Erfoud, région du Tafilalet Rouhama et Sarah Abehassera en costumes de mariée mahJ © Adagp, Paris, 2020

Exposition à Paris sur « les Juifs du Maroc » au musée d’art et d’histoire du Judaïsme

La plus grande communauté juive dans le monde arabe vivait au Maroc. Dans les années 1940, ils étaient plus de 250.000 Juifs à y vivre. Une exposition de photographies, qui se tient actuellement au Musée d’art et d’histoire du judaïsme (mahJ) à Paris jusqu’en mai de l’année prochaine, offre un aperçu rare de leur vie dans le royaume.

Selon le site du quotidien saoudien « Arab News », l’exposition « Juifs du Maroc » présente une soixantaine de photographies et de dessins en noir et blanc du photographe et peintre français Jean Besancenot, qui a voyagé plusieurs fois au Maroc et était tombé amoureux de la culture marocaine.

Les photos exposées ont été prises entre 1934 et 1937. Elles sont à la fois un portrait intime et un documentaire sur la communauté juive du Maroc avec certains hommes, femmes et enfants posant dans des costumes typiques sur un fond neutre, d’autres de personnes pratiquant des activités quotidiennes. Dans l’ensemble, l’exposition préserve et présente « un fond documentaire inestimable sur les communautés juives rurales du Maroc d’antan ».

L’une des personnes dynamiques derrières l’exposition « Juifs du Maroc » est la co-commissaire Hannah Assouline, une photographe française avec plus de 30 ans d’expérience, née en Algérie et résidant à Paris.

L’exposition est une entreprise particulièrement personnelle pour Assouline, car l’une des photographies exposées est celle de son père, alors adolescent, le rabbin Messaoud Assouline, issu d’une famille démunie. Une photo qu’elle avait découverte par pure hasard.

« J’ai rencontré Jean Besancenot en 1985, lorsque mon intérêt pour la photographie a commencé », a déclaré Assouline à Arab News. « Dès que Besancenot m’a vu, il a immédiatement su d’où je venais. Il m’a dit: « Vous venez de Tafilalet (une région du sud du Maroc) et vous êtes juive ».

« Je voulais lui acheter des photos, mais comme je n’avais pas assez d’argent, je ne pouvais pas en acheter beaucoup », a-t-elle poursuivi, ajoutant que Besancenot avait 2.800 photographies représentant le monde juif du Maroc. « Il m’a montré plus de 100 photos, toutes de Juifs, parmi lesquels se trouvaient de nombreuses filles et jeunes femmes ».

http://article19.ma/accueil/archives/135019

Des montagnes de l’Atlas à Jérusalem

Organisée par le Musée d’art et d’histoire du judaïsme, l’exposition « Juifs du maroc 1934-1937 » montre des clichés réalisés par le photographe Jean Besancenot. Ces très vieilles communautés rurales parties s’établir en Israël formaient un monde archaïque aujourd’hui englouti.

À l’origine de cette exposition, il y a la rencontre à Paris, en 1985, entre une photographe, Hannah Assouline, et un artiste peintre et photographe, Jean Besancenot (1902-1992), qui lui montre une partie des 1 800 clichés réalisés à la fin des années 1930 dans le Sud marocain, une région d’où Hannah Assouline est elle-même issue.

Sur la photo d’un couple de (très) jeunes mariés, elle semble reconnaître dans le visage de l’époux une forte ressemblance avec son neveu. Elle achète ce cliché et six autres qu’elle entend offrir à sa famille.

Son père, Messaoud Assouline, alors rabbin d’une petite synagogue du Marais à Paris, se reconnaît dans la photo du « neveu ». Il se souvient même parfaitement des circonstances de la prise de vue : c’était en 1935, dans la bourgade d’Erfoud, il avait 13 ans.

Pour les besoins du photographe, on lui fait revêtir le costume de marié (qu’il n’est pas en réalité), mais parce que la lumière décline, on le presse et c’est sans ses chaussures qu’il apparaît devant l’objectif. Agacé, et honteux plus encore, cinquante ans après il se remémore cette scène.

L’humiliation d’apparaître pieds nus a été si vive que, quelques mois encore avant sa mort, il demande à sa fille si les « technologies modernes » ne permettraient pas, en retouchant la photo, de lui « mettre des chaussures ». Tel est le point de départ de cette exposition dont Hannah Assouline est co-commissaire avec l’éditeur d’art Dominique Carré, qui est à l’origine de sa rencontre avec Besancenot.

Source

Commissaires
Hannah Assouline et Dominique Carré

Coordination
Nicolas Feuillie, mahJ

Partenaires

Avec le concours du musée du quai Branly – Jacques Chirac, de l’Institut du monde arabe et du musée berbère, fondation Majorelle, Marrakech

 

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Asher Cohen

une question intéressante serait de savoir d’où sont venus ces Juifs du Sud Marocain qui ont vécu au milieu des Berbères, tout en restant profondément Juifs? L’analyse de ces costumes pourrait nous apporter des informations. Venaient-ils du Royaume Saharien du Touat après sa destruction de 1492? Il parait difficile de penser qu’ils venaient d’Espagne ou du Portugal après 1391-1497, car on ne retrouve aucun signe de culture Hispano-Portugaise chez ces populations? Qui a la réponse?