La mère juive ukrainienne de Plastic Bertrand et son enfance secrète

« On me prend toujours pour un mec bizarre ! », s’étonne à 68 ans, Plastic Bertrand qui sort son dixième album intitulé L’Expérience humaine. En pleine promo, Roger Jouret de son vrai nom s’est livré comme jamais au Parisien, en revenant notamment sur ses origines familiales et bien sûr sur son tube planétaire, Ça plane pour moi, sorti en 1977.
Numéro 1 dans trente et un pays, ce titre va propulser Plastic Bertrand au rang de star. Mais si le natif de Bruxelles aux cheveux peroxydés devient aussitôt connu dans le monde entier, son incroyable réussite va être entachée d’une polémique.

Lou Deprijck, le compositeur et producteur de ce hit considéré comme la première chanson punk francophone, affirmera en effet, quelques années plus tard, être celui qui chante sur le disque. Aussi, l’affaire fera grand bruit et ira même jusqu’au tribunal. « La justice a tranché en 1990 et en 2002, tient aujourd’hui à préciser Plastic Bertrand. Je suis l’interprète légal du titre… C’est ma chanson, c’est ma vie. »

Mais derrière l’artiste un peu perché, qui ne devrait son succès qu’à un doublage consenti, se cache en réalité un homme meurtri par un lourd secret de famille…

Benjamin d’une fratrie de quatre enfants, le petit Roger a été élevé par un père français militaire et une mère juive ukrainienne, petite-fille de paysans. Ils se sont rencontrés dans des circonstances tragiques pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ma mère, raflée par les Allemands en 1942

« Ma mère s’est fait rafler par les Allemands en 1942, mon père était prisonnier du travail, raconte-t-il plein d’émotion. Ils se sont croisés dans un camp de concentration en Allemagne. Ils ont eu le coup de foudre et se sont enfuis jusqu’à Bruxelles.

Alors qu’après la guerre, on renvoyait volontiers chez elles les femmes ukrainiennes, mes parents se sont cachés : il s’agissait de ne pas faire de vagues… » Ils lui demandent aussi de rester cloîtré, le privant ainsi d’une bonne partie de son enfance. Il prendra sa revanche à l’âge adulte en passant de l’ombre à la lumière comme il le dit lui-même : « Si j’ai voulu me montrer ainsi, c’est parce qu’on m’a demandé de me cacher quand j’étais petit. »

Hélas, au faîte de sa gloire dans les années 80, cet « extraterrestre » va sombrer dans les excès en tout genre. Il néglige sa femme, Évelyne, et est, pour son fi ls et sa fi lle, Lloyd et Joy, un papa aux abonnés absents.

« Un jour, je rentre de tournée, très fatigué, ça doit être en 1985, mes enfants de 3 et 6 ans sont devant la télé et ne me regardent même pas. Je prends une claque, je pige que je suis en train de passer à côté de ma vie », raconte-il. C’est le déclic. Dès lors, le chanteur décide de leur consacrer plus de temps. « Je leur dois la vie », conclut-il, pas mécontent d’avoir réussi à apprivoiser par la même occasion le petit garçon écorché vif qui sommeillait au fond de lui.

Source France Dimanche

Par Coolamnews

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gigi

Bertrand c’était du plastic, prêt à sauter à tout instant. Enfant d’une mère juive, il incarne parfaitement cette aptitude juive à vivre joyeusement malgré les douleurs de l’enfance.

Ça plane pour moi lançait-il dans un tourbillon de sourires à des spectateurs médusés devant tant de dynamisme et d’assurance; comme pour conjurer les difficultés passées.