People wearing protective masks arrive at Beijing railway station to head home for the Lunar New Year on January 21, 2020. - China has confirmed human-to-human transmission in the outbreak of a new SARS-like virus as the number of cases soared and the World Health Organization said it would consider declaring an international public health emergency. (Photo by NICOLAS ASFOURI / AFP)

Virus en Chine. Six décès, près de 300 cas détectés : doit-on craindre une épidémie mondiale ?

Depuis fin décembre, les autorités chinoises ont détecté une épidémie de pneumonies dans le centre du pays. Il s’agit d’un nouveau coronavirus qui pourrait avoir été transmis à l’homme par un animal, comme pour le SRAS en 2002 et le MERS en 2012.

Combien y a-t-il de personnes contaminées ? Y a-t-il un risque de propagation mondiale ? Comment le virus se transmet-il ? Voici ce que l’on sait sur cette nouvelle épidémie.

Combien de personnes ont été contaminées et combien sont décédées ?

La Chine a annoncé ce mardi avoir recensé 77 nouvelles personnes contaminées, ce qui porte leur nombre total à 291. La majorité des cas a été diagnostiquée à Wuhan, la ville de 11 millions d’habitants, située au centre du pays où le virus a été initialement repéré. Parmi les personnes contaminées figurent quinze membres du personnel médical.

Depuis l’apparition du virus fin décembre, six personnes sont décédées à Wuhan. Le 11 janvier, les autorités ont annoncé un premier décès, un homme de 61 ans, puis un deuxième survenu le 15 janvier, celui d’un homme de 69 ans. La troisième victime est morte ce week-end, tout comme la quatrième, un homme de 89 ans.

Ce mardi, le maire de Wuhan, Zhou Xianwang a annoncé deux nouveaux décès. Il a précisé qu’un total de 258 personnes avaient été contaminées dans sa ville et que 227 d’entre elles étaient encore sous traitement.

La Commission nationale de la santé chinoise fera un point sur l’épidémie mercredi à 10 h (soit à 3 heures du matin en France).

D’où est parti le virus ?

Le foyer de l’épidémie est un marché de la ville de Wuhan (Huanan South China Seafood Market) spécialisé dans la vente de fruits de mer et de poissons, où plusieurs patients contaminés travaillaient. Il a été fermé depuis le 1er janvier et des opérations de décontamination ont eu lieu, indique l’AFP.

Selon le site anglophone Science Mag, qui citent des médias chinois, certains vendeurs du marché commercialisaient également des animaux vivants, notamment des oiseaux et des serpents.

Quels sont les symptômes de cette maladie?

Ce nouveau virus provoque une pneumonie c’est-à-dire une infection pulmonaire aiguë, potentiellement mortelle.

Les symptômes sont : la fièvre, la toux, des douleurs thoraciques ou encore une grande fatigue. Il s’agit du septième coronavirus capable de donner des manifestations cliniques chez l’humain, a expliqué à l’AFP Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur à Paris.

Ces virus tiennent leur nom de la capsule de protéines qui les entoure et qui a une forme de couronne.

Les coronavirus tiennent leur nom de la capsule de protéines qui les entoure et qui a une forme de couronne. | ARCHIVES REUTERS

Baptisé provisoirement « 2019-nCOV », ce nouveau coronavirus est à 80 % similaire génétiquement au SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), hautement contagieux, qui avait fait des centaines de victimes en 2002 et 2003. Tous deux entraînent d’ailleurs des maladies respiratoires. La gravité de ce nouveau virus semble toutefois plus faible que le SRAS, juge le Pr Fontanet.

Le virus se transmet-il entre êtres humains ?

C’est tout l’enjeu des recherches actuelles sur ce nouveau virus. Depuis le début de l’épidémie, les autorités chinoises se cantonnaient à dire que ce risque de transmission d’homme à homme était jugé faible même s’il n’était pas exclu. Mais lundi 20 janvier, Zhong Nanshan, un scientifique chinois renommé de la Commission nationale de la santé, a déclaré à la télévision d’État que la transmission par contagion entre personnes était avérée. Les autorités chinoises ont aussi confirmé deux cas de transmission humaine de ce virus dans la province du Guangdong, a par ailleurs rapporté l’agence Chine nouvelle.

Le chercheur britannique Jeremy Farrar, spécialiste des maladies infectieuses interrogé par Reuters, s’était déjà prononcé dans ce sens : De nombreuses incertitudes demeurent mais il est désormais clair qu’il existe une transmission entre humains. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime pour sa part qu’un animal semble être la source primaire la plus vraisemblable, avec une transmission limitée d’humain à humain par contact étroit.

Dans les cas précédents de coronavirus comme le SRAS et le MERS, qui ont entraîné une contamination grave chez l’homme, le virus a d’abord été transmis par un animal à l’homme puis une contamination entre humains a été observée (en respirant des gouttelettes, en touchant des fluides ou des objets contaminés).

Selon l’Inserm, pour le SRAS, plus de 8 000 cas ont été recensés dans 30 pays et 774 personnes sont décédées (soit près de 10 % de mortalité), principalement en Chine et à Hong Kong en 2002 et 2003. En France, sept cas avaient été identifiés, dont un était décédé.

À l’époque, la transmission s’était faite après le contact par l’homme avec des civettes infectées, cet animal ayant lui-même été vraisemblablement contaminé par des chauves-souris.

Quant au MERS (Middle East Respiratory Syndrome), qui est apparu en 2012 en Arabie Saoudite, l’hypothèse est que le virus avait été transmis à l’homme par le dromadaire via des sécrétions (urine, lait de chamelle…). Puis, des transmissions ont eu lieu entre êtres humains. Les autorités sanitaires ont recensé pour ce virus-là 1 589 cas et 567 décès dans 26 pays (soit un taux de mortalité d’environ 30 %), principalement dans la péninsule arabique mais également en Corée du Sud. En France, deux cas avaient été diagnostiqués en 2013. L’un d’entre eux était décédé.

Pour éviter la propagation du MERS, des contrôles de température ont été effectués au moment de l’épidémie (ici à Bangkok). Des mesures similaires sont actuellement prises dans plusieurs aéroports internationaux. | REUTERS / KEREK WONGSA

Faut-il craindre une pandémie ?

Pour l’instant, ça reste une épidémie encore cantonnée, a déclaré ce mardi matin la ministre de la Santé Agnès Buzyn sur Europe 1 . La majorité des cas (270) ont en effet été recensés dans la province chinoise de Hubei (dont Wuhan est le chef-lieu). Toujours en Chine, quatorze cas ont aussi été diagnostiqués dans la province méridionale de Canton, cinq à Pékin et deux à Shanghai, mais cinq ont encore été signalés ce mardi dans la province orientale de Zhejiang.  Lire la suite

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