Trafic de drogue: une jeune Française raconte « l’enfer » vécu dans une prison argentine

Une jeune Française, de retour à Nice après deux ans et huit mois de détention dans une prison argentine pour un trafic de drogue qu’elle nie avoir commis, a raconté mercredi « l’enfer » qu’elle a vécu en prison.

« Ce n’était pas un cauchemar. Un cauchemar, c’est une nuit. On se réveille, on prend une douche et on en sort. Un enfer, c’est deux ans et huit mois. On prend une douche et on est encore en prison », a expliqué Samantha Ziegler à quelques journalistes dans le bureau de son avocat.

La jeune femme, âgée aujourd’hui de 21 ans, avait été arrêtée en mars 2007 à l’aéroport de Buenos Aires, en même temps qu’une amie, avec dans leurs bagages des jeans imbibés de 14 kg de cocaïne. Condamnée à cinq ans de prison, elle a été libérée lundi et expulsée après avoir bénéficié d’une remise de peine.

Samantha Ziegler a décrit la vie dans la prison où elle était détenue: « 80% de la population pénale était là pour vol. Il fallait dormir avec ses chaussures et ses objets de valeur pour ne pas se les faire voler. Des femmes étaient violentes. Certaines se servaient de lames de rasoir pour se battre. Il y avait en elles beaucoup de jalousie et de haine parce que je venais d’un pays développé. J’étais la seule Française en prison ».

La jeune femme, après avoir transité par Paris, est arrivé mardi soir à Nice, où elle a un appartement et « un amoureux ». Elle veut aujourd’hui reprendre des études et se marier.

« Ce matin, a-t-elle confié, je me suis senti la femme la plus heureuse du monde, avec mon ami à côté de moi et mon petit chat. Ca faisait très longtemps que je ne m’étais pas réveillée heureuse, contente et avec un sourire aux lèvres ».

Son avocat, Maître Philippe Soussi, a estimé que sa cliente n’avait pas bénéficié d’un procès équitable en Argentine: « On a considéré qu’elle était coupable. Il n’y a eu aucune enquête sérieuse ».

Samantha Ziegler avait décidé de plaider coupable lors de son procès, sur le conseil de ses avocats argentins, pour éviter une plus lourde peine, qui aurait pu aller, dit-elle, jusqu’à 16 ans de prison. Elle affirme toutefois que la drogue a été mise dans sa valise à son insu.