Arrêtez de vous vanter, l’Iran n’a pas quitté la Syrie
Opinion : l’Iran réduit ses activités en Syrie pour éviter de graves attaques israéliennes sur ses bases et sur les défenses terrestres syriennes mais attendra les élections américaines avant de décider de sa stratégie pour l’avenir
Lorsqu’un homme politique revendique des réalisations qui ne sont pas les siennes, les dommages causés dans l’opinion publique sont considérables. Dans le cas des annonces faites par le ministre de la Défense Bennett ces derniers jours, l’une concernant un remède contre le coronavirus développé en Israël et l’autre concernant le retrait des troupes iraniennes de Syrie, le danger est plus grand.
Le ministre risque de créer un sentiment trompeur de complaisance.
Lundi, Bennett a annoncé que l’Institut israélien de recherche biologique a développé un anticorps qui pourrait arrêter la progression du coronavirus chez les patients.
Mercredi, un haut responsable de la défense a affirmé que l’Iran « réduisait » ses forces et non « se retirait » de la Syrie.
On ne sait pas si et quand les efforts du centre de recherche basé à Ness Ziona pour développer un remède contre le COVID-19 porteront leurs fruits, mais il est déjà évident que la prise de contrôle de l’Iran sur la Syrie se poursuit depuis plus d’un an avec le déplacement des bases et du personnel vers le nord de ce pays, sa dernière manifestation.
Israël a dépensé plus d’un milliard de shekels dans sa guerre secrète en Syrie au cours des trois dernières années, menant une politique pour convaincre les Iraniens que leur stratégie visant à transformer la frontière syro-israélienne en une position iranienne de première ligne à partir de laquelle lancer des attaques, ne réussirait jamais.
En avril, après une interruption d’un mois, les attaques de Tsahal contre les intérêts iraniens en Syrie ont repris, selon les médias internationaux.
Les frappes ont visé des infrastructures iraniennes guidées par la perception stratégique que la République islamique est dans une situation désespérée en raison de sanctions prolongées, de la pandémie de coronavirus qui a durement touché l’Iran, et des fluctuations sur le marché du pétrole.
Les responsables de la défense israélienne pensaient que les alliés de l’Iran dans la région étaient eux-mêmes préoccupés par la pandémie et que Téhéran serait contraint de reconsidérer ses stratégies à long terme et de faire preuve de prudence afin d’éviter des actions militaires israéliennes sévères contre leurs bases ainsi que contre les défenses aériennes syriennes.
Israël est également aux prises avec les effets de la pandémie de coronavirus et a besoin d’au moins deux ans sans avoir à relever de défis militaires majeurs pour réhabiliter son économie. L’éventualité de mois d’attaques de missiles sur le nord, qui suspendraient l’activité civile et les entreprises, est un scénario cauchemardesque pour Jérusalem.
C’est pourquoi, au lieu de se vanter, le ministre de la Défense et le chef d’état-major seraient avisés de poursuivre les efforts d’Israël pour déjouer le retranchement iranien en Syrie sans provoquer une montée des tensions sur le front nord et sans risquer une flambée de violence en Cisjordanie et au-delà de la frontière de Gaza.
Les Iraniens ne sont encore partis de nulle part. Certains analystes de la sécurité pensent qu’ils vont temporairement réduire leurs activités en Syrie mais détermineront leur stratégie d’avenir après les élections américaines de novembre.
Une politique à courte vue basée sur l’idée que l’Iran a été expulsé de la région rappelle aux Israéliens que ceux qui dirigent, en particulier dans des positions qui pourraient déterminer s’il y aura une guerre ou pas, ne doivent pas considérer leur rôle actuel dans le gouvernement comme un tremplin politique.
Alex Fishman
Adaptation : Marc Brzustowski.
Sévérité assez coutumière d’Alex Fishman, qui n’a jamais tort de mettre en garde contre toute triomphalisme ou toute complaisance, rarement de mise dans une arène aussi compliquée que la Syrie. Cela dit, le tandem Bennett/ Kochavi a bien fonctionné ses derniers mois de cohabitation temporaire et l’on note un tournant incisif de la politique du Ministre (pour encore quelques temps), s’appuyant sur le punch offensif reconnu à Aviv Kochavi. Objectivement, Soleimani, le symbole de cette installation en Syrie, est bien mort en janvier, son successeur peine faire ses preuves, en tout cas, ne note t-on aucun coup d’éclat visible depuis son entrée en fonction, il y a 5 mois, le Corona a bien frappé un certain nombre de dirigeants de haute-voltige en Iran et dans ses extensions à l’étranger (Al Quds Brigades), les bravades (dans le Golfe, par exemple) ne suffisant pas toujours à masquer un ralentissement de la « ruée vers l’Ouest » méditerranéen, ou repli tactique de la part de l’Iran.
On peut même craindre que le passage du flambeau à Benny Gantz perde en dynamisme et en agressivité (nécessaire), car, lui aussi aura une « carrière » à assurer, tant à la tête de la Knesset, que comme futur assuré du poste de Premier Ministre, 18 mois plus tard. Il aura donc sans doute tendance à éviter toute « aventurisme » supposé, quitte à ralentir une dynamique jusqu’alors efficiente en Syrie-Irak, qui commence, néanmoins, à afficher quelques résultats, ne seraient-ils que transitoires. La « modération » dans le domaine est au moins aussi dangereuse, en termes de dissuasion, que « l’excès de zèle » ici prêté à Bennett….
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Je n’ai rien d’autre à dire que l’on doit en priorité en Israel…les autres pays suivront peut-être un jour?, supprimer la Carrière Politique et choisir un autre système que la sottise abyssale de l’électoralisme, proportionnel de surcroît!
Offrir aux « Narcisses » le créneau perpétuel de la carrière politicienne et haute-Administrative inamovible(!)et venir ensuite s’en plaindre, est du plus haut comique!
Je n’ai pas lu, dans les déclarations du ministre, que l’iran avait quitté la Syrie. J’y ai lu que l’iran réduisait sa présence dans le pays. Pourquoi lui prêter des propos que le ministre n’a pas tenus ? D’ailleurs M. Fischman reconnait lui même que l’iran avait déplacé ses bases au nord du pays. N’est-ce pas déjà une forme de retrait ?
Mais…de quelles vantardises parle-t-il ?
Sentir et le dire que les Iraniens commencent à songer à sortir de Syrie, à force d’être tenailler par les opés ysraeliennes n’est pas une vantardise, mais un constat…
De même pour les avancées remarquables pour l’anti-dote du covid, où le stade final reste les dépôts de brevets !
Et pourquoi, encore, ne pas fêter la vitalité des startups d’Ysraël, alors que moovit vient d’être vendu à Intel pour la modique somme d’1 milliard de € ! (qui avait déjà acquis mobileyes pour 14 milliards de € !)…
Alors oui, monsieur Fishman, pas vantard, mais très, très fier, que ce pays qui n’existait pas il y a 72 ans soit l’objet de l’admiration du monde entier!
Il convient de souligner que les sites détruits par Tsahal étaient enterrés de 30 à 50 mètres sous terre… Cà n’a l’air de rien mais pour arriver à ce résultat les Russes par exemple devraient verser des tapis de bombes détuisant plusieurs villes et villages.
Un coup de chapeau donc pour ceux qui sont à l’origine de ces exploits faits à partir des décryptages des communications téléphoniques, à partir des radars des F35 pouvant désormais voir sous la terre de jour comme de nuit, faits à partir des satellites de Tsahal et ne pas envoyer le moindre « cocorico » ?
Tsahal fait un travail absolument extraordinaire.
Mais bien sûr ce n’est pas « terminé », ceux qui nous renseignent nous disent que les Iraniens n’ont encore rien vu !
Surtout ne jamais confier le Ministère de la Défense à Mr FISHMAN. Je respecte l’homme et son analyse, dont certains aspects ne sont pas complètement erronés. Il n’empêche, qu’à lui seul, il découragerait tout un régiment. L’ optimisme n’interdit pas la lucidité, mais encourage le dynamisme.