Pénuries : Doliprane, Dafalgan… le gouvernement interdit la vente de médicaments à base de paracétamol par internet

Face à de vives tensions d’approvisionnement en médicaments, le gouvernement a tranché. Un arrêté pris ce mardi 3 janvier et publié au Journal officiel interdit désormais la vente en ligne de médicaments à base de paracétamol. « La vente par internet des spécialités composées exclusivement de paracétamol est suspendue jusqu’au 31 janvier 2023 », a ainsi décrété l’exécutif.

« Les tensions en médicaments à base de paracétamol se poursuivent depuis plus de six mois, expliquent par ailleurs les autorités. Les différentes mesures prises par les autorités sanitaires, pour efficaces qu’elles aient été, n’ont pas permis, jusqu’à présent d’y mettre fin. »

De fortes tensions d’approvisionnement

La Chine est à la tête de la production mondiale de médicaments à base de paracétamol. Le pays fait actuellement face à une flambée record des cas de Covid-19 : de nombreuses usines accusent un manque de personnel. Par ailleurs, pour répondre aux besoins de la population, les autorités ont décidé de réquisitionner les productions d’une dizaine de structures, et de durcir les règles d’exportation. Une situation qui tend inexorablement le marché mondial…

De son côté, à la sortie du Conseil des ministres de ce mercredi 4 janvier, Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, pointait surtout du doigt un problème d’ajustement entre l’offre et la demande : « Il y a un problème de production de paracétamol qui me semble-t-il n’a pas été ajusté aux besoins à venir par les industriels du monde entier. Les industriels ont ajusté leur production en s’appuyant sur les besoins passés. Or, il y a une grippe qui est forte, plus précoce, des épidémies de Covid-19 qui ne sont pas terminées… La consommation mondiale de paracétamol est tendue. Et je vous invite à regarder ce qui se passe dans certains pays, et notamment au Royaume-Uni, où l’accès à ce type de médicament est beaucoup plus difficile », ponctue l’ancien ministre de la Santé.

En France, le marché est sous tension depuis plusieurs mois. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a mis en place des mesures de contingentement et de rationnement pour ramener le marché à l’équilibre. Les autorités françaises souhaitent par ailleurs renationaliser la production : en 2020 Emmanuel Macron avait annoncé son souhait de construire au début de l’année 2026 une usine Seqens en Isère.

Robin Serradeil  journaliste
www.ladepeche.fr

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