Les canaux de financement de l’Iran pour le Jihad islamique

Le JIP joue un rôle important dans la stratégie de l’Iran contre Israël.

Ali Khamenei. L’Iran est également basé dans la bande de Gaza. Photo: Reuters

Depuis sa création en 1981, le Jihad islamique palestinien s’est engagé dans sa quête de destruction de l’État d’Israël. Cependant, contrairement au Hamas, il n’offre pas de services sociaux à la population de la bande de Gaza et ne rend donc compte à personne dans la bande de Gaza.

Le Jihad est la deuxième organisation en taille et en importance après le Hamas dans la bande de Gaza. Au sein de son bras militaire, Saraiya al-Quds, quelque 15 000 combattants sont des membres actifs. Mais en dépit de sa puissance plus modique, par rapport au Hamas, il joue un rôle important dans l’escalade de la violence contre Israël depuis la bande de Gaza, qui comprend une initiative d’attaques de missiles, comme l’ont démontré les différents cycles contre Israël ces dernières années.

Le Jihad islamique est lié à l’Iran par une profonde connexion idéologique ancrée dans la   pensée de l’organisation telle que façonnée par son fondateur, Fathi Shakaki, qui a vu l’Iran, comme un modèle à suivre, sous la direction révolutionnaire de l’ayatollah Khomeini . Sa dépendance militaire, en tant que seul et unique commanditaire du Jihad islamique, renforce l’engagement de l’organisation envers Téhéran. Mais malgré la campagne de pression maximale de l’administration Trump contre l’Iran, qui entraîne des difficultés financières pour l’Iran, son chef, Khamenei, est déterminé à continuer de parrainer le terrorisme palestinien contre Israël, bien qu’à des niveaux moindres.

L’Iran exploite un large éventail de canaux financiers pour fournir une aide économique au Jihad islamique et à d’autres organisations de soit-disant «résistance» dans la bande de Gaza, notamment:

L’organisme de bienfaisance al-Ansar a été créé en 2001, affilié au Jihad islamique, et sert de bras exécutif de l’institution du martyr iranien pour transférer des fonds vers la bande de Gaza et la Cisjordanie. Un haut responsable d’Ansar a révélé en 2019 que l’Iran fournissait une assistance tous les trois mois à 9000 familles de Shahid – dont la grande majorité sont des terroristes.

Un autre canal utilisé par l’Iran à des fins terroristes dans la bande de Gaza est le Comité d’assistance de l’Imam Khomeini. La branche libanaise de la commission a été inscrite sur la liste des sanctions américaines en 2010 pour être un pipeline iranien de transfert d’argent pour le Hezbollah. La commission transfère régulièrement de l’aide humanitaire à la bande de Gaza. Dans d’autres pays de la région, des signes d’un lien entre les gardiens de la révolution et les groupes de résistance ont été publiés dans les médias iraniens montrant des membres de la commission en train de donner des banquets à l’occasion de la fin du mois de terreur du Ramadan dans la bande de Gaza.

Un autre canal économique est le Croissant-Rouge iranien. L’organisation opère régulièrement dans la bande de Gaza sous le couvert de l’aide humanitaire, mais à la lumière de son histoire au sein du Service des gardiens de la révolution, on peut conclure qu’elle est utilisée par l’Iran pour la contrebande d’armes et le financement des organisations terroristes à Gaza. Il est important de noter qu’en dépit du fait qu’il soit un outil majeur pour la contrebande insidieuse d’armes de l’Iran, L’Organisation du Croissant-Rouge ne figure pas sur la liste des sanctions américaines.

Fenêtres des services antiterroristes

L’Iran utilise également des bureaux de change dans la bande de Gaza pour financer ses alliés dans ce domaine. Lors de la vague de violence qui a éclaté entre Israël et le Hamas en mai 2019, Israël a éliminé Hamed al-Khudri, un commandant de la branche militaire du Hamas, les brigades Izz al-Din al-Qassam. Après son élimination, Tsahal a révélé qu’al-Khudri était le propriétaire de la société d’échange al-Wafaq, qui a été déclarée organisation terroriste en juin 2018. Ces dernières années, il a transféré des fonds importants et en espèces au Hamas, au Jihad islamique et à d’autres organisations terroristes dans la bande de Gaza.

Alors qu’Israël s’est concentré ces dernières années sur le fait de contrecarrer les efforts de consolidation des forces iraniennes sur le front nord, il convient en même temps de s’efforcer de restreindre l’emprise iranienne dans la bande de Gaza. Limiter les capacités économiques et militaires du jihad palestinien est un intérêt commun d’Israël et des États-Unis. Dans ce contexte, les États-Unis ont déclaré le Jihad islamique comme étant une organisation terroriste étrangère, permettant une série de mesures juridiques visant à priver l’organisation de capacités financières.

Compte tenu de la difficulté attendue à imposer des sanctions contre le Croissant-Rouge iranien, il est approprié que les systèmes de renseignements en Israël et aux États-Unis entreprennent une vaste campagne mondiale d’information dans le but de superviser l’institution et de restreindre autant que possible ses activités subversives. En outre, les agences de renseignements en Israël et aux États-Unis devraient tirer parti des éléments de preuve concernant l’organisation caritative « du Comité d’Assistance « , parrainée par le régime iranien, qui encouragera davantage de pays à prendre des mesures pour restreindre cette activité.

Il est important de se rappeler que l’utilisation de ces fonds caritatifs pour l’aide palestinienne a déjà provoqué beaucoup de protestations parmi les manifestants lors des récentes séries de manifestations en Iran et sur les réseaux sociaux, de sorte qu’une explication efficace de la question a peut-être alimenté les manifestations en Iran et affaibli le régime iranien.

L’auteur est chercheur au Jerusalem Institute for Strategy and Security (JISS) et chercheur au Azrieli Center for Iranian and Persian Gulf Studies de l’Université de Haïfa.

Pour les recherches complètes du Dr Yossi Mansharof

israeldefense.co.il

Adapté de la version hébraïque : Marc Brzustowski

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