Adar: le mois des miracles et de la joie (vidéo)

Ce soir c’est le début du premier jour de Roch Hodesh du mois Adar (12 et 13 février 2021) qui est le le mois de la transformation joyeuse, le mois qui possède le pouvoir de transformer une force indésirable, et même destructrice, en une joie nourrissante.

C’est la raison pour laquelle, lorsque la nouvelle lune apparaît dans le ciel de la nuit, nous célébrons Roch ‘Hodech qui signifie « la tête de la nouvelle [lune] », et c’est effectivement un jour– ou deux – de célébration marquant le début d’un nouveau mois lunaire.

La nation juive est souvent comparée à la lune. Tout au long de l’histoire, notre lumière a connu des hauts et des bas. Mais, même dans l’obscurité la plus totale, elle ne s’est jamais éteinte. Grâce au miracle de Pourim l’obscurité s’est transformée en clarté.

D’après la Torah, Adar est le dernier mois du calendrier hébraïque, souvent décrit comme le « mois de l’obscurité » car nous n’avons jamais été aussi proches de l’anéantissement total que pendant le gouvernement d’Haman.

La lumière de Nissan, de la libération, aurait été éteinte si Haman avait mené son complot à bonne fin. Selon les Sages, « Lorsqu’arrive le mois d’Adar, on multiplie les manifestation de joie ».

Poissons et fertilité

Adar est le mois juif qui porte bonheur où se déroule Pourim la fête la plus joyeuse de toute l’année. Pourquoi Adar a-t-il cette réputation de joie si bien méritée ?

Le signe astral d’Adar est celui des Poissons. Ceux-ci sont très fertiles et, pour cette raison, sont considérés comme étant un symbole de bénédiction et de fécondité. En hébreu, la bénédiction se dit bra’ha, la racine de ce mot étant constituée des lettres bet, reïch et kaf.

La numérologie juive (guématria) leur attribue respectivement les nombres 2, 200 et 20. Chacun d’entre eux est le résultat du produit de 2 par 1, 10 et 100, ce qui signifie que le concept juif de « bénédiction » s’entrecroise avec la fertilité représentée par les deux poissons d’Adar.

Après tout, s’il y a quelque chose de bon, pourquoi ne pas l’augmenter ? L’inverse de la bénédiction est la contrainte ou la limitation. Adar est le mois pendant lequel Haman menaça non seulement de limiter notre présence mais de l’effacer totalement. Mais le destin avait un autre plan.

La Torah décrit Moïse comme étant « l’homme le plus humble ». Il a vécu modestement et cela s’est enraciné dans notre identité nationale juive. Nous avons toujours attaché plus de prix à la modestie qu’à l’orgueil.

C’est pourquoi, les poissons, le signe d’Adar, représentent l’avant-dernier symbole du peuple juif.

Naissance et mort de Moïse

Pendant la période de la destruction du Premier Temple, les Juifs furent exilés à Babylone, qui, par la suite, fut dominée par l’Empire perse.

En fin de compte, presque tout le monde connu appartint à cet empire, ce qui fit que tous les Juifs tombèrent sous l’autorité perse, quel que soit l’endroit où ils vivaient.

Haman, le premier ministre malfaisant de Perse, tira au sort le jour où tout son royaume serait débarrassé des Juifs, Judenrein.

Le « jour de veine » d’Haman fut le 13 Adar. Et quand il s’aperçut que cela tombait ce jour-là, apparemment par hasard, il redoubla de joie- parce que c’est le 7 Adar que Moïse mourut.

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Moïse était le Juif dans sa quintessence ; d’après les Sages, il est équivalent à tout le peuple juif collectivement – la tête qui contrôle le « corps » de la nation et qui lui procure la vision, l’articulation et la direction.

Pour Haman, le sort qui tomba en Adar signifia que son plan de détruire tout ce que Moïse construisit devait réussir.

Ce qu’Haman ignorait, c’est que le 7 Adar fut aussi le jour où Moïse naquit. Alors qu’Haman supposait que ce serait celui de la mort de la nation juive, ce fut celui da sa renaissance.

Célébration des miracles cachés

On aurait pu s’attendre à ce que la Méguila d’Esther décrive par le menu le miracle de la défaite d’Haman, reconnaissant ainsi l’Auteur de tous ces miracles.

Cependant, ce qu’on y trouve est tout à fait différent. Le nom de D.ieu n’est même pas mentionné une seule fois tout au long du récit. Le Héros n’est jamais sur scène mais occupe néanmoins le rôle central de tout le drame.

Evidemment, il n’est pas donné à tout lecteur de la Méguila de remarquer la présence subtile mais cependant irrésistible de D.ieu. Les événements qu’Il orchestre sont recouverts de plusieurs couches d’apparentes coïncidences, d’intrigues politiques, de causes et effets naturels.

Pour les Sages, il s’agit d’un « miracle caché », ce qui signifie qu’il nous appartient d’appréhender la réalité à couches multiples déployée devant nos yeux ou bien tout simplement de la nier et de tout attribuer au hasard.

Ceci nous amène à poser cette question importante : pourquoi D.ieu dissimule-t-il et révèle-t-il Sa présence de manière simultanée?

Pourquoi ne pas délivrer les Juifs au moyen d’un spectacle grandiose, avec du tonnerre et des éclairs, qui aurait valu la peine à la Metro Goldwin Mayer d’en faire un film de même niveau que les Dix Commandements ? Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord en poser une qui est de loin plus fondamentale : pourquoi le monde est-il si complexe, si plein de contradictions apparentes ?

Le monde possède un ordre compliqué et une beauté impressionnante, alors qu’en même temps, il y a tant de chaos et d’horreur innommable. Pourquoi ? La réponse est qu’il nous est loisible de regarder profondément et de reconnaître les deux aspects de la réalité. Il est tentant d’avoir recours à une simplification superficielle, d’ignorer les fissures dans la façade de la perfection que l’on aime voir quand on regarde dans le miroir.

Bien entendu, cela exige un tant soit peu d’effort, tel que d’ignorer la réalité et de bien s’installer dans le refuge tranquille de sa voiture et de sa maison confortables. Tout cela implique quelque reniement majeur.

La seconde manière d’aborder la question est de prendre un plaisir masochiste en dépeignant le monde en noir. Le prix que ces personnes paient en amertume et cynisme blasé est élevé mais elles ont l’impression de recevoir en échange quelque chose de précieux qui est de « voir les choses comme elles sont ».

Le problème est que de telles personnes rejettent autant la réalité que celles du premier groupe. Le point de vue juif est que le chaos et l’ordre en fait coexistent et que chacun d’eux a une finalité.

Nous sommes censés faire face aux défis posés par le côté difficile de la vie et trouver l’inspiration dans la beauté et la joie qui nous sautent aux yeux dès que nous les ouvrons.

De temps en temps, D.ieu ouvre les portes assez grandes pour nous transmettre un message qui peut nous soutenir lorsque la vie semble sans espoir.

Le message est le suivant : « Je suis là maintenant comme Je l’ai été depuis le début et Je serai toujours là pour vous. Non seulement quand la mer se fend en deux ou quand Ma présence vous submerge mais aussi quand vous décidez de Me voir. »

Ceci est le message essentiel de Pourim. Il s’agit de faire ce type de choix – le choix le plus considérable et le plus joyeux que l’on fera jamais.

hodech mevorakh, en ce mois d’Adar, un mois de sim’ha amitite,  de joie véritable, une approche vers la fin de nos souffrances et des complications actuelles de la vie pour nous introduire à la venue du machiah, amen.

Livre de prières pour Roch Hodech, XVIIe siècle, HongrieLivre de prières pour Roch Hodech, XVIIe siècle, HongriePhoto by Szilas in the Hungarian Jewish Museum / Public Domain / Wikimedia

Sources: fr.wikipedia.org

Traduction et Adaptation de Claude Krasetzki (Lamed.fr)

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