Le Gaon de Vilna: Le génie de Vilnius…(vidéo)

J’ai découvert l’existence du Gaon de Vilna (le Génie de Vilnius) à travers une anecdote du rav Ron Chaya de la Yéchiva Yechouot Yossef de Jérusalem dans sa vidéo sur la résurrection des morts indiquant qu’en 2010 il fut à Vilnius pour le transfert de la dépouille mortelle du Gaon dans un tombeau restauré au cimetière de Shnipishok/Šnipiškės au nord de Vilnius (Lituanie – Dans « Le Juif errant est arrivé » en 1930 Albert Londres qualifie p. 50 Vilna, qui était polonaise à l’époque, de Jérusalem des neiges).

Selon ce témoignage dix personnes qui ont la crainte de Dieu, qui ont étudié la Torah et ont jeûné le même jour pour déterrer les ossements et les déplacer.

Tous sont morts la même année et enterrés à côté du mausolée sauf un qui a dit que contrairement à ses amis lui n’a pas regardé les os.

Si l’on met bout à bout ce qu’il indique dans son cours et ce qu’on peut apprendre sur le personnage au terme d’un bref tour d’horizon sur le Net voici ce que l’on peut dire.

Il s’agit de Shlomo Zalman dit le Gaon de Vilna ou encore Rabbeinou Eliahou (notre maître Elie). Voici ce qu’en dit l’Histoire de la littérature juive d’après G. Karpelès d’Isaac Bloch et Emile Lévy (1901) en p. 538 : « Elie Vilna (1720-1797), surnommé à juste -titre le Gaon (le Glorieux). Le seul tribut qu’il paya, à la Kabbale fut un commentaire sur le Zohar. Il rectifia le texte des deux Talmuds, de la Tosefta, de la Mechilta, du Sifra et du Sifré avec une grande finesse de critique et interpréta simplement et grammaticalement presque toute la Bible. Parmi ses ouvrages, publiés après sa mort, par ses fils et ses disciples, se trouvent encore une description topographique de la Palestine, d’après les données bibliques, et 400 règles de trigonométrie et d’algèbre. Il reste encore de lui, en manuscrit, d’importants travaux sur l’astronomie et la science chronologique. Et, cependant, cet esprit si fin et si lumineux n’eut aucune influence sur la direction intellectuelle de son temps. Sa génération resta tournée invariablement vers le Hassidisme, qui fut une réaction inévitable de l’imagination sur l’aridité de la casuistique. »

Alors qu’il avait trois ans et demi (fin 1723), explique le rav Ron Chaya, au moment de Simchat Torah, les jeunes vinrent recevoir des prix à la synagogue et un concours fut organisé pour les enfants de plus de 6 ans aux questions duquel il put aisément répondre : trouver deux endroits dans la Torah où il est marqué « Avraham Avraham », trouver le verset où tous les mots du verset se terminent par les mêmes deux lettres « im », trouver un verset où se trouvent cinq mots à la suite de seulement deux lettres chacun.

A 9 ans, il décide d’étudier les 5e et 6e parties (sur les sacrifices et les lois de pureté) de la mishnah (tradition orale, mise par écrit en 220 ap JC) qui ne sont plus étudiées depuis plusieurs siècles. Il peut en étudier 50 pages en une journée.

Ayant tout lu en bas âge, après 40 ans il ne lit plus que la mystique juive. Son élève Haim de Volojine (ou Valojine en Biélorussie), a écrit une introduction au commentaire du Gaon de Vilna sur un livre de mystique juive qui a été écrit il y a 2 000 ans « Le livre de la pudeur » (Sifra d-Tzniuta) inclus dans le Zohar.

Dans cette introduction cet élève explique que la Gaon dormait quatre heures par nuit dans sa jeunesse, puis deux heures par jour par séquence d’une demi-heure au cours desquelles au cours desquelles il étudiait dans les yeshiva du ciel.

Il aurait été averti que des anges viendraient lui révéler des secrets de la Torah, mais il refusa car il voulait tout découvrir par son travail. Il pouvait jeûner trois jours pour comprendre un verser du Zohar. De plus les anges dans une atmosphère spirituellement impure en terre goy risquaient de dire des choses fausses.

Il aurait reçu même une révélation interprétative de Jacob (Ron Chaya prétend que ce genre de vision est authentique parce qu’un grand père d’un rabbin connu avait pu identifier d’après la description des habits le Rif, le rabbin du rabbin de Maïmonide qui était apparu en rêve à son fils et avec lequel il avait chaque jour une étude fixe ainsi qu’avec Maïmonide).

Selon un livre (« La voix de la colombe ») écrit par ses disciples, le Gaon aurait été Mashiach ben Yoseph réellement ou potentiellement (en partie pour des raisons numériques), celui qui devait enclencher le retour en Israël et ses disciples furent effectivement les premiers à initier une montée (aliyah) en Israël.

Le Rambam Maimonide (1135-1204) n’avait trouvé que trois Juifs teinturiers à Jérusalem pour la célébration du Kippour, et il avait dû en faire venir sept d’Hébron.

Le Gaon Vina aurait renoncé à assumer ce rôle parce que l’arrivée du messie en Israël ne pouvait pas fonctionner car à cette époque il n’y aurait pas eu assez de Juifs pour le recevoir. Source

18 Janvier 2017 , Rédigé par CCPublié dans #Histoire des idées

 

Le Gaon de Vilna !!! Un nom légendaire, qui réverbère à travers les générations, inspirant révérence et admiration…

par E. Bloch

 

Il est né le 1er jour de Pessa’h 1720 et décédé le 3ème jour de Hol haMoed Soukkot en 1797.

Dans quelques semaines, nous célébrerons le 300ème anniversaire de ce titan de l’étude juive, sans lequel le judaïsme ashkénaze contemporain ne saurait être compris.

J’ai le plaisir de présenter l’homme, sa vie et son œuvre dans une vidéo postée récemment sur Akadem (cf. lien en premier commentaire).

 

Il est né le 1er jour de Pessa’h 1720 et décédé le 3ème jour de Hol haMoed Soukkot en 1797.

Aujourd’hui, je voudrais donner une illustration de la « Torah du Gaon ».

 

Un célébrissime verset, tiré de la paracha de la semaine (Chemot 21:24), indique qu’un dommage doit être remboursé « œil pour œil » (עַ֚יִן תַּ֣חַת עַ֔יִן).

Toutefois, selon les Sages du Talmud, la compensation doit être financière et non physique : on ne crève pas l’œil du responsable, mais ce dernier doit compenser pécuniairement sa victime.

Mais de quel droit les Sages se sont-ils ainsi écartés du sens simple du verset ? Cette question a fait couler beaucoup d’encre. Le Gaon de Vilna, dans son commentaire Kol Eliyahou, met l’accent sur le mot תחת dans le verset précité. Littéralement, ce mot ne signifie pas « à la place » mais « dessous ».

Or, note le Gaon, quelles sont les lettres de l’alphabet hébreu qui viennent « sous » (i.e. après) celles du mot עין ? Trois lettres (פ, כ, ס) qui, remises dans le bon ordre, forment le mot כסף, soit “argent”.

En d’autres termes, le verset de la Torah contiendrait selon le Gaon une allusion subtile, placée « sous » les lettres du mot עין et indiquant que le paiement doit se faire de manière pécuniaire, avec du כסף. Et le lien entre la Torah écrite et la Torah orale est ainsi rétabli !

par E. Bloch

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