Ki Tavo כִּי תָבוֹא: le processus de la TeCHouVa (vidéos)

« Or, quand seront survenus tous ces événements, la bénédiction et la malédiction que j’offre à ton choix (…), que tu retournes (véhachévota) à l’Eternel ton Dieu et que tu obéisses à sa voix en tout ce que je te recommande aujourd’hui (…) ton Dieu te prenant en pitié mettra un terme à ton exil (vechav Hachem Eloheikha) et il te rassemblera du sein des peuples parmi lesquels il t’aura dispersé » (Dt, 30, 1 à 3). Bible du Rabbinat.

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Tout au long des précédentes parachiot l’on a reconnu à quel point importait pour les Bnei Israël, l’esprit de suite, le sens des conséquences attachés à nos actes, l’esprit de responsabilité, individuelle et collective.
Autrement, il ne faut pas imaginer, comme on l’a vu aussi, qu’il ne se passera rien, que la loi divine resterait lettre morte. Le choix est pour chacun: soit l’observance et la mise en pratique de la loi, soit le rejet de celle-ci.
Dans ce dernier cas, l’issue est inévitable: la dispersion parmi les nations lesquelles imposeront aux exilés leur propre loi dont il n’est pas sûr qu’elle s’avérera loi de justice et de mansuétude. Dans ce cas rien d’autre n’attendrait le peuple du Sinaï que la désespérance et la déréliction?
C’est ici qu’intervient un concept majeur de la pensée hébraïque, sans doute sans équivalent dans toutes les autres formes de pensée et de culture: celui de téchouva, de retour, de «revenance» qui présente ceci de particulier: la téchouva de l’homme suscite la téchouva de Dieu.
Quel est avant tout le sens même de ce concept? Il se discerne, certes, dans celui de retour. Le retour n’est pas la répétition mécanique. S’en retourner, revenir sur ses pas, signifie que l’on dispose d’une réelle liberté de mouvement; qu’il n’est rien d’irréversible, qu’il n’est rien d’irréparable, qu’il n’est rien de fatal.
L’être qui se trompe de chemin et qui ne peut revenir en arrière est condamné à une angoissante errance. Au contraire, s’il peut s’en retourner, il retrouvera peut être d’autres repères, d’autres balises qui lui permettront de reprendre plus sûrement son cheminement vers l’avenir.
Telle est la caractéristique de l’être humain conçu comme créature divine. Il fait partie d’un univers dont les mouvements profonds ne sont pas à sens unique.
Ce qui découle de l’institution originelle du chabbatTeChouVa et ChaBBaT sont deux vocables construits sur la même racine : ChB (V).
Le septième jour, ou la septième phase de la Création est celle au cours de laquelle la réflexion prend le relais de l’action, la pensée celui de l’agir.
Autrement, la Création se réduirait à un fait accompli déterminant de soi les phases à venir sans possibilité de modification, de correction, d’adaptation.
C’est surtout de cet enchaînement dont il est question dans la paracha dite des kélalot, des malédictions.
Celles-ci se substituent à la bénédiction lorsque, faute de préserver pour soi même mais également pour autrui, cette capacité de choix, cette aptitude à la réversibilité, l’on s’abandonne au cours des événements, qu’on en devient le jouet, bientôt brisé.
Pareille leçon n’a pas été comprise précisément par les nations au sein desquelles par deux fois le peuple d’Israël a été exilé, faute d’avoir observé comme il le devait – puisqu’il s’y était engagé – les termes de l’Alliance, de la Berith.
Pourtant, si l’exil fait partie de la condition humaine il n’a rien d’irréversible non plus. La présence des Bnei Israël sur la terre que Dieu a dévolue à leurs pères reste conditionnelle mais l’exil est également conditionnel et persiste pour autant que le peuple qui en est affligé n’est pas revenu sur ses pas, n’a pas fait oeuvre de réflexion, n’a pas réfléchi aux erreurs qui ont marqué son trajet pour le mener dans les sables mouvants de l’Histoire.
Dès lors qu’il redevient capable de téchouva, plus rien ne demeure figé et irréversible puisque lui même ayant recouvré son aptitude à penser, et donc sa capacité de décision, l’être humain n’est plus une chose parmi les choses mais redevient un sujet actif et conscient de l’Histoire.
Toute téchouva est marquée du signe de la réciprocité: dès l’instant où l’homme réactive la sienne, le Créateur de son côté n’est pas de reste et par sa propre « revenance », par son aptitude à la compassion et au pardon, accentuera et renforcera ce mouvement initial.
Telle est la leçon des mois de Eloul et de Tichri. Si Pessah commémore le recouvrement de la liberté des corps, Eloul et Tichri commémorent le recouvrement de la liberté plénière de l’esprit.
Raphaël Draï zatsal 

 

 

 

Roch Hachana 5783 sera célébré les lundi 26 et mardi 27 septembre 2022.

Les festivités débuteront dès le dimanche 25 au soir.

 

Ki TaVo: Un retour aux sources

Moché transmet au peuple d’Israël le commandement des « Bikkourim » : « Lorsque tu arriveras dans la pays que D.ieu te donne comme héritage éternel, il faudra apporter au Temple les fruits ayant bourgeonné en premier et y exprimer sa gratitude envers D.ieu pour tout ce qu’Il a donné ».
Les fruits concernés sont ceux par lesquels la Torah a fait la louange de la Terre d’Israël. La Paracha se poursuit avec les « dîmes », qui doivent être données aux Lévites et aux pauvres. Elle décrit aussi les bénédictions et les malédictions qui devront être proclamées, lors de l’entrée en Israël, face aux monts « Guérizim » et « Eval » comme mentionné dans la Paracha de « Rééh ».
Moché rappelle le lien qui unit D.ieu au peuple juif : D.ieu a élu le peuple juif, et le peuple juif a choisi D.ieu. La dernière partie de la Paracha est désignée par les commentateurs comme celle des « To’hakhot », c’est-à-dire des réprimandes adressées par Moché au peuple juif.
Ainsi, après avoir décrit les bénédictions qui sont promises à ceux qui accompliront la volonté de D.ieu, il donne une liste longue et difficile d’événements négatifs qui sanctionneront le peuple s’il abandonne les commandements de D.ieu. Moché termine, en insistant sur les quarante années qui se sont écoulées depuis la sortie d’Egypte, et qui ont permis au peuple d’atteindre un niveau de maturité spirituelle: « un cœur pour être conscient, des yeux pour voir, et des oreilles pour entendre ». 

Adapté par Jforum

 

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