© 2009 AFP (Shah Marai)
Au moins 12 personnes ont été tuées et 83 blessées, essentiellement des civils, dans un attentat suicide à la voiture piégée près de l’ambassade indienne dans le centre de Kaboul, selon un nouveau bilan du ministère de l’Intérieur.Douze personnes ont été tuées jeudi dans un attentat suicide à la voiture piégée près de l’ambassade d’Inde à Kaboul, une nouvelle attaque qui n’a pas encore été revendiquée mais ressemble à celles que les talibans mènent régulièrement dans la capitale afghane.
Il s’agissait du cinquième attentat suicide en deux mois à Kaboul, pourtant placée sous très haute protection. Au total, 48 personnes ont été tuées dans ces attaques depuis août, selon un décompte de l’AFP.
« Dans un attentat suicide à la voiture piégée, 12 personnes ont été tuées, et 83 blessées », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Zemaraï Bashary. La grande majorité des victimes sont des civils. Un policier a péri et huit ont été blessés, selon le ministère.
L’explosion est survenue vers 08H30 (04H00 GMT) dans le centre de la capitale, dans la rue qui mène au ministère de l’Intérieur, sans doute la zone la plus protégée d’Afghanistan. Elle a creusé un grand cratère au milieu de la route.
Un diplomate indien a assuré que son ambassade était la cible. Sous couvert d’anonymat, il a expliqué que l’attaque a eu lieu juste devant les murs de la représentation indienne, précisant qu’il n’y avait pas de victimes au sein de l’ambassade.
L’attentat s’est produit à quelques mètres à peine de là où, le 7 juillet 2008, un kamikaze avait précipité son véhicule piégé dans l’entrée de l’ambassade indienne et avait tué 60 personnes, l’attaque la plus meurtrière de ce type perpétrée à Kaboul.
Les vitres d’une centaine de magasins ont volé en éclats et certains bâtiments étaient éventrés. Un mirador situé au coin de l’ambassade a été endommagé.
Un morceau de châssis carbonisé était tout ce qui restait du véhicule du kamikaze. Trois autres voitures ont été soufflées, dont l’une, réduite à l’état de carcasse, renfermait les corps de plusieurs personnes tuées. Un véhicule blindé de l’ONU, un tout-terrain blanc, a été endommagé.
Encombrée d’ambulances et de véhicules de pompiers, la route était constellée de débris, de morceaux de chair et de vêtements ensanglantés, dont des burqas.
Kaboul est régulièrement touchée depuis cet été par des attentats suicide, signe de l’intensification et de l’expansion géographique de l’insurrection, malgré la présence de 100.000 soldats étrangers en Afghanistan, aux deux-tiers américains.
La dernière attaque remonte au 17 septembre. Dix civils et six soldats italiens avaient été tués quand un kamikaze avait précipité sa voiture piégée contre un convoi de la force de l’Otan en plein centre-ville.
Le 8 septembre, trois civils avaient péri dans un attentat suicide à la voiture piégée devant l’entrée de la base aérienne de la force de l’Otan, à l’aéroport de Kaboul.
Et le 15 août, sept civils afghans avaient été tués dans un attentat suicide à la voiture piégée devant l’entrée du QG de la force de l’Otan.
Trois jours plus tard, un attentat suicide contre un convoi de l’Otan tuait neuf civils et un soldat étranger à Kaboul, à deux jours de la présidentielle du 20 août, dont les résultats ne sont toujours pas connus.
Alors que les pertes civiles et militaires atteignent depuis plusieurs mois des records, les talibans n’entendent pas relâcher leur pression sur le pouvoir afghan, affaibli par la crise politique née du scrutin présidentiel, au cours duquel les observateurs internationaux ont signalé des fraudes à grande échelle.
Ces soupçons ont provoqué le trouble chez les occidentaux qui soutiennent le président sortant Hamid Karzaï, largement en tête dans les résultats provisoires.
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