mais pourquoi ne pas respecter la sensibilité juive ?
En s’opposant à ce mythe entériné par les autorités politiques nationales soucieuses de préserver l’ordre public et engluées dans Eurabia, des organisations juives françaises peuvent craindre d’être tenues pour responsables d’un éventuel clash interreligieux, avec ses risques en termes d’actes antisémites. Mais comment ces organisations peuvent-elles accepter ce mythe et défendre devant des dirigeants musulmans les intérêts des juifs de l’« exode oublié », souvent contraints de fuir des pays où la présence juive était (pluri)millénaire et antérieure à la conquête arabe, et victimes de rackets, de spoliations, de dénaturalisations, d’expulsions, de crimes, etc. ?
En période de vagues déferlantes d’actes antisémites, ce mythe semble utilisé par des dirigeants juifs en direction de leurs homologues musulmans, comme un souhait irréaliste : « Conduisez-vous comme dans ce paradis passé », mais mythique.
En effet, ce mythe a été répété depuis des décennies sans effet positif sur la situation des juifs européens et des Israéliens. Il n’a pas permis de faire progresser le dialogue judéo-musulman. Il marginalise et isole les musulmans modérés, car il nie le besoin d’une analyse critique de l’islam ou une réforme de l’islam. Il a aussi échoué à améliorer les relations entre l’Etat d’Israël et le monde musulman. Juifs et musulmans ne pourront nouer des relations de qualité qu’après « avoir apuré leurs contentieux » (Shmuel Trigano).
La FMS a adopté une stratégie dynamique progressive. Elle entend lutter contre le négationnisme, qui nourrit l’antisionisme et l’antisémitisme, en obtenant le soutien des dirigeants musulmans de manière à présenter ses livres dans les Salons du livre du monde islamique et introduire l’histoire de la Shoah dans les manuels scolaires musulmans.
Mais à quels prix historique, moral, symbolique, politique, juridique et religieux a été obtenue la reconnaissance si restrictive de la Shoah par des dirigeants musulmans ? La FMS a offert sur un plateau en or un narratif mythique aux persécuteurs de juifs, aux voleurs des biens appartenant aux juifs, aux violeurs de juives et aux meurtriers de juifs. « C’est abracadabrantesque ! », dirait Jacques Chirac.
En ignorant l’histoire des Sépharades – terme générique pour désigner les juifs d’Espagne, du Portugal, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient -, la FMS a provoqué une concurrence des mémoires entre Sépharades et Ashkénazes, vocable générique pour désigner les juifs d’ascendance d’Europe centrale et de l’Est. Ce qu’a stigmatisé en un article au titre cinglant le professeur Shmuel Trigano : « La faute morale et politique de la FMS » . S’interrogeant sur la légitimité de la FMS, il condamnait le partenariat avec l’OCI anti-israélienne, et un « échange politico-symbolique ». En mai, la FMS niait tout partenariat avec l’OCI, justifiait la présence du président Wade en raison de son « action pour obtenir la libération de Guilad Shalit » et se défendait de « dire l’histoire, que ce soit celle de la Shoah, celle des Juifs en général ou celle des Juifs sépharades en particulier ». Un comble ! Tels sont les buts du Projet Aladin.
Où est la vérité historique ? Est-ce le mythe décliné lors de cette conférence, le narratif confus et lacunaire du site Internet du Projet , ou l’histoire non estampillée FMS d’experts ?
Qui écrit l’histoire ? Ce sont souvent les vainqueurs. Aussi, l’histoire des dhimmis – Sol Hatchuel, héroïne juive marocaine (1817-1834) et des autres -, et de « l’exode oublié », reste un champ à défricher. Des historiens militent contre les lois mémorielles en France : ils estiment qu’il n’appartient pas aux parlementaires de dire l’histoire. Est-ce à cet aréopage de ministres, de diplomates, d’hommes d’affaires, de responsables associatifs et d’imams d’imposer un narratif mythique émondé de ses aspérités « non islamiquement correctes » ?
Le projet Aladin peut renforcer les relations entre juifs et musulmans, mais sur un consensus artificiel et aux dépens de liens fondés sur la Bible entre juifs et chrétiens. En effet, ce mythe interdit toute écriture des dhimmis, notamment des chrétiens d’Orient. Tandis que des églises chrétiennes adhèrent à la théologie de la libération palestinienne (TLP).
Or, ce projet constitue une opportunité pour détruire ce mythe dangereux, et pour le monde musulman de connaître son passé, d’intégrer dans son histoire officielle des pans sombres, de les condamner .
Ce projet peut difficilement éviter une analyse critique de l’islam pour mener à bien sa lutte contre le négationnisme dans ce monde et pour favoriser des relations judéo-musulmanes sincères.
Sinon, ce projet sera une occasion manquée.

Une version abrégée de cet article a été publiée en anglais par FrontPage Magazine

Photos :
Conférence de lancement : © V. Chemla
Le Grand mufti al-Husseini rencontre Hitler et Nasser, inspecte en 1943 les troupes musulmanes nazies, coache un soldat musulman de la division SS Hansar ; drapeau musulman bosniaque avec la croix gammée ; troupes musulmanes nazies en position de prières ; soldats musulmans lisant un livre de propagande nazie Islam et judaïsme. (Source : http://www.hmwatch.org/photos/photos.htm) : © DR
Copies d’écrans des sites : © FMS

EXTRAITS DE DISCOURS

André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI du Maroc, membre du Comité des sages pour l’Alliance des cultures à l’ONU et président de la fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures :

« Pendant trop longtemps, et jusqu’à cet après-midi, on a ignoré ce que mon pays et d’autres dans l’espace arabo-musulman ont su dire quand la barbarie était européenne et chrétienne, ont su dire au reste du monde pour proposer humanisme, accueil, solidarité avec les victimes du nazisme… Nous sommes ensemble, musulmans, chrétiens et juifs pour dire que notre résistance à l’antisémitisme, pour que notre rejet et notre opposition aux dérives du négationnisme ne sont pas dissociables de notre résistance, de notre opposition, de notre combat contre l’islamophobie. La démarche est la même. Et chacun d’entre nous se déterminera et s’engagera parce que nous saurons faire ces trois causes communes et solidaires ».

Hélé Béji, présidente du collège international de Tunis :

« A travers l’anéantissement de Carthage, les Palestiniens peuvent ressentir ce qu’a été la Shoah ; à travers elle aussi, les Israéliens peuvent pressentir la destruction d’Israël dans la destruction de la Palestine, comme jadis la mise à mort de Carthage a étreint le cœur de Scipion par une prémonition funeste sur Rome… Avant que tout ne soit rasé, comme le furent Rome et Carthage, tentons de puiser dans la majesté antique un modèle de compassion réciproque… La mémoire de la Shoah peut rappeler aux Arabes leur propre abaissement dans l’histoire, et la souffrance des Arabes peut rappeler aux Juifs le sombre écho de leur propre misère raciale au cœur de l’Europe. Il n’y a donc pas deux mémoires étrangères, mais une seule mémoire, liée par un sort gravé dans celui de l’autre. C’est cela, le dialogue de la mémoire… La « mémoire du futur » doit faire d’Israël la seconde patrie des Palestiniens, et la Palestine, la seconde patrie des Israéliens, avant qu’un nouveau Scipion, juif ou arabe, n’ait ses yeux inondés, trop tard, par la vision d’un double désastre ».

Mustafa Ceric, grand mufti de Bosnie, au nom du président de la république de Bosnie :

« Musulmans et juifs ont une raison de se rassembler, un projet commun, comme celui-ci, et de s’unir contre l’antisémitisme et l’islamophobie… Les juifs et les musulmans ont la même expérience de l’exode et du génocide en Europe. Ils ont été expulsés ensemble d’Espagne-al Andalus au XVe siècle ; les juifs sépharades trouvèrent alors refuge à Sarajevo… Et ils ont souffert d’un génocide au XXe siècle : les juifs par les Nazis d’Allemagne et les musulmans Bosniaques par les Serbes ».

Jacques Chirac, ancien Président de la France :

« Faire connaître la Shoah en présentant les faits, tels qu’ils ont été, dans leur brutalité… Sans vouloir faire porter aux pays musulmans une culpabilité qui n’est pas la leur… Evoquer la Shoah risquait de susciter dans ces pays un sentiment de sympathie pour les Juifs et l’existence d’Israël. Alors on l’a cachée… La mémoire de la Shoah … doit toucher le cœur. C’est dans le même esprit que je me bats, avec la Fondation que je préside , pour le dialogue et le respect de toutes les cultures… Transmettre aux pays qui ne l’ont pas connue la mémoire de la Shoah, c’est allumer chez eux l’esprit de résistance qui nous a fait défaut face au Mal… Je suis très inquiet aujourd’hui que certains puissent dire, chez nous, en Europe, que cette histoire, la Shoah, n’était pas la leur, que c’était l’histoire des Juifs, le problème des Juifs… Nos Etats, et notamment l’Etat français, ont été mêlés à ce crime. Nous avons composé par peur avec la barbarie nazie. Nous avons laissé nos concitoyens juifs, enfants ou non de notre terre, être arrachés de nous comme s’ils étaient un corps étranger…
Les conflits incessants du Proche-Orient servent aujourd’hui de prétexte à une nouvelle haine d’Israël ; elle est en train de devenir une nouvelle haine des Juifs : cette haine se répand… Au débat exigeant avec les dirigeants d’Israël, cette haine substitue un soupçon à l’encontre de tous les Juifs… Il n’y aura pas de paix au Proche-Orient tant qu’il n’y aura pas de reconnaissance et acceptation de l’Etat d’Israël… Seul le rappel de la mémoire de la Shoah permet de comprendre comment l’on passe de la frustration à la haine, de la haine à la négation de l’autre et de cette négation au génocide…
Dans les deux traditions, juive et musulmane, la tolérance et le respect de l’autre sont des préceptes fondateurs… Vous avez raison de vouloir rappeler la ressemblance qui existe entre deux traditions qui ont coexisté pendant plus de mille ans… Quand on demandera demain à un enfant musulman ce qu’est un Juif il ne pourra plus répondre par des caricatures et des stéréotypes. Quand on demandera demain à un enfant juif ce qu’est un Musulman, il ne pourra plus répondre par des caricatures et des stéréotypes ».

Mohamed Fanta, au nom du président de Tunisie Ben Ali :

« La patriarche Abraham, constitue le fondement de ces trois religions judaïsme, christianisme, islam »>Article original… Ceci nous rappelle Abraham venant d’Irak, à l’origine de notre civilisation méditerranéenne. Nous sommes tous sémites et fiers d’appartenir à cette branche d’humanité ».

Farouk Hosny, ministre de la Culture, au nom de Mohammed Hosni Moubarak, Président de la République Arabe d’Egypte :

« La Shoah est une agression contre l’islam comme religion, et contre ceux qui croient en l’islam, les musulmans… car leurs frères humains et Sémites ont été tués en si grand nombre… Nous espérons et faisons notre possible pour le retour d’une coexistence libre et paisible, comme celle qui a prévalu pendant des siècles dans notre région. A travers le temps, la religion d’un individu, juif, chrétien ou musulman, n’a jamais empêché sa participation dans le développement de la civilisation de sa société… Les tensions de la coexistence contemporaine sont causées par un problème épistémologique que nous devrions résoudre en adoptant des programmes et des initiatives afin d’informer tous les peuples de leurs histoire, des religions et contributions culturelles de leurs voisins… Un principe contemporain nous permet de participer à la condamnation de cette tragédie et à nous en souvenir, c’est le principe des droits de l’homme clairement et définitivement inscrit au paragraphe 5 du statut des Nations unies et qui précise « la condamnation, sans réserve, de l’intolérance religieuse »… Ce principe a été introduit dans des résolutions de l’UNESCO, comme activation de ce principe qu’il n’existe pas une culture supérieure à une autre culture, que les peuples du monde entier ont contribué aux civilisations… Abraham était le père de tous les hommes ».

Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’UNESCO :

« A l’heure où les conflits de mémoire structurent les antagonismes politiques, il est en effet plus que jamais nécessaire de faire émerger une mémoire partagée qui soit le fruit d’un récit partagé, en insistant sur la dimension réconciliatrice du devoir de mémoire et d’histoire ».

Anne-Marie Revcolevschi, directrice générale de la FMS :

« Sur le site Internet du Projet Aladin »>Article original on y apprendra les coutumes des Juifs, les fondements de leur foi et bien d’autres choses encore ; et, comme me l’ont confirmé mes amis musulmans, bien des juifs et des musulmans découvriront combien nous nous ressemblons… Nous avons cherché la clarté plutôt que l’exhaustivité, sans éviter les questions qui fâchent et qui sont les plus fréquemment posées…
A travers le monde arabo-musulman, parfois même dans des pays où les Juifs furent accueillis et protégés pendant la seconde guerre mondiale ».

David de Rothschild, président de la FMS :

« Face à la déferlante négationniste, aux amalgames et à la banalisation de la Shoah, issus notamment de certaines sphères limitées mais influentes du monde arabo-musulman, nous avons alors décidé de réagir en palliant d’abord le manque d’informations historiquement fiables sur la Shoah, que ce soit en arabe, en persan ou en turc. Nous avons également considéré important de rappeler l’histoire séculaire commune des Musulmans et des Juifs, et les liens étroits qui ont uni et unissent encore les cultures juive et musulmane, afin de faire entendre à tous que les antagonismes actuels ne sont pas insurmontables ».

Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des affaires islamiques, au nom de S.M. Mohammed VI, roi du Maroc :

« C’est justement pour qu’Aladin, votre groupe de réflexion se fixe l’objectif prioritaire de dire enfin au reste du Monde, ce qu’a été la résistance au nazisme des Pays qui comme le Mien, à partir de l’espace arabo-musulman, ont su dire non à la barbarie nazie et aux lois scélérates du gouvernement de Vichy… Un devoir de mémoire de la Shoah »>Article original qui dans sa profondeur et dans sa tragique singularité nous impose avec force les contours éthiques, moraux et politiques qui seront demain les vrais garants de cette paix faite de Justice et de Dignité également partagées et à laquelle aspire la majorité des Palestiniens et des Israéliens ».

Professeur Ilber Ortayli, directeur du musée de Topkapi (Turquie) et représentant le gouvernement turc :

« L’islam, cette religion et civilisation … »>Article original a créé al-Andalus, mélange et synthèse du judaïsme, l’islam et christianisme… L’islam qui a créé l’empire ottoman qui a donné au Moyen-Orient une pax ottomana pour quatre siècles ».

Ely Ould Mohamed Vall, ancien chef d’Etat de Mauritanie :

« A l’heure où les plaies du Proche Orient sont toujours ouvertes et mes frères Palestiniens blessés dans leur chair et leur âme par une violence et une iniquité désespérantes, ma présence ici n’est pas une évidence. Comme responsable politique, comme arabe, comme musulman. Et pourtant c’est comme responsable politique, comme arabe et comme musulman que je m’exprime devant vous… A tous ceux qui prennent le prétexte du scandale de dénis de justice contemporains, et notamment du déni de justice en Palestine, pour nier ou justifier l’innommable, je dis solennellement … que l’endormissement de la pensée, l’affadissement de ce lien de solidarité qui fait de tout homme mon frère… sont des dangers mortels pour la civilisation des hommes ».

Abdoulaye Wade, président du Sénégal et de l’OCI :

« La Shoah jamais égalée par son ampleur, sa cruauté, ses méthodes techniques et scientifiques d’extermination qui en font un véritable affront à la raison humaine… Il y a un parallélisme saisissant entre la négation de la Shoah et le révisionnisme sur l’esclavage qui a duré cinq siècles et la colonisation…
En ma qualité de Président en exercice de l’Organisation de la conférence islamique, et venant d’un pays de cohabitation pacifique entre les religions, je me réjouis de savoir que le projet Aladin cherche à définir un espace de dialogue judéo-musulman… Il n’y a jamais eu de contentieux historique entre musulmans et juifs. Bien au contraire ! De la Charte de Médine de 622, à l’empire ottoman, en passant par l’Espagne sous le règne arabe, l’histoire nous enseigne qu’à différentes périodes, juifs et musulmans ont pu vivre ensemble dans le respect mutuel et la coexistence pacifique. Les juifs ont toujours été protégés par des monarques musulmans. Le défi aujourd’hui est de bâtir sur ce passé commun les fondements d’un dialogue sincère pour vaincre la méfiance, combattre les extrémismes de tous bords et apprendre à nouveau à vivre ensemble dans le respect de nos différences…
La vérité d’une époque n’est pas forcément celle d’une autre et la vérité d’un peuple n’est pas forcément celle d’une autre. Ce qui est la norme dans une société peut être une contre valeur dans une autre. Le dialogue des cultures et des civilisations ne peut donc s’épanouir et prospérer que dans la nuance et le relativisme… L’impunité et la justice à « géométrie variable » n’engendrent que frustrations et esprit de revanche ».
http://veroniquechemla.blogspot.com/ Article original

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires