Covid-19. Un passeport vaccinal mis en place dans plusieurs pays, voici comment ça va se passer

Danemark, Islande, Suède, Israël… La mise en place d’un passeport vaccinal se répand à travers l’Europe bien que l’idée ne fasse pas consensus, notamment en France.

En France, comme aux Pays-Bas ou en Allemagne, la question d'un passeport vaccinal fait débat, tant d'un point de vue scientifique, éthique que juridique. Photo d'illustration.
En France, comme aux Pays-Bas ou en Allemagne, la question d’un passeport vaccinal fait débat, tant d’un point de vue scientifique, éthique que juridique. Photo d’illustration. | YVES-MARIE QUEMENER / OUEST-FRANCE

 

L’idée d’un passeport vaccinal commence à faire des émules à travers le monde. L’Islande a été l’un des premiers pays au monde à le lancer, alors que le Danemark et la Suède ont annoncé jeudi 4 février sa mise en place en juin. Mais en France ou en Allemagne, le projet fait débat.

Aussi appelé passeport immunitaire ou sanitaire, ce document permettrait de prouver qu’une personne a été vaccinée contre le Covid-19 et l’autoriserait, selon les mesures de chaque pays, à voyager à l’étranger ou encore à se rendre dans certains lieux publics.

Certificat de vaccination pour voyager en Islande

L’Islande a été l’un des premiers pays à mettre en place, le 21 janvier, son passeport vaccinal. Il s’agit d’un certificat de vaccination destiné à faciliter le voyage des personnes vaccinées contre le Covid-19.

Le 26 janvier, quelque 4 800 personnes ayant reçu deux doses d’un vaccin contre le coronavirus étaient éligibles à ces certificats numériques après le lancement d’un service dédié en ligne. « L’objectif est de faciliter la circulation des personnes entre les pays, de sorte que les individus puissent présenter un certificat de vaccination lors des contrôles aux frontières et être ainsi exemptés des mesures de restrictions frontalières conformément aux règles du pays concerné », selon le ministère de la Santé islandais.

Pour les détenteurs, l’utilité de ces certificats reste pour l’heure essentiellement théorique tant que leur valeur n’est pas reconnue internationalement.

Au Danemark, un passeport pour aller au restaurant

La Suède et le Danemark ont annoncé jeudi 4 février qu’ils allaient développer des « passeports vaccinaux » électroniques pour faciliter les voyages à l’étranger, mais pas seulement. Ils deviendraient aussi nécessaires pour accéder à des événements sportifs ou culturels, voire à des restaurants dans le cas danois.

« Avec un certificat de vaccination numérique il sera rapide et facile de prouver une vaccination complète », a plaidé le ministre suédois du numérique Anders Ygeman.

La Suède compte lancer son passeport en juin, et le Danemark « d’ici trois ou quatre mois », selon son gouvernement.

« Il est absolument crucial pour nous de pouvoir redémarrer la société danoise, que les entreprises reviennent sur les rails », a souligné le ministre danois de la Fiscalité Morten Bødskov.

Éviter les quarantaines en Israël

L’idée d’un passeport immunitaire se met également en place en Israël. Le projet, annoncé par les autorités mi-janvier, vise à délivrer « un passeport vert » aux personnes ayant reçu deux doses du vaccin. « Le certificat de vaccination sera délivré après avoir reçu la deuxième dose », a déclaré le ministère israélien de la santé sur son site web. « Il prendra effet 7 jours plus tard, sans compter le jour de l’administration du vaccin ».

Le passeport offrira aux personnes vaccinées une plus grande liberté par rapport aux restrictions mise en place dans le pays. Les titulaires du certificat seront exemptés de quarantaine après avoir été en contact avec une personne infectée ou après un voyage international dans une « zone rouge », où le taux d’infection est très élevé.

Ce « passeport vert » permettra également aux détenteurs d’accéder aux grands rassemblements publics, aux restaurants, aux centres commerciaux, aux hôtels, aux lieux culturels ou sportifs.

Condition obligatoire pour se rendre aux Seychelles

Aux Seychelles, la mise en place d’un passeport vaccinal a fait partie des mesures qui ont permis la réouverture des frontières le 15 janvier.

Les personnes souhaitant se rendre sur cet archipel de l’océan Indien doivent désormais « produire des documents certifiant qu’elles ont été vaccinées et qu’elles ont reçu la seconde dose au moins deux semaines auparavant », ainsi qu’un test Covid négatif.

Les autorités du pays espèrent ainsi relancer l’industrie touristique, qui représente pour 65 % du produit intérieur brut.

Vers un certificat européen standardisé ?

Relancer le tourisme… Un des arguments qui a poussé la Grèce à soumettre l’idée d’une preuve de vaccination à la Commission européenne.

Il s’agirait d’un certificat de vaccination européen standardisé qui prouve que l’on a été vacciné contre le Covid-19.

« Même si nous n’allons pas rendre la vaccination obligatoire ou en faire une condition préalable en cas de déplacement, les personnes vaccinées devraient être libres de voyager », insiste Kyriakos Mitsotakis, Premier ministre grec, dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen.

C’est la raison pour laquelle la Commission européenne lui préfère le terme de « certificat vaccinal », le document n’étant pas obligatoire pour pouvoir se déplacer. Selon France 24, onze États membres ont indiqué qu’ils utilisaient déjà des certificats de vaccination anti-Covid, et sept ont l’intention de le faire.

Un projet qui fait débat en France

Mais en France, comme aux Pays-Bas ou en Allemagne, la question fait débat, tant d’un point de vue scientifique, éthique que juridique.

Pour Dominique Le Guludec, présidente de la Haute autorité de santé (HAS), le passeport vaccinal « n’a pas de sens » dans la mesure où « on ne sait pas si ce vaccin bloque la transmission du virus », a-t-elle insisté le 12 janvier sur France Info. Argument repris par Emmanuel Macron qui a déclaré le 22 janvier qu’il fallait traiter la question du passeport vaccinal avec « une grande prudence ».

La vaccination n’ayant pas encore été proposée à toute la population française, le projet risque également de créer des inégalités. « Nous sommes très réticents […] C’est un débat qui n’a pas lieu d’être et ce serait choquant, alors qu’on débute encore partout cette campagne de vaccination en Europe, qu’il y ait des droits plus importants pour certains que pour d’autres. Ce n’est pas notre conception de la protection et de l’accès aux vaccins », signale le secrétaire d’État aux Affaires européennes, Clément Beaune, dimanche 17 janvier sur France Info.

Interrogé sur France 5 le 18 janvier, le Premier ministre Jean Castex a quant à lui également affirmé qu’étant donné le caractère facultatif de la vaccination en France, « il serait étonnant de rendre obligatoire un certificat vaccinal ».

Certains voient en effet, dans le passeport immunitaire, une manière détournée de rendre la vaccination obligatoire.

https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/covid-19-un-passeport-vaccinal-mis-en-place-dans-plusieurs-pays-voici-comment-ca-va-se-passer-7143308

Tourisme : la Grèce parie sur le vaccin pour sauver son été

Face au Covid-19, le pays propose un «passeport sanitaire» pour l’Europe, et prévoit d’accueillir sans restrictions les touristes vaccinés cet été. Des négociations s’ouvrent avec des États voisins.

La Grèce, compte relancer le tourisme en vue de la saison d'été. L'activité représente un cinquième du PIB.
La Grèce, compte relancer le tourisme en vue de la saison d’été. L’activité représente un cinquième du PIB. Leonid Andronov / stock.adobe.com

La météo est clémente en ce mois de février en Grèce. Le mercure avoisine les 20 degrés et un doux soleil s’épanche sur les figuiers déjà en fleurs. Mais le pays, toujours aux prises avec une pandémie de Covid-19 qui a causé plus de 5900 morts (pour 10,5 millions d’habitants) à ce jour, se lance dans un marathon pour sauver la saison touristique 2021 qui n’a toujours pas démarré ici plus qu’ailleurs. Les premiers bateaux de croisière voguent traditionnellement dès février dans les eaux grecques, les séminaires et les voyages scolaires suivent, avant l’arrivée massive des vacanciers, qui profitent de la douceur méditerranéenne jusqu’à début novembre.

Pour rappel, le tourisme est le principal poumon économique du pays. Il pèse plus de 20% du PIB, emploie un actif sur cinq et irrigue de nombreux secteurs. Comme la plupart des destinations touristiques, la Grèce a subi un été et une année 2020 catastrophiques. L’activité s’est limitée à 4 milliards d’euros l’an passé, soit une chute de plus de 70% par rapport à l’exercice 2019, où le pays avait engrangé 18 milliards de revenus touristiques. De nombreuses agences de voyage ou hôtels ont fait faillite.

À ce stade, la pandémie ne recule pas autant qu’espéré, même si, selon des données réactualisées au 4 février, le pays reste l’un des moins touché en Europe, selon l’agence chargée de la surveillance de l’épidémie (ECDC). Mais la plupart des professionnels refusent de faire une croix sur la saison. Dans les îles, on se prépare même déjà. Et surtout dans les Cyclades, épicentre touristique des vacances d’été, où les habitants commencent à repeindre les maisons à la chaux, tandis que certains hôtels ont ouvert les réservations. Elles frémissent, et même plus que ça dans les spots les plus touristiques. La plupart des locations aménagées de Mykonos ou Santorin sont déjà réservées pour l’été, « quitte à avoir quelques annulations », rapportent les professionnels.

Campagne de vaccination dans les îles touristiques

Les îles étant très prisées des touristes, le gouvernement a décidé d’orchestrer une campagne de vaccination massive, jusque dans les plus petits confettis, où l’on ne dénombre qu’une poignée d’habitants. « La clé du succès de la saison réside dans le vaccin, pronostique Giannis Giannakakis, directeur de l’agence Athens Walking Tour. Aujourd’hui, personne n’est certain de l’avenir, chacun vit au rythme des décisions scientifiques et politiques. Mais grâce à la vaccination des populations, les vols internationaux vont pouvoir reprendre sans que l’on ait peur d’être bloqué quelque part à cause d’un confinement inattendu. Nous sommes prêts à tout pour sauver cette saison, c’est vital », ajoute-t-il.

Le 12 janvier dernier, Kyriakos Mitsotakis, le premier ministre grec, a proposé à ses partenaires européens d’instaurer un «passeport sanitaire», parfois baptisé «passeport vert». La proposition grecque est toujours sur la table et elle ne fait pas l’unanimité à ce stade dans l’Union, même si la Suède et le Danemark développent eux aussi un «certificat électronique». La France, notamment, estime le débat «prématuré», comme l’indiquait au Figaro le secrétaire d’État au Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne. Non sans arguments, éthiques ou légaux: privilège de voyage, recul sur l’efficacité des différents vaccins face aux variants, maîtrise des données personnelles… Le débat frémit au niveau de l’Europe. Fin janvier, les 27 se sont accordés sur des principes pour harmoniser les certificats de vaccination déjà utilisés dans une dizaine de pays. Mais il s’agit « au premier chef » constituer des preuves de vaccination standardisées « à des fins médicales ». Leur utilisation pour « d’autres raisons », dont le tourisme, pourra être décidée par les Etats membres ultérieurement.

Le gouvernement grec, décidé à avancer, réfléchit déjà à mettre en place des « files réservées aux personnes vaccinées » à l’arrivée de tous les aéroports du pays. Elles seraient ainsi prioritaires pour sortir de la plateforme, et n’auraient pas l’obligation se soumettre à un test PCR aléatoire, à une septaine préventive… L’été dernier, la Grèce avait instauré un système de code-barres pour tenter de maîtriser le risque sanitaire.

Le gouvernement hellène travaille en parallèle à développer ce passeport sanitaire à travers des alliances régionales. Lundi 8 février, Kyriakos Mitsotakis se rend à Chypre puis en Israël. Son objectif, signer un accord permettant aux ressortissants vaccinés de ces pays de voyager librement en Grèce. « Israël est une manne très importante pour la Grèce et si 70% de la population israélienne est vaccinée à la fin du mois de mars, il sera plus facile de commencer progressivement à s’ouvrir aux Israéliens » a justifié le premier ministre grec auprès de Reuters.

Le compte à rebours est lancé. Quelque 340 000 Grecs ont été vaccinés à ce jour, et le pays allège très progressivement les conditions d’un confinement strict commencé en novembre.

https://www.lefigaro.fr/voyages/tourisme-la-grece-parie-sur-le-vaccin-pour-sauver-son-ete-20210206

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