C’est une histoire sordide qu’a révélée l’édition belge de «Paris-Match» jeudi. Pendant plusieurs années, Daniel, aujourd’hui âgé de 54 ans, a été torturé sur son lieu de travail à Soignies, en Belgique. Vingt-cinq personnes sont inculpées de même que l’entreprise en tant que personne morale.
Le calvaire de Daniel a commencé peu après son embauche en tant qu’emballeur par la société Mactac Europe en 1996.
L’ouvrier est très vite harcelé par son supérieur avant de devenir le souffre-douleur de toute l’équipe.
Les tortionnaires ont même filmé leurs méfaits et donné la cassette à leur victime. Sur la vidéo que «Paris-Match» s’est procurée, on voit plusieurs ouvriers immobiliser Daniel, le ligoter à une palette avec du ruban adhésif, lui écrire sur le visage à l’indélébile puis simuler la pratique d’une fellation.
La vidéo-choc du supplice de Daniel
Une autre fois, Daniel a été enfermé dans une cage, recouvert de talc, emmené à l’extérieur en plein hiver et arrosé d’eau à très haute pression.
Interviewé par RTL-TVI, son avocat Christophe Marchand assure que Daniel a engagé des démarches dès 2002 auprès d’un directeur de l’usine mais qu’il n’a pas été entendu. Il s’est ensuite tourné vers la médecine du travail mais l’instance de conciliation mis en place au sein de l’entreprise n’aurait rien donné. Fin 2007, il tombe en arrêt maladie.
La direction a réagi dans un communiqué jeudi. Selon elle, la victime a refusé de montrer la cassette jusqu’en janvier 2008. «La Direction a (ndlr: alors) immédiatement pris des mesures fortes, à savoir le licenciement immédiat des personnes concernées, dont un travailleur protégé». Daniel a en outre changé d’affectation et reçu une aide psychologique. La direction lui a en outre conseillé de porter plainte, ce qu’il a fait. Mais la cassette, seule preuve, date de 2002, donc les 5 ans de prescription sont passés selon le parquet.
L’affaire est toujours en cours. Elle devrait être examinée par la chambre du conseil du tribunal de Mons le 10 janvier 2011.
Leparisien.fr
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