VaYéTSé: « des anges montaient et y descendaient »(vidéo)

Après avoir rencontré les patriarches Abraham, Isaac, la paracha Vayetsé est centrée sur la vie de Yaakov dont la naissance et la jeunesse ont  été relatés dans la paracha Toledot.

Voici quelques commentaires sur la fin d’un verset de la paracha Vayétsé : véhiné malakhé E-lokim olim véyordim bo – Et voici que des anges de D. montaient et y descendaient.

Il s’agit d’un extrait du célèbre rêve de Yaakov, lorsqu’il voit « une échelle posée sur la terre, et dont le sommet atteint le ciel ».

Voici 12 explications à ce sujet :

1) Nos maîtres de mémoire bénie considèrent que ces anges qui montent et descendent représentent les anges tutélaires des peuples destinés à opprimer Israël. Le Midrach nous informe que Yaakov a vu que tel ange a gravi tant de marches, puis est tombé.

Un autre est arrivé : il a monté tant de marches, et ainsi de suite. Puis il vit l’ange d’Essav, monter, monter, monter …mais il fut surpris et inquiet de ne pas le voir chuter, comme les autres. Alors D. rassure Yaakov, en lui citant un verset extrait de la prophétie d’Ovadia qui parle du sort d’Essav : « Même si tu fixes ta demeure dans la région des étoiles, Je t’en ferai descendre, dit l’E-ternel ». Certes, ce dernier l’exil (l’exil d’Essav) est long, mais rassurons-nous, il aura bel et bien une fin …

2) Le verset dit que les anges montent et descendent « bo ». On comprend habituellement qu’il s’agit des messagers célestes qui évoluent le long de l’échelle, mais bo signifie avant tout : en lui. Cette ouverture de sens engendre de nouvelles significations : la première, c’est que l’ascension ou la descente des royaumes oppresseurs dépend de la conduite des enfants de Yaakov : bo c’est en lui, c’est à dire la descendance qui est encore en potentiel, à l’intérieur de Yaakov, c’est d’elle que dépend l’ascension et la chute des royaumes.

Autrement dit, si nous progressons vers le Créateur, nous entraînons la chute de nos ennemis. Si à l’inverse, nous préférons suivre les désirs de notre coeur, en nous éloignant de la Torah et de la prière, nous entraînons l’ascension des royaumes et l’arrivée de nouvelles menaces qui pèsent au-dessus de notre peuple, à D. ne plaise.

3) Les anges de D. montent et descendent bo – en lui : Bo s’écrit beit et vav. La lettre Beit, c’est bayit, la maison, allusion au beit hamidrach, la maison d’études où on étudit la Torah. La lettre Vav (6), c’est la Torah, allusion à la Torah orale (les 6 ordres de la Michna) et à la Torah écrite (les Tables de la Loi, reliées à la Torah écrite avaient une mesure de 6 Téfa’him sur 6). C’est de notre assiduité à l’étude de la Torah que dépend l’ascension et la chute des peuples hostiles à Israël.

4) Les anges de D. montent et descendent bo – en lui. Bo écrit Beit – Vav représente aussi la prière. En effet, comme le rapporte le Tikouné Zohar, la lettre Beit est fabriquée avec trois Vav. Les trois Vav sont allusion à la Amida, la prière par excellence des 18 bénédictions (3×6). De plus, la lettre Beit constitue une allusion à la Beit Téfila, à la maison de prière, c’est à dire la synagogue, et le Temple. Quant à la lettre Vav du mot Bo, elle correspond à la connexion et à l’attachement au divin. Pour résumer, bo c’est : Prière – Attachement.

5) Les anges de D. montent et descendent bo – en lui.

Le minimum du pluriel est deux. Les anges (au pluriel) font allusion aux deux anges qui nous accompagnent en permanence : le bon penchant (yetser hatov) et le mauvais (yetser hara). Le bon penchant pousse l’homme à aller de l’avant, à se dépasser, à se rapprocher de la spiritualité : il s’agit de l’ascension. A l’opposé, le yétser hara pousse l’homme vers le bas, en lui faisant trouver du plaisir à la réalisation d’actions interdites. Ces deux forces opposées sont en lui, bo.

6) C’est par bo, c’est à dire l’étude de la Torah et la prière que l’on provoque l’ascension du yetser hatov et la chute du yetser hara : ces deux forces sont mises en mouvement : on renforce le bon penchant et on abaisse et affaiblit le penchant au mal.

7) Les anges de D. montent et descendent bo – en lui.

Un ange se dit malakh, un aliment se dit maakhal (lettres identiques).

L’ascension et la descente des anges – aliments correspond à un processus de tri effectué par l’organisme. Ce qui est utile pour le corps « monte », c’est à dire est conservé, alors que ce qui se révèle nuisible « descend », il est évacué.

8) Les anges – aliments possèdent le pouvoir de faire monter ou de faire descendre … C’est à dire que si l’homme consomme des nourritures interdites, elles le feront chuter de niveau. A l’opposé, s’il fait attention à sa nourriture, celle-ci le fera monter plus vite de niveau.

9) Le mot maakhal, aliment, possède aussi les lettres de l’expression « kalé – mem » : ce qui signifie que le Mem, la force vitale de bonté, est emprisonnée. Autrement dit, l’aliment possède en lui (bo) des forces spirituelles (les anges de D.) qui ont le pouvoir de faire monter ou de faire descendre : elles sont emprisonnées dans la matière, et l’homme doit les délivrer. Si l’homme récite les bénédictions comme il se doit, il entraîne l’ascension des anges de D., les étincelles captives. A l’opposé, si la nature sauvage d’Essav domine en lui, il contribue à faire descendre les anges de D, les étincelles, dans les profondeurs des écorces du mal, à D. ne plaise.

C’est bien par la bénédiction que la réparation de ces forces spirituelles est effectuée, car la lettre Beit du mot Bo, est d’une part une allusion à la Berakha, bénédiction (lettre qui commence la Torah), et elle signifie aussi Avec, comme on le voit avec Béréchit, qui signifie Avec Réchit, qui est la Torah, D. créa les cieux et la terre. Ainsi, le mot Bo signifie « avec (beit) le Vav », c’est à dire avec les 6 premiers mots de la bénédiction soit Baroukh Ata H’ Elo-kénou Melekh Haolam, on participe à la rectification de l’aspect spirituel de l’aliment.

10) Ces messagers célestes sont associés au Nom divin E-lokim, relié à la rigueur (de l’exil). Cependant, au sommet de l’échelle, le Nom divin lié à la bienveillance apparaît. Après le voilement de la Face divine et la rigueur des jugements, la Miséricorde divine apparaît dans toute Sa splendeur : c’est la délivrance !

11) Les anges de D. montent et descendent … Il s’agit des Tsadikim, appelés dans les livres des prophètes, les messagers divins. C’est eux qui montent et descendent, car même eux ne peuvent rester à un même niveau. Il leur arrive aussi de descendre de niveau, pour ramener ensuite vers le haut de nouvelles âmes. Leur montée est réalisée grâce à leur étude de la Torah et à leur prière (bo).

12) Les Tsadikim s’élèvent avec les mondes spirituels, car ils sont en phase avec eux. Bo a pour valeur numérique 8 et fait allusion aux 8 lettres des deux Noms divins Adnout et le Tétragramme. En réalisant des Unifications mystiques, ils contribuent à unifier en pensée ces deux Noms, ce qui a pour effet d’unir les mondes spirituels correspondants.

 Chavoua tov,  Shmouel Darmon

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