PARASHAT YITHRO 5782 LE STATUT DES GUERIM

Dans la Torah 6 parashoth sont désignées par le nom d’un personnage nous avons ainsi : NOAH, SARAH (HAYE SARAH), YITHRO, KORAH, BALAK et PINHAS. Noah n’était pas Juif au sens propre du terme mais il était homme à respecter HaShem et Sa Torah et, parmi les 5 autres personnages, il y avait Yithro et Balak qui n’étaient pas Juifs.

Dans le Judaïsme on distingue deux sortes de Guer/Guérim (étrangers) : le Guer Toshav et le Guer Tsdek.
Le mot « guer » vient du verbe lagour habiter soit une racine guimel-resh, ainsi qu’il est écrit : « car tu as été étranger (guer) au pays d’Egypte et, en ve cas il s’agit d’un guer toshav un étranger citoyen.
Mais il y a aussi le « guer tsedek » ou guiyoreth tsedek qui désigne l’homme ou la femme qui, provenant d’un peuple non-juif décide d’adopter la Torah et la loi d’Israël.
La Torah indique succinctement le fait que Yithro, prêtre de Miane « a entendu » (vayishma Yithro Cohen Midiane). Les exégètes classiques nous éclairent : il a entendu ce qui s’est passé avec Amalek car, au sujet de l’ouverture de la Mer Rouge le monde entier a su ce qui s’était passé puisque le midrash a enseigné qu’au même moment où la mer Rouge s’est ouverte, toutes les étendues d’eau dans le monde se sont partagées même l’eau qui se trouvait dans une cuvette, un verre, un seau…. Toutes les eaux se sont partagées en deux et c’est ainsi que Yithro qui était un spécialiste incontesté de l’idolâtrie a finalement pris conscience de la Toute Puissance de l’Éternel et, lui qui ne supportait que la Vérité, s’est rendu à l’évidence que l’Eternel et Dieu d’Israël était et représentait tout ce qu’il recherchait depuis si longtemps.
La différence entre Amalek et Yithro réside dans le choix du bon ou du mauvais penchant : tandis qu’Amalek choisit de rester fidèle au serment qu’il fit à Timna sa mère de continuer à haïr les Juifs.
Le nom de cette section a été consacrée au nom de Yithro parce que Yithro sut proclamer la Toute Puissance d’HaShem en tant que D-IEU D’ISRAEL / et aussi, parce qu’en tant que nouvel adorateur de D., Yithro sut donner une leçon à son gendre Moïse et lui conseiller de déléguer ses attributions à d’autres personnes qui seront responsables chacune d’un nombre moins important de dayanim/juges et de responsables.
Les merveilleux cabalistes que furent le Ari zal et son disciple Rabbi Hayim Vital qui ont su comprendre en qui certains personnages bibliques se sont réincarnés (métempsychose), de manière à pouvoir « corriger » certaines fautes capitales commises primitivement telle la faute du serpent-Ève-Adam ou encore le premier meurtre de l’humanité : celui de Caïn supprimant son frère Abel.
Yithro s’appelait Yeter, en acceptant la Torah et la Royauté de D, en ajoutant cette délégation de pouvoirs pour alléger la charge de Moïse, il a connu et reçu des privilèges merveilleux et HaShem lui a ajouté la lettre « vav » à son nom ce qui transforma Yéter en Yithro.
L’ajout de lettres aux noms de héros bibliques n’est pas une exclusivité pour Yithro mais, Abraham et Sarah ont déjà vu leurs noms augmentés chacun d’un « hé » et, plus tard, Hoshéâ fils de Noun deviendra Yéhoshouâ en ajoutant à ce nom un « Youd »…. Or, si nous faisons la synthèse de ces ajouts nous avons deux « hé », un « vav » et un « youd » qui mis dans un ordre particulier montre la présence divine (le Tétragramme).
Ces 4 personnes se sont toutes occupées de conversions : Abraham et Sarah ont converti de très nombreux idolâtres qui sont devenus des serviteurs du D. d’Israël ; Yithro s’est converti lui et ses filles ; Yéhoshoua a épousé une convertie : Rahav de Jéricho !
De plus, Yithro a eu dans sa descendance Ruth qui s’est convertie et dont descendra le Messie, car Tsipor était un descendant de Yithro et Balak était son fils (Balak ben Tsipor) et de la descendance de Balak était Eglon père de Ruth la Moabite.
D’après le Livre des Guilgoulim du Rav Hayim Vital, Yithro était le guilgoul (réincarnation) de Caïn d’après le verset informant que Moshé a « frappé » (tué) l’Egyptien, était donc la réincarnation de Caïn et Moshé était la réincarnation de Abel et, de cette façon fut en quelque sorte « racheté » le meurtre de Abel par Cain et Yithro, lorsqu’il rend Tsipora à Moshé et qu’il lui rend aussi ses deux garçons. D’après la théorie de la réincarnation d’Abel en Moshé, Tsipora et ces fils étaient, en quelque sorte, la sœur jumelle qui était née avec Abel et que convoitait Caïn et les deux enfants qu’Abel n’a pu avoir puisqu’il fut tué avant que de procréer.
Rahab qui se convertit aussi au judaïsme fut récompensée en épousant Yéhoshouâ (Josué) qui reçut en « cadeau » un youd pour transformer son nom de Hoshéâ en Yéhoshouâ. Et le couple fut récompensé par une descendance nombreuse parmi laquelle on a pu dénombrer pas moins de 8 prophètes (comme par exemple Ezéchiel, Jérémie, Houlda –la prophétesse- et d’autres….).
Pour aller un peu plus loin dans ce sens à propos de Josué et de Rahab : D’après la tradition juive, la prière Alénou leshabéah que l’on prononce à la fin de chaque office de shaharith, minha et ma’ariv ou arvith, ainsi que pendant l’office de Rosh HaShana, a été écrite par Josué. Certains disent qu’il l’a écrite au moment où il a pris possession d’Erets Israël et certains pensent qu’il l’a prononcée après la chute de Jéricho.
Quant à Rahab, il faut préciser que dans le texte il est écrit qu’elle est « zona » ce qui signifie, n’en déplaise à certains, qu’elle est aubergiste et donc dirons-nous aujourd’hui « restauratrice » car le mot MAZONE qui signifie nourriture vient de la racine zayine-vav-noune : après le repas on récite le BIRKAT HAMAZONE ou actions de grâces après le repas, le mari qui divorce donne à son ex-femme des MEZONOTH ou pension alimentaire. Evidemment, il y a une possibilité d’interpréter le mot zona par prostituée en rattachant ce mot à zayine qui désigne le sexe masculin mais le texte ici indique que Rahab est aubergiste et qu’elle héberge les espions juifs en tant que telle et non dans un autre état de fait. En conséquence, il y a bien une erreur de traduction lorsque certains traduisent différemment. J’en profiterai d’ailleurs pour prouver un autre fait concernant l’antiquité grecque : l’histoire de l’antiquité rapporte que sur une île existait une « armée » de femmes guerrières qui se mutilaient en coupant leurs seins pour mieux pouvoir se servir de leurs armes. Elles ont été surnommées (puis nommées) les AMAZONES et on va analyser ici-même ce mot : A est un préfixe privatif et MAZONE provient du mot mazone nourriture puisque les seins servent à nourrir les bébés.

Caroline Elishéva REBOUH

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