L’antisémitisme, témoin du drame français

L’affaire Halimi, un crime antisémite en pleine présidentielle

L’antisémitisme est un syndrome infaillible permettant de voir qu’un pays est en crise. À ce titre, le meurtre de Sarah Halimi, ainsi que le déroulé des suites judiciaires de l’affaire, sont préoccupants.

C’est un truisme de dire que la France va mal. Ce n’est pas nouveau et le dernier gouvernement n’en n’est pas seul responsable. L’enseignement part à vau l’eau, les pompiers sont attaqués, les policiers se sentent lâchés, les Français ne comprennent plus leur justice…

Et depuis plus d’un an des citoyens descendent dans la rue exprimer leur mal-être et leur colère, ils ont le sentiment d’être marginalisés, méprisés, abandonnés. Puis des mouvements de grève  depuis un mois paralysent les transports, les citoyens marchent, marchent, tous laissés avec mépris au bord des grèves de la marée sociale.

Et par ailleurs, il ne se passe pas de jour sans un lieu de culte chrétien vandalisé, sans un meurtre islamisé, une agression « incompréhensible ». Au pays des Lumières certains les ont éteintes.

Les Juifs de France, moins de 1% de la population, concentrent environ 40% des actes de haine

L’atmosphère est à la délinquance meurtrière depuis des années. Des Juifs (les canaris des mines) sont assassinés parce que Juifs. Sébastien Selam, Ilan Halimi, les enfants  Myriam Monsonego 7 ans, Gabriel Sandler 4 ans Arié Sandler 5 ans ainsi que Jonathan Sandler 30 ans à l’école Ozar hatorah de Toulouse, Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab et François-Michel Saada à l’hyper cacher de la porte de Vincennes, Sarah Halimi puis Mireille Knoll dans leur propre domicile.

Les Juifs de France, moins de 1% de la population, concentrent environ 40% des actes de haine. Les dirigeants politiques s’indignent, pleurent, manifestent (n’a-t-il pas lieu de s’inquiéter quand les politiques ne trouvent d’autre façon d’agir que manifester ?) mais que font-ils concrètement ?

Un crime antisémite sordide au cri d’Allah akbar

Les innombrables crimes commis en France au nom de l’Islam sont rapidement devenus le fait d’abord de loups solitaires puis de déséquilibrés. L’assassin de Sébastien Sellam avait déjà été déclaré pénalement irresponsable. La justice est-elle islamophobe ne reconnaissant pas responsables ceux qui crient Allah akbar ? Musulman militant, est-on forcément dément ?

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L’affaire Sarah Halimi vs Kobili Traoré est paradigmatique du drame français. Revenons sur les faits : Madame Halimi est menacée et traitée de « sale juive » pendant des jours et des mois par son voisin Kobili Traoré qui, deux ans auparavant, avait même harcelé sa fille l’appelant « juive dégoûtante ».

Cet habitué de la mosquée salafiste Omar était-il irresponsable alors ? Le 4 avril 2017, il pénètre chez elle depuis un balcon. Etait-il déséquilibré, alors ? Il la torture pendant près d’une heure (son visage devient une bouillie, 23 fractures !) en hurlant des sourates du Coran et des Allah akbar puis jette son cadavre du troisième étage.

Très tôt, des policiers sont derrière la porte, d’abord un puis trois et bientôt vingt-huit et, comme au Bataclan, n’interviennent pas. Pourquoi n’ont-ils pas « porté assistance à personne en danger » ce qui est leur devoir au-delà même de la règle pour tout citoyen ? Quand tout est fini, enfin, ils défoncent la porte.

Traoré, calme, ne nie pas avoir torturé et assassiné sa voisine, il est appréhendé sans résistance. La France était en pleine campagne électorale pour les présidentielles.

Quand l’affaire force le mur du silence, le motif antisémite est d’abord nié contre toute évidence. Le CRIF est appelé à la rescousse par les pouvoirs publics, en israélites ils communiquent : « nous avons vérifié les informations concernant l’éventuelle radicalisation de l’auteur des faits, une intrusion dans la chambre à coucher de la victime et des coups de couteau donnés à Sarah Halimi auprès de la Préfecture de Police, c’est faux ».

Le CRIF, contraint par l’opinion, rejoindra une marche d’hommage à Mme Halimi le 9 avril 2017 et demandera publiquement que « toute la vérité soit rendue publique. »

La vérité longtemps cachée lors de l’instruction

A nouveau, la France officielle pleure. Le Président s’indigne… Et alors ? On assure partout que les autorités françaises mettent tout en œuvre pour lutter contre l’antisémitisme, mais il y a une disparité entre cette assurance-là et ce qui se passe réellement dans le pays.

Une enquête judiciaire commence. Tout le drame de l’affaire se dessine dans le réquisitoire introductif du procureur. Le procureur est le représentant de l’Etat. D’ailleurs un arrêt de la Cour de Cassation en 2010 affirme, s’alignant sur un arrêt de la Cour Européenne, que le procureur ne peut être considéré indépendant.

Dans ce réquisitoire introductif qui qualifie la mission de l’Instruction, exit la non-assistance à personne en danger par la police et la circonstance aggravante évidente de l’antisémitisme.

Pas de saisine de la Police des Polices. Une longue bataille commence… Le procureur cèdera sur le caractère raciste six mois plus tard (réquisitoire supplétif) et la juge d’instruction après cinq mois de plus l’intégrera à la mise en examen…

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Il faut donc, idéologiquement, mettre en question la responsabilité mentale de l’assassin. Traoré, délinquant multirécidiviste et multi condamné notamment pour violences aggravées, n’avait pourtant jamais souffert de trouble psychiatrique. Le Dr Zaguri, l’expert judiciaire, en est encore à la rédaction de supplétifs à son rapport concluant à une altération du discernement (pas une abolition !), qu’une seconde expertise est demandée par la juge d’instruction… ces premières conclusions n’exonéraient pas d’une responsabilité pénale, n’empêchaient pas que l’assassin soit renvoyé devant le jury populaire d’une Cour d’assise.

En multipliant les expertises, on finit toujours par trouver un expert qui s’aligne. De fait d’autres experts évoquent un trouble psychotique probable (sic) symptôme d’une schizophréniedonc abolition du discernement pour la juge. Lire la suite

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