Chine : la guerre en sortie de crise ?

Ou la Gauche, du caviar au canard laqué

 

L’année 2020 restera-t-elle gravée dans l’Histoire par le covid-19 ? C’est probable tant la crise actuelle marquera les esprits. Il est difficile d’imaginer que tout redevienne « comme avant ».

Dans cette affaire, nous, c’est-à-dire l’humanité, aurons perdu une immense partie de nos illusions. L’économie est, avant tout, virtuelle par la valeur donnée à l’outil de production. L’espérance mathématique donne le prix des marchandises. Le prix affiché est celui supposé être accepté par le client potentiel.

La politique, comme la géopolitique, sont tout autant régies par des illusions. Nous vivons sous le règne du « soft power », l’art de la séduction. Et la Chine en est le maître.

Une chronique du 4 février, sur France Inter, titre : « Le coronavirus marque l’échec du soft power chinois. »

Nous sommes en pleine crise de coronavirus. Si l’épidémie est l’essence de l’information, elle n’est pas encore qualifiée de pandémie.

D’ailleurs, les Etats-Unis viennent de fermer leur frontière avec la Chine, le journaliste commente que : « tout cela peut sembler excessif, disproportionné… Puisqu’on est encore loin d’une pandémie mondiale : un seul mort en dehors des frontières chinoises pour l’instant. »

Il ajoute : « C’est la porte ouverte à tous les excès et dérapages racistes. Le grand n’importe quoi. »

Pour le journaliste, le soft power chinois, c’est-à-dire le fantasme d’attractivité, succombe à un autre délire plus enfoui : le péril jaune. La Chine devenue puissance mondiale fait peur et elle devrait payer.

Avec un recul de deux mois passés, l’analyse en prend un coup. La Chine est plus que responsable. Elle est coupable. Il est davantage question de faits que de préjugés pour le déterminer.

Nous basculons de l’ère de l’illusion à celle du pragmatisme. Nous basculons de la prédominance du soft power à celle du hard power. Nous passons de la gestion d’un risque de guerre à une menace de guerre.

Le covid-19 restera sans doute le déterminant de cette année 2020 aux yeux de l’Histoire. Ce n’est pas seulement un sentiment, une interprétation. C’est un fait. Pour autant, peut-être les comportements sociaux et politiques ne seront-ils plus jamais les mêmes. Mais la conduite du monde est marquée par l’élection présidentielle américaine : 2020.

La pandémie n’est pas une conséquence directe de cette élection et de l’affrontement pour la remporter. Mais il se trouve que la Chine est au cœur de cet affrontement entre le président Trump et le vice-président Biden.

Cette semaine, les deux Etats-majors de campagne présentaient leur discours de campagne, tous deux affichant les liens de l’adversaire avec la Chine.

Si la crise du covid-19 a bouleversé la campagne, et nul ne peut douter que la gestion de la crise sanitaire sera déterminante du prochain succès de novembre, le rôle de la Chine va bien au-delà de la pandémie. L’accusation de collusion entre la Chine et l’OMS est un révélateur de quelque chose de plus profond.

En décembre 2019, une procédure d’impeachment, est engagée contre Donald Trump. Des raccourcis sont souvent opérés avec l’affaire du Russiagate qui traite du financement de la campagne électorale du Président par la Russie, affaire engagée dès le début de son mandat et sans suite.

La procédure d’impeachment est relative à une supposée demande du président Trump à son homologue ukrainien d’enquêter sur les activités de Joe Biden en Ukraine. En 2019, les relations avec l’Ukraine sont relativement tendues suite au gel de l’aide militaire. La demande de Donald Trump, si elle avait été avérée, constituerait un abus de pouvoir par l’utilisation des relations internationales pour son intérêt personnel dans le cadre de l’élection présidentielle.

Quoi qu’il en soit, l’affaire des activités Biden va engendrer un effet domino par différentes enquêtes dont celle du Financial Times, pour se focaliser sur la Chine communiste.

Hunter Biden’s web of interests, Financial Times, 8 octobre 2019

Il y a deux affaires en une : celle de la procédure en destitution du président Trump, qui n’aboutira pas, et celles des conflits d’intérêts entre la famille Biden, avec son fils Hunter et les intérêts des Etats-Unis durant la vice-présidence Biden.

En l’occurrence, en 2014, Burisma, société gazière ukrainienne est secouée par un scandale de corruption sans précédent et concomitante à la fuite du président ukrainien Yanukovitch en Russie.

Hunter Biden a été administrateur de Burisma holdings de 2014 à avril 2019. Cela pourrait sembler pour le  moins étrange d’autant plus qu’auparavant, Hunter Biden avait pris le contrôle d’un fond spéculatif américain spécialisé dans les investissements de l’énergie à l’étranger et accessoirement en lien avec la secte Moon. Pourquoi le scandale ukrainien coïncide-t-il avec l’arrivée de Hunter Biden en Ukraine ?

Un premier lien va voir le jour entre Hunter Biden, Devon Archer et Christopher Heinz, le fils de l’épouse de John Kerry, secrétaire d’Etat sous l’administration Obama-Biden et héritier du ketchup. Devon Archer est un camarade de promotion de Heinz à Yale. Les trois dirigent le fond financier Rosemont Seneca.

Rosemont Seneca lève 1,5 milliard de dollars avec l’intermédiaire de l’ukrainien Burisma pour un fond contrôlé par Bank of China. Le lien avec la Chine est établi.

Le 3 octobre 2019, le Figaro écrit : « Sans avoir fourni de preuves jusqu’à présent, Donald Trump et son avocat Rudy Giuliani accusent l’ancien vice-président Joe Biden d’avoir favorisé de manière indue les affaires de son fils en Ukraine et en Chine. »

L’Afp est encore plus directe et titre « Après Kiev, Pékin: Trump, provocateur, appelle la Chine à enquêter sur Biden. »

En effet suite à la demande de commenter l’ouverture de la procédure en destitution, Le président Trump conseillait à la Chine de diligenter une enquête sur Biden après les révélations d’un lanceur d’alertes.

En conformité avec le Trump bashing, le Figaro restait à commenter l’impeachment.

L’investigation, en parallèle, démontre que la société BHR Partners, adossée aux banques d’Etats chinoises et dont Hunter Biden est administrateur depuis 2013, intègre en 2014 Rosemont Seneca à hauteur de 30%.

Le vice-président Joe Biden à la descente de Air Force 2 en 2012, pour une visite officielle en Chine en compagnie de son fils et de sa petite-fille.

https://dailycaller.com/2019/10/17/hunter-biden-burisma-ukraine-china/

 

L’objectif de BHR est l’investissement massif de capitaux aux USA pour prendre le contrôle des activités liées à l’énergie et la technologie de pointe, notamment les applicatifs de tracking et de tracing, portes de sortie envisagées pour contenir le Coronavirus, à l’instar de l’européen Robert ou des technologies israéliennes.

A ce moment, l’épidémie se répand à Wuhan. Et Hunter Biden annonce que si son père était élu, il démissionnerait de son poste en Chine.

La vie de Hunter Biden n’est pas un long fleuve tranquille. Il est un bon client des tabloïds.

Les événements ont évolué. Les faits l’emportent désormais semble-t-il plus facilement sur les commentaires. Les actes auront plus de poids que les images et la séduction.

Les relations avec la Chine connaîtront un nouveau jour suite au covid-19 et la pandémie n’en sera pas forcément la cause. Il est davantage question de pouvoir et de puissance qui prévalent toujours, que de santé rendue au rang de prétexte. Les stratégies changent. La finalité reste la même.

Le Politiquement correct et la pensée dominante s’habillaient volontiers de soft power, mais l’humanité menaçant de disparaître sous l’effet d’un virus, il semble plus seyant de porter la guerre.

Par ©Gilles Falavigna    

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

[…] Le second niveau de lecture, livre la vraie richesse qui est celle de la valeur ajoutée. Un précédent article traitait du mirage chinois ou soft power.  […]