Levant : 14 millions de réfugiés, combien de recrues islamistes ?

Lorsque j’ai écrit en 2011 que l’Islam est à l’agonie, c’était précisément ce que je prévoyais. Il est impossible d’y mettre de l’ordre. Les organisations internationales, Bill Clinton, George Soros et tant d’autres de cet acabit traceront des plans, proposeront des financements, tiendront des conférences et publieront des études pointues, mais en vain. Le désespoir à l’état brut de millions de gens arrachés au cocon de la société traditionnelle, privés des liens de parenté et de leurs coutumes, vont nourrir le hâchoir à viande. Les organisations terroristes, restées jusqu’àalors moins flamboyantes ( «c’est-à-dire « modérées », selon une appellation trompeuse), c’est-à-dire les Frères Musulmans (et sa branche palestinienne du Hamas) vont entrer en compétition contre l’Etat Islamique, pour s’attirer la loyauté des jeunes gens enragés. La désillusion au sujet de la « démocratie » musulmane qui afflige les utopistes des deux partis (américains) est, désormais, inopérante. La guerre prendra fin lorsque le marigot de combattants potentiels se sera asséché.

C’est pourquoi on a surestimé le Califat Islamique. Une organisation qui décapite des américains et poste les vidéos doit être anéanti, mais ce ne devrait pas être particulièrement difficile. Ils vivent essentiellement dans un désert. Il peut s’avérer difficile de leur faire évacuer les villes qu’ils occupent, mais ils n’ont pas de marge de manœuvre pour passer aisément d’une ville à l’autre, à découvert, si des chasseurs-bombardiers planent au-dessus de leurs têtes et les traquent. C’est ce que l’Amérique et ses alliés devront faire.
Mais l’Iran est bien plus dangereux, comme Henry Kissinger l’a souligné au cours d’une interview récente à la Radio Publique Nationale. Le soutien de l’Iran au nettoyage ethnique des Sunnites syriens, réalisé par régime Assad, est la raison principale qui a mis les gens sur les routes et déclenché la crise actuelle, alors que l’alliance des Chi’ites irakiens et de l’Iran finissaient de persuader les anciens éléments de l’armée de Saddam Hussein de combattre pour l’Etat Islamique. L’Iran peut produire des armes et des missiles nucléaires, l’Etat Islamique n’est pas prêt de le faire. Si nous avions eu la simple prévoyance de neutraliser l’Iran il y a quelques années, on aurait pu gérer cette crise sans devoir supporter ce coût humanitaire indescriptible.

Nous-mêmes ne pouvons pas supprimer ces individus, excepté, bien sûr, en les bombardant des cieux. Nous sommes trop impressionnables, par les images, dans les meilleures circonstances et nous sommes bien trop corrompus par le relativisme culturel (rappelons-nous des assertions ridicules de George W. Bush, un lendemain de 11 Septembre, affirmant à qui voulait l’entendre que « l’Islam est une religion de paix » – slogan repris et réitéré à l’infini par ses clones Obama, Fabius, etc.) pour reconnaître dans toutes ses dimensions le nihilisme le plus sordide, lorsqu’il nous regarde droit dans les yeux. En pratique, une grande partie de l’élimination de ces Jihadistes sera fait par l’Iran et ses alliés : les Chi’ites irakiens, le Hezbollah au Liban et en Syrie, et le régime Assad. Ce sera l’un des épisodes les plus répugnants et des plus écoeurants de toute l’histoire dite « moderne » et il n’y a pas grand-chose qu’on puisse réellement faire, désormais, pour l’en empêcher.

Par David P. Goldman

PJ Media

8 Septembre 2014