La bande de Gaza dans un cercle vicieux par Yossef Kuperwaser

Depuis l’Opération Bordure Protectrice lancée contre le Hamas le 8 juillet 2014, nous constatons qu’aucun changement significatif ne s’est produit sur le terrain.

Cette opération de Tsahal avait pour but de rétablir le calme et la sécurité dans le sud du pays qui avait alors souffert d’un déluge de tirs de roquettes.

Après une cinquantaine de jours de combats, aériens et terrestres, une trêve entra en vigueur mais elle fut précaire.

Le Hamas et le Jihad islamique palestinien estiment en effet que les hostilités et l’escalade servent leurs propres intérêts et sont nécessaires car ils aident à démontrer leur engagement dans la lutte armée contre Israël.

 Les différentes escalades leur permettent de se vanter de leurs capacités militaires, de mobiliser leur population et de la détourner de sa misère quotidienne, et ainsi pouvoir obtenir une aide économique du Qatar.

Leur tactique est d’accuser le président Mahmoud Abbas du sort des Gazaouis tout en exerçant des pressions sur l’Autorité palestinienne, l’Egypte, le Qatar et Israël pour qu’ils améliorent les conditions de vie à Gaza.

Israël demeure attaché à une politique visant à maintenir un certain équilibre dans lequel le Hamas devrait servir d’entité suffisamment puissante pour conserver le monopole de l’usage de la force sur son territoire, tout en restant suffisamment faible et dissuasive pour s’abstenir de lancer des roquettes sur Israël.

La poursuite des hostilités soulève des doutes quant à la capacité du Hamas à remplir ce rôle. Il semble que le Jihad islamique et certains des militants du Hamas soient suffisamment encouragés pour défier de temps à autre leurs dirigeants.

Pourtant, le Hamas est toujours capable de rétablir la discipline et la retenue, ce qui signifie que la politique israélienne n’a pas perdu de sa pertinence. 

L’alternative à cette politique est considérée comme très coûteuse à court et à long terme, et c’est pourquoi Israël préfère s’en tenir à la politique en vigueur.

Lors du dernier round, Israël s’est montré plus disposé à améliorer les conditions de vie des Gazaouis.

Si cette stratégie convainc les Palestiniens de Gaza de parvenir à un accord garantissant une période de calme prolongée, la politique aura été couronnée de succès.

 Mais si celle-ci échoue et qu’un nouveau round est déclenché et que le déluge de roquettes contre la population israélienne se poursuit, Israël serait dans l’obligation d’envisager d’autres options.

Dans ce contexte, soulignons que le problème fondamental demeure le fait que la population de Gaza est composée principalement de descendants de réfugiés palestiniens. Ils sont endoctrinés en permanence par leurs dirigeants pour croire que leur lutte armée contre les sionistes se poursuivre  jusqu’au au jour où ils pourront retourner dans leur ancien foyer. Ce récit perpétue le conflit et rend presque impossible une solution politique.

Cela signifie que les slogans qui appellent Israël à trouver une solution politique au conflit sont, malheureusement, détachés de la réalité sur le terrain.

Les Palestiniens à Gaza désirent vraiment et méritent de vivre une vie meilleure. Hélas, leurs dirigeants, ne considèrent pas ce noble objectif comme vital et donc s’acharnent pour que la lutte contre l’État d’Israël demeure leur cause prioritaire.

Les caractéristiques et la logique des différents rounds 

Depuis la fin de l’Opération Bordure Protectrice de 2014, nous avons vécu huit différents rounds pendant lesquels des tirs de roquettes ont tous provoqué de violentes représailles. Cette escalade est intervenue suite à la « Marche du retour » et la décision de l’Autorité palestinienne de cesser de verser les fonds qu’elle transférait dans le cadre de son accord de longue date avec le gouvernement de facto du Hamas à Gaza. La plupart des incidents ont été brefs et se sont généralement soldés par un engagement renouvelé de mettre en œuvre un accord de cessez-le-feu et un engagement à parvenir à un accord durable. Ces trêves sont à chaque fois atteintes suite à des raids intenses de Tsahal provoquant des dommages importants aux chefs et à l’infrastructure du Hamas.

Cependant, les clauses de ces trêves ne sont pas toujours pleinement appliquées. En effet, les dirigeants palestiniens à Gaza ne se sont pas engagés à arrêter les manifestations autour de la barrière de Gaza, mais plutôt à empêcher les Gazaouis de s’y approcher de façon sporadique. En réalité, cet engagement n’est qu’un aspect de la stratégie du Hamas consistant à maintenir une « violence contrôlée » le long de la frontière, où il tente de dicter le début et la fin exacte de chaque affrontement violent.

En analysant les différentes phases dans leur intégralité, il est évident qu’Israël se trouve engagé dans une guerre d’usure latente et prolongée, avec des objectifs et un modus operandi clairs. Chaque round de combat fait partie, en réalité, d’une « confrontation » plus longue, caractérisée par des schémas répétitifs. Lire la suite

Yossef Kuperwaser

Le CAPE de Jérusalem

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