LE CAIRE, (AFP) – Amnesty International (AI) a appelé mardi les autorités égyptiennes à ordonner aux services de sécurité de cesser d’harceler une famille qui a porté plainte après la mort d’un proche décédé, selon elle, des suites de tortures en détention.
Sayyed Bilal, 32 ans, avait été arrêté le 5 janvier dans le cadre de l’enquête sur l’attentat perpétré le 1er janvier contre une église copte d’Alexandrie (nord) et ayant fait 21 morts, indique dans un communiqué l’ONG basée à Londres. Le lendemain, la famille de Sayyed Bilal a reçu un appel téléphonique d’un hôpital situé près du poste de police où il était détenu, ajoute AI. « Lorsque la famille est arrivée à l’hôpital, Sayyed Bilal était mort, son corps recouvert de blessures qui étaient, selon la famille, le résultat de tortures », poursuit l’ONG.
« Depuis qu’elle a porté plainte et parlé aux médias, la famille (…) fait l’objet d’intimidations de plus en plus grandes de la part des services de sécurité ». Amnesty indique notamment qu’un frère de Bilal et un autre membre de la famille ont été menacés d’arrestation et de mort.
Le procureur a ouvert une enquête et ordonné une autopsie mais les résultats de celle-ci ne sont pas encore connus, selon AI. « La mort de Sayyed Bilal et les menaces rapportées contre sa famille sont des éléments très inquiétants et semblent montrer (…) les pratiques illégales des services de sécurité, qui sont depuis longtemps accusés d’avoir recours à la torture », indique le directeur d’AI pour le Moyen-Orient, Malcolm Stuart.
« Les autorités égyptiennes doivent immédiatement prendre des mesures pour protéger la famille, s’assurer de l’ouverture d’une enquête indépendante dans la mort de Bilal, et protéger les autres suspects détenus d’actes de torture ou d’autres mauvais traitements », ajoute-t-il. Un autre homme, Mohammed Ismail Mahmoud, arrêté le même jour que Bilal et détenu dans le même poste de police, est porté disparu, d’après AI. Selon l’ONG, plusieurs personnes arrêtées dans le cadre de l’attentat anti-copte sont détenues au secret et risquent d’être torturées.
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