La parasha de be’haâlotekha (lorsqu’Aharon montera pour allumer les lumières de la menora) traite essentiellement de la menora qui était présente au Beith ‘HaMikdash (Sanctuaire).

Aharon, le Grand Prêtre, avait pour charge quotidienne non pas seulement la présentation des sacrifices, le balancement de l’encens, ou encore la bénédiction sacerdotale mais aussi l’allumage de la menora.

La menora avait sept branches et il existe de nombreuses symboliques. Les lampes de la menora étaient des lampes à huile d’olive spéciale que les cohanim allaient chercher près de Jérusalem dans une presse dont l’entière production était consacrée à l’usage du Temple.

Les fioles renfermaient le précieux liquide puis, le Cohen Gadol y apposait son sceau pour éviter que l’huile ne soit destinée à un autre usage.

Les mèches des lampes étaient toutes dirigées vers l’axe central de la menora. Les lampes devaient brûler en permanence jusqu’au matin. Il est important de préciser que la présence de la menora ne venait pas palier un manque de clarté car la lumière extérieure pénétrait par les ouvertures larges à l’extérieur et plus étroites à l’intérieur du bâtiment.

La première symbolique de la menora est celle de la Sagesse.

En effet, il existe des degrés croissants dans la Sagesse nous apprend le Rav Shimshon Rephaël Hirsch ce sont: la Hokhma, la êtza, la daât, la yire’a, la guevoura et la bina soit en hébreu :
חכמה, עצה, דעת, יראה (יראת ה’), גבורה ובינה.

Ou bien, en traduction française : la sagesse, le conseil, la connaissance, la crainte (de D), la puissance et l’intelligence. Ces facultés sont complémentaires car l’une sans l’autre n’a pas de valeur et elles sont indissociables du « point » vers lequel elles convergent et qui représente la shekhina (la présence divine).

Les lampes figurent ces facultés tournées vers la shekhina. Elles sont disposées vis-à-vis l’une de l’autre ainsi en partant de la droite vers la gauche, les branches seront numérotées ainsi 1 et 6, 2 et 5, 3 et 4. D’autres opinions mettent en présence les sept étapes de la création : une branche pour chaque jour se faisant face et s’inclinant vers la branche centrale représentant le shabbat les autres branches représentant en suivant les autres jours de la semaine.

Si l’on suit d’autres avis, empruntant l’idée de base des sept jours de la création, ou encore les sept astres nous arriverons dès lors à attribuer à chacune des branches une séphira de l’arbre séphirotique qui compte dix séphirot desquelles on retranche trois séphirot : tif’éret, yessod et malkhout. Les autres séphirot se faisant face sont hokhma, bina, hessed, guevoura, netsah et ‘hod convergeant vers la sephira de keter qui est la Présence divine.

Enfin, d’autres encore voient dans ces sept branches un rappel des 7 peuples qui ont été combattus lors de l’entrée en Eretz Israël : les Cananéens, les Emoréens, les Pherézéens, les Hétéens, les Hévéens et les Jébuséens (Exode chap. III, verset 8) et les Guirgashéens. Pourtant, ces derniers ne figurent pas dans le verset pré cité alors que doit-on y comprendre ?

C’est que, nous dit la Guemara de Sheviîth du Yéroushalmi au chapitre 6, les Guirgashéens ont été les seuls de ces sept peuples à partir du pays lorsque le peuple d’Israël est arrivé dans le pays. Le peuple a eu à combattre les six premiers peuples mais pas les Guirgashéens !…..

En rallumant les lampes de la menora, on tente de rallumer la lumière disparue lors de la faute originelle. Nous n’avons plus de Temple aujourd’hui pour rallumer la menora que devons-nous faire ? Etudier. Ainsi, nous prions pour remplacer les korbanot (sacrifices) et nous étudions pour tenter de rallumer la menora, et l’huile va représenter le « matériel » (le gashmi גשמי) dont le rôle va être de transcender le spirituel (le rouhani רוחני).

Pour sa part, Rabbi Shimshon Rephaël Hirsch pose la question de savoir quelle est la véritable et puissante symbolique de la Menora et pourquoi l’accent est-il mis sur le fait qu’elle ait été faite en un seul bloc ? La réponse est celle-ci : de même que l’intelligence est symbolisée par la lumière, la menora est construite pour porter cette lumière, ou intelligence.

La Menora EST ISRAËL et, elle est faite d’une seule pièce pour prouver qu’aucun autre peuple ne s’est joint à un stade quelconque pour permettre à l’intelligence d’Israël de luire dans le monde et d’éclairer le monde sans qu’il n’y ait de nécessité d’un apport quelconque provenant du monde extérieur.

Ainsi, de par le matériau avec lequel elle est faite : l’or, et de par la lumière qu’elle fait resplendir sur le monde, la menora est précieuse.

Il existait une possibilité de la voir s’éteindre et cela eût été dans le cas où les Bné Israël se seraient mal conduits et n’eussent pas fait la volonté du Créateur.

Ce qui fait encore allusion à la Terre qui « vomit » ses habitants pour la raison suivante : Terre, pays se dit eretz en hébreu ארץ mot qui vient de la racine ר-צ-ה vouloir ou de רצון volonté ce qui nous permet de comprendre ceci : si nous ne faisons pas la volonté du Tout Puissant, ce pays nous rejettera et nous en serons exilés.

Lors de la sidra précédente : Nasso, les sacrifices des chefs de tribus ont été évoqués ce qui occasionna une sorte de désespoir de la part d’Aharon qui se plaignit croyant que les nessiim étaient plus importants aux yeux d’HaShem.

Le grand Prêtre obtint de la bouche même du Saint Béni soit-IL une parole de consolation : Aharon est si important pour l’Éternel que seul le Cohen Gadol devra allumer la menora et balancer l’encens mais, lorsque le Temple ne sera plus SEUL le Cohen pourra et devra bénir le peuple d’Israël !!

Une fois de plus la déraison s’empare du peuple qui ne se contente plus de la nourriture céleste c’est ainsi que des cieux pleuvent des cailles à tel point que la convoitise ne conçoit aucune limite et que le mauvais penchant exerce son pouvoir en entraînant l’homme au-delà de ce qui est permis.

Dans cette parasha nous abordons aussi le thème de la médisance ou mauvaise langue (lashon harâ). En effet, souvent on dit que la médisance de Myriam sur Tsipora (épouse de Moshé) consistait dans le fait que Myriam a dit de sa belle-sœur qu’elle était « koushit » (noire) mais en fait la médisance résidait en ceci que Myriam et Aharon critiquèrent leur frère du fait qu’il n’entretenait plus de relations conjugales avec sa femme dès lors que Moïse eut la révélation divine et se vit confier une fonction au service divin dès l’épisode du buisson ardent sur le Mont Sinaï.

Moïse avait très bien compris qu’il devait se tenir au service de D et être disponible à tout moment c’est alors qu’il comprit que sa mission lui interdisait d’avoir des relations conjugales.

Si l’on peut s’exprimer ainsi, D. prit la défense de Son serviteur Moïse en justifiant sa conduite et pour bien illustrer le cas D. s’adressa à Myriam et Aharon à un moment où ils étaient impurs pour avoir accompli leur devoir conjugal.

Pour sanctionner cet accès de médisance, Myriam fut frappée de lèpre. D. signifia à Myriam et à Aharon que Moïse est le plus fidèle de tous les membres du peuple et qu’Il s’entretient avec lui de manière unique : face à face.

Caroline Elisheva REBOUH

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