Tou Bichvat 2019
De la soirée du dimanche 20 janvierRésultat de recherche d'images pour "Tou Bichvat"À la soirée du lundi 21 janvier

Au 16ème siècle, les Kabbalistes de Safed, originaires d’Espagne et du Portugal pour la plupart, ont fait de Tou Bichevat la fête que l’on connaît aujourd’hui.


Ils introduisirent des cérémonies et des rites nouveaux marquant le Nouvel An des arbres. Sous l’influence de R. Iits’hak Louria, l’habitude fut prise de fêter ce jour par la consommation des fruits d’Israël. On récitait des hymnes spécialement écrits pour l’occasion, ainsi que des passages bibliques louant la Terre sainte et ses produits.


La première fois qu’il est fait mention de cette tradition, c’est dans le «Séfèr Haminhaguim» publié à Venise en 1590, mais il est certain que cette tradition est beaucoup plus ancienne.

Le Séder (l’ordre) le plus réputé est celui tiré du livre « Péri ‘Ets Hadar » (le fruit de l’arbre splendide), imprimé pour la première fois à Salonique en 1753, diffusé dans le monde entier. Il fut réimprimé à Pise en 1763, Amsterdam en 1859, Izmir en 1876, Livourne en 1885 et Bagdad en 1936.

Pendant la cérémonie, on boit quatre verres de vin, (comme lors du « sédèr de Péssa’h »). Ces verres, constituent une palette de nuances du blanc au rouge, en rapport avec le changement de couleur de la nature à chaque saison.
Parmi les différents fruits consommés traditionnellement à Tou Bichevate, deux d’entre eux occupent la place d’honneur:
Le caroubier qui poussait en abondance dans l’ancien «Érets Israël ».
L’amandier qui est le premier à fleurir en Israël après l’hiver. Vers le milieu du mois de Chevate, il est en pleine floraison, inaugurant ainsi le printemps.

Dans la Tora les fruits sont associés à la terre d’Israël selon le verset :
«Un pays qui produit le blé, l’orge, le raisin, la figue et la grenade, un pays d’olive oléagineuse et de miel» . (Deutéronome VIII, 8)

L’ordre de préséance pour consommer ces fruits dépend de leur place dans le verset.
1. Le blé (sous forme de gâteau).
2. L’orge (sous forme de gâteau).
3. L’olive.
4. La datte (c’est le miel dont parle le verset).
5. Le raisin.
6. La figue.
7. La grenade.

 

Le séder (ordre)

On lira tout d’abord les textes suivants en hébreu et en français, si l’entourage ne comprend pas la langue de la Bible :

– Genèse I 9 à 13 : récit de la création des végétaux.

– Lévitique XXVI 3 à 13 : les bénédictions.

– Deutéronome VIII 1 à 10 : L’éloge des sept fruits de la terre d’Israël : blé, orge, raisin, grenade, figue, olive, datte.

– Ezéchiel, chapitres XVII,XXXIV, XXXVI, XLVII.

– Joël II.

– Psaumes 72, 147, 148, 65 et 126

Règle générale : Si l’on mange un fruit pour la première fois cette année on récite :

Baroukh ata ado-naïélo-énou mélekh aolam ché-héh’éyanou vékiyémanou véi-guianou lazémane azé.

Loué sois-Tu Eternel, notre D.Roi de l ‘univers qui nous a fait vivre et atteindre cette époque-ci.

On ne répète pas la bénédiction pour un deuxième fruit nouveau, au même repas.

bl Le Blé

On commence la dégustation d’un gâteau à base de blé. C’est en effet le blé qui inaugure l’éloge des fruits de la terre d’Israël. «Une terre qui produit le blé et l’orge…» (Deutéronome VIII, 8)

Le blé, cité 30 fois dans la Bible, est l’aliment de base de l’homme. Avant la consommation, on récite :

BAROUKH ATA ADO-NAÏ ÉLO-ÉNOU MÉLEKH AOLAM  BORÉ MINÉ MÉZONOT

« Loué sois-Tu Eternel, notre D. Roi de l’univers qui crée toutes sortes d’aliments. »

olive L’Olive

Ensuite on prend une olive. L’olivier qui devient très vieux, millénaire dit-on, symbolise l’ancienneté, et ses feuilles persistantes, l’opiniâtreté.

De son fruit, on tire par pression, l’huile d’olive, qui porte la lumière (de la ménorah du Temple) ou qui sert à la consécration du roi ou du Grand Prêtre (le Messie, le Mashiah est littéralement l’Oint).

Ses branches (palmes) servent à réaliser une mitsva (le loulav à Soukot), ses graines, pourvues d’un albumen oléagineux donnent l’huile de palmiste. « Le juste fleurit comme le palmier dattier » (Ps. XCII, 13) est l’une des 12 apparitions de la datte dans la Bible.

Les rameaux d’olivier entourent la ménorah dans les armoiries de l’Etat d’Israël (Cf. Zacharie IV). Le fruit vert, confit dans la saumure et consommé comme olive de table, nous enseigne que l’amer s’adoucit par le travail et le temps… L’olive est citée 38 fois dans la Bible : «…tes fils seront comme des plants d’olivier autour dela table» (Psaumes CXXVIII, 3).

Avant la consommation, on récite :

BAROUKH ATA ADO-NAÏ ÉLO-ÉNOU MÉLEKH AOLAM BORÉ PÉRI AÉTS

«Loué sois-Tu Eternel, notre D. Roi de l’univers qui crée le fruit de l’arbre.»

dattes La Datte

On enchaîne avec la datte : symbole de la douceur. Quand la Torah fait référence au miel, il s’agit du sucre de la datte. Sesbranches (palmes) servent à réaliser une mitsva (le loulav à Soukot), ses graines, pourvues d’un albumen oléagineux donnent l’huile de palmiste. « Le juste fleurit comme le palmier dattier » (Ps. XCII, 13) est l’une des 12 apparitions de la datte dans la Bible.

raisins Le Raisin

Ensuite, on mange le raisin, si souvent mentionné dans la tradition juive. Le raisin donne le vin qui occupe une place de choix dans le culte. D’où l’obligation de ne consommer que du vin ou du jus de raisin kacher, certifié par le Beth Din de Paris.

Le vin peut à la fois servir pour les grandes cérémonies (kiddouch, mariage,etc.) mais il peut également égarer l’homme (l’alcoolisme). Le raisin est mentionné 19 fois dans la Bible et le vin 141 fois, comme : «Et le vin réjouit le cœur de l’homme. » (Psaumes CIV:15).

bouteille_vin_rouge_mag_banner La première coup de Vin

Ici on boit la 1ère coupe de vin blanc, après avoir fait la bénédiction : BAROUKH ATA ADO-NAÏ ÉLO-ÉNOU MÉLEKH AOLAM BORÉ PÉRI AGUEFEN « Loué sois-Tu Eternel, notre D. Roi de l’univers qui crée le fruit de la vigne. »

ar-me-figue-10-ml-1656-p La Figue

Selon le midrach, les feuilles de figue ont servi à couvrir la nudité d’Adam et Eve après leur faute.

On retrouve des figues, «après que Nabuchodonosor, roi de Babylone eut exilé de Jérusalem et amené à Babylone Yekhonia roi de Juda … et ceci dans deux corbeilles qui étaient placées devant le sanctuaire de Dieu. L’une contenait des figues excellentes et l’autre des figues extrêmement mauvaises…» (pour la suite, cf. Jérémie XXIV). Même si pour les botanistes, elle est un « faux fruit », la figue n’en reste pas moins un végétal très prisé car elle n’a ni coquille, ni pépins, ni noyaux. La figue devient le fruit par excellence. Elle apparaît 39 fois dans la Bible. «…Comme les premiers fruits mûrs sur le figuier, j’avais considéré vos ancêtres…» (Osée IX : 10).

grenade La Grenade

En hébreu, la grenade, évoque l’élévation (Rimon : Ram), mais aussi le prélèvement (Térouma).

Le prophète Jérémie nous enseigne que cent grenades d’airain se trouvaient sur les colonnes du Temple de Jérusalem, alors que la Torah nous apprend qu’elles se trouvaient autour de la bordure de la robe du Grand Prêtre (36 devant et 36 derrière) comme cela est mentionné dans Exode XXVIII, 33. Ces grenades grelots annonçaient le passage du Cohen et permettaient aux gens impurs de s’écarter de lui. La grenade est mentionnée 32 fois dans la Bible. « Que nous puissions être remplis de mitsvot comme la grenade» souhaite-t-on le soir de Roch Hachana; pourquoi pas à Tou Bichvat ?

6a00d8341d1d7953ef00e54fbb44268833-640wi Le Cédrat

Le cédrat ou étrog fut, selon un avis rabbinique, le fruit de la connaissance du bien et du mal. (Selon d’autres, il s’agissait du raisin ou du blé).

Attention, en général, on ne fait pas la bénédiction de chéhéh’éyanou sur le cédrat car on l’a déjà dite à Soukot, en faisant la bénédiction sur le loulav. L’étrog n’est pas mentionné nominativement dans la Bible, mais uniquement comme péri etzhadar, « fruit du bel arbre. »

pomme-fruit-prefere La Pomme

La pomme est mentionnée dans le Cantique des Cantiques. Le «champ de pommes», le verger des secrets, se trouve abondamment cité dans la Kabbale.

A propos du doux parfum qui émane des vêtements de Jacob, venant recevoir la bénédiction de son père Isaac (Genèse XXVII, 27), le midrach enseigne que ses vêtements provenaient du paradis, dont les pommes exhalaient un parfum enivrant (la fameuse pomme d’Adam). La pomme est mentionnée 6 fois dans la Bible. «L’odeur de tes narines – par où D. insuffla l’âme à l’homme – est comme celle des pommiers». (Cantique des Cantiques VII, 9).

La deuxième coupe de Vin

On boit ensuite la 2ème coupe de vin blanc mélangé à un peu de vin rouge

Noix La Noix

La noix évoque la boîte crânienne, la coque de la noix protégeant un fruit ressemblant au cerveau (cerneau). La noix Egoz a pour valeur numérique 17 qui est égale au mot tov, « bon ».

Composées de quatre parties, les kabbalistes y décèlent les quatre lettres du nom divin ou Tétragramme, (Zohar II 15 B). Il n’existe qu’une seule mention de la noix dans la Bible : «Vers le verger des noyers je suis descendue.» (Cantique des Cantiques VI : 11).

66118 L’Amande

En Israël, l’amandier est le premier arbre à fleurir. Réputée pour sa promptitude, l’amande arrive à maturation (après la chute de la fleur) en 21 jours.

Cela n’est pas sans évoquer les trois semaines qui séparent le 17 tamouz du 9 Av (période de deuil). La branche d’amandier fleurie confirma, aux yeux de tout Israël, l’élection d’Aaron (Nombres XVII, 33) et inaugura la prophétie de Jérémie (Jérémie I,11). Déjà dans la Torah, les amandes sont envoyées comme offrande par Jacob au vice-roi d’Egypte (qu’il ne sait pas être son fils Joseph) afin de«l’amadouer». (Genèse XLIII, 11).

caroube Le Caroube

Le caroubier, à l’opposé de l’amandier, est très long à donner des fruits (70 ans), il symbolise les efforts des générations précédentes pour les suivantes.

«Un jour, alors que‘Honi marchait sur la route, il vit un homme qui plantait un caroubier: «Combien d’années faut-il pour qu’un caroubier porte des fruits ?» lui demanda ‘Honi. «Soixante-dix ans», répondit le paysan. « Et tu ne te demandes pas si tu vas vivre 70 ans, si tu vas pouvoir manger de ses fruits ?» L’homme répondit : « Dès ma jeunesse, j’ai trouvé des caroubiers, car mes ancêtres en ont donc planté pour moi, de même j’en plante pour mes descendants…» (TB Taanit 23 a).

Le mot carat, unité de mesure de masse du diamant et de l’or, vient de caroube, et correspondait au poids d’une graine de caroube (entre 185 et 205 mg, 1 carat = 200 mg).

liquide-poire-425724a La Poire

Originaire du Moyen-Orient et du nord de l’Asie centrale, la poire à plus de 4000 ans d’âge. Elle se consomme deplusieurs façons : crue et cuite sous forme de compotes, poires au four, tartes, pâtisseries, confitures. Elle est aussi transformée en fruits confits, sirop, alcools.

04e10f681d1f457086c4012d93ca3d80_3c7959362be14a6fbfd4f916a4000687_3wineglasses_0_2_1563_1176 La troisième coupe de Vin

On boit ensuite la 3ème coupe de vin moitié rouge moitié blanc. A partir de là, les fruits mentionnés dans le Péri ‘EtsHadar ne sont pas facilement identifiables.

Ils correspondent sans doute à des fruits des régions où vécurent les communautés juives. Chacun complétera cette liste en fonction des fruits du marché, pour accomplir le verset : «de tous les arbres du jardin tu mangeras».

Certains mangent 15 sortes de fruits, selon le nombre de cantiques des degrés : Chir Hamaalot des Psaumes, d’autres en mangent 30 ou plus, chacun suivant ses coutumes et ses moyens et les disponibilités du marché.

villeroy-boch-Purismo-Wine-Verre-à-vin-rouge-puissant&soyeux-Set-4-208mm-32 La quatrième coupe de Vin

On terminera avec la 4ème coupe de vin rouge additionnée d’un peu de vin blanc. Important : vérifier avant de manger chaque fruit qu’il n’est pas véreux.

 

 

Sources: JForum et Consistoire et univers torah

  

 

 

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Élie de Paris

Inutile, donc, d’apporter des fraises, des bananes, cacahuètes et autre fruit de la terre, c’est de l’arbre qu’il s’agit. (en dessert, tout ce qu’on veut)
Il n’est pas nécessaire non plus que ce soit de primeurs qu’il s’agisse, bien évidemment. La primeur, c’est que l’arbre et nous-mêmes soyons en vie, à déguster ces merveilles.
Si on trouve des fruits réellement cueillis en Ysraël, on prelevera, hors Shabbath, une petite partie avec l’intention de s’acquitter des divers prélèvements qui nous sont propres, entre 2 et 5% de chaque type de fruit, emballer doublement proprement, se souvenir du cérémonial au Temple, même si on ne sait rien dire pour éviter une bénédiction en vain, et jeter ou enterrer le tout.
Le Temple n’est pas encore en fonction… Bientôt !
Samedi soir, kiddoush en présence de la Lune, après l’avoir vue, puis bénir tourné vers l’est.
Un super Shabbath à tous, pour nos amis non juifs aussi.
Puisqu’ils sont impliqués, eux aussi, dans le service divin.