Goldnadel: « Macron veut complaire à tout le monde et déplaît à chacun »
FIGAROVOX/TRIBUNE – L’avocat et chroniqueur dénonce les propos tenus par Emmanuel Macron au sujet de la mémoire de la guerre d’Algérie, qu’il juge «irresponsables».
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Il a également publié Névroses médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée (Plon, 2018).
Il y a d’abord l’incongruité entre Auschwitz et Alger. Il y a ensuite la malédiction qui pèse sur un jeune président pourtant intelligent et attachant qui ne peut s’empêcher ce genre d’obscénités.
Le martyrologe juif est unilatéral
D’abord l’incongruité. Les juifs étaient des victimes absolues, innocentes et sans défense. La police française en collaborant à leur déportation avec l’envahisseur nazi s’est déshonorée. On peut toujours gloser sur la repentance chiraquienne entraînant la France dans la responsabilité de l’État de Vichy, mais le martyrologe juif est unilatéral.
L’armée française a commis des crimes de guerre en Algérie, mais le FLN algérien largement tout autant.
Lorsque le candidat Macron déclarait, en terre algérienne, que la France y aurait commis «des crimes contre l’humanité» traçant déjà un lien avec les crimes de Nuremberg et oubliant au passage le massacre et la torture de civils et de soldats français en terre algérienne, il était déjà dans l’obscénité.
Raison pourquoi, la principale organisation de pieds -noirs m’a demandé de le lui demander raison judiciairement. La procédure en cours est suspendue en raison de l’immunité attachée à sa fonction.
Cette malédiction du « en même temps » qui pèse constamment sur le jeune président.
Dans le même esprit d’iniquité, lorsque le président rend visite à la famille de Maurice Audin, militant communiste mort sans doute sous la torture, mais n’a pas un mot pour le massacre d’Oran où des milliers de Français ont été assassinés alors même que l’Algérie avait obtenu son indépendance, il montre une stupéfiante incompréhension du drame algérien. Le comparer ensuite avec le drame juif incomparable c’est tracer une parallèle effectivement obscène sinon une diagonale du fou.
J’en viens précisément à cette malédiction du «en même temps» qui pèse constamment sur le jeune président.
Je ne compte plus les articles où je le compare à cette chauve-souris de la fable («je suis oiseau, voyez mes ailes, je suis souris, vive les rats!») qui veut complaire à tout le monde et fini par déplaire à chacun. Mondialiste le lundi soir, feignant de lutter contre l’immigration le mercredi matin, de gauche l’été et de droite en hiver.
Correction: Empereur d’eurabia
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