Ouest-France Publié le
L’ancien président égyptien Hosni Moubarak est décédé. Sa famille l’a annoncé ce mardi 25 février. Celui qui a été président de la République arabe d’Égypte entre 1981 et 2011 avait 91 ans.
Arrivé au pouvoir après l’assassinat d’Anouar al Sadate par un commando islamiste en 1981, Hosni Moubarak a dirigé l’Égypte d’une main de fer jusqu’au soulèvement populaire qui l’a contraint à la démission en février 2011.
Emprisonné au lendemain de la « révolution du Nil » pour corruption et pour avoir ordonné le meurtre de manifestants, il avait été acquitté de la plupart des charges qui pesaient contre lui après le retour au pouvoir de l’armée dirigée par l’actuel président, Abdel Fattah al Sissi.
Il était libre depuis le 24 mars 2017 après avoir purgé six ans de prison dans un hôpital militaire du Caire.
Netanyahu a réagi au décès de Moubarak: « Monsieur Paix froide »
Nathalie Sosna-Ofir est à : Égypte le 26.02.2020
Netanyahu a réagi au décès de Moubarak. Il s’est dit attristé par la perte d’un ami, d’un dirigeant engagé à la paix. Engagé, oui, mais à minima.
D’ailleurs en Israël on le surnomme Monsieur Paix Froide. S’il avait compris l’importance de préserver la coopération avec Israël afin d ‘assurer la stabilité de l’Egypte, ses relations avec l’Etat Hébreu étaient complexes.
Il a certes maintenu le traité de paix pendant les 30 ans de son règne, ce qui n’allait pas de soi après l »assassinat du président Sadate.
Tout en faisant attention de ne surtout jamais être trop chaleureux pour ne pas s’isoler à nouveau du monde arabe.
Rappelons-nous qu’au moment où Sadate est assassiné en 1981, la Ligue arabe expulse l’Égypte en raison des accords de Camp David et déplace son siège du Caire à Tunis.
Alors que les pays arabes l’un après l’autre tournent eux aussi le dos à l’Égypte jusque-là la puissance arabe par excellence.
Par conséquent, l’accord n’est guère plus qu’une alliance sécuritaire et militaire. Sans contenu civil. Moubarak ménage le chou et la chèvre.
Retrouver sa place dans le monde arabe sans toutefois énerver Israël et les Etats-Unis dont il compte bien continuer à bénéficier du soutien financier.
Ni froisser les militaires, ni les élites et ni sa rue qui ne voyait, et qui ne voit toujours pas, d’un bon œil la normalisation des relations avec l’état hébreu privilégiant son soutien aux palestiniens. Concernant le confit israélo-palestinien là non plus Moubarak n’en fait pas trop.
Se contentant d’un rôle de représentation. Appréciant d’être celui que les parties consultent.
Aimant accueillir des sommets à Charm el-Cheikh ce qui lui confère une stature de taille aux yeux du monde arabe et de son propre peuple. En fait Moubarak n’aimait pas vraiment Israël.
Il n’y est venu qu’une fois pour les funérailles de Rabin. 3 petites heures. Il permet aussi à une certaine presse anti-israélienne et antisémite de fleurir.
Et ne fait rien pour promouvoir une réelle normalisation des relations entre les deux pays. Mais il aura permis à l’Egypte et à Israël d’être plus longtemps en paix qu’en guerre.
5 ans de plus que les 25 ans au cours desquels leurs armées se sont affrontées pas moins de 4 fois…
plus de détails dans ma correspondance en direct de Jérusalem dans le Grand Journal de la matinée sur Judaïques FM 94.8
On behalf of the citizens and Government of Israel, I would like to express deep sorrow on the passing of President Hosni Mubarak. President Mubarak, my personal friend, was a leader who led his people to peace and security, to peace with Israel. pic.twitter.com/J6FfCp9iPG
— PM of Israel (@IsraeliPM) February 25, 2020