50 has-been politiques Européens contre le Plan de Paix Trump

 

Par Manfred Gerstenfeld

Le 27 février, le Guardian a publié une lettre intitulée  » Graves inquiétudes à propos du Plan américain visant à résoudre le conflit palestino-israélien ». Elle était cosignée par 50 anciens dirigeants politiques européens[1]. Elle comprenait beaucoup d’anciens Premiers et Ministres des Affaires étrangères. Les signataires se sont eux-mêmes désignés comme « Européens dédiés à promouvoir les lois internationales, la paix et la sécurité à travers le monde ». Si c’était réellement le cas, on devrait retrouver beaucoup de leurs lettres identiques, dans les médias, face à l’état problématique de ces questions à travers le monde.

Pour autant qu’on puisse raisonnablement l’examiner, ces 50 n’ont jamais signé que cette unique lettre récemment, ce qui les qualifie d’hypocrites. Dans leur lettre, ils avertissent que si le plan de paix Trump franchit une étape supplémentaire, Israël deviendra un Etat d’Apartheid. Nombreux parmi ces signataires peuvent être qualifiés de vieux de la vieille parmi les incitateurs anti-Israéliens patentés. Si l’on applique  la définition la plus communément partagée de l’antisémitisme, celle de l’Alliance Internationale pour le Souvenir de la Shoah, certains conviennent même parfaitement bien à cette définition  et on peut les étiqueter comme antisémites.

Le premier nom qui saute aux yeux immédiatement parmi les signataires est celui de Mary Robinson, ancienne présidente d’Irlande et Haute-Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, autrefois. En 2014, elle a co-signé un éditorial dans le Guardian, avec l’ancien Président des Etats-Unis, Jimmy Carter, suggérant que l’Europe et les Etats-Unis devraient reconnaître que le Hamas est aussi un parti politique. Ils n’ont pas mentionné que c’était aussi une organisation ayant des intentions génocidaires[2]. C’était une vitrine pour des chevaliers blancs des droits de l’homme faisant la promotion  des intérêts d’une organisation  qui veut commettre des meurtres de masse.

En jetant un rapide coup d’œil à la liste des signataires démontre qu’au moins vingt d’entre eux sont socialistes. Cela reflète l’incitation considérable et fréquente de leurs partis à l’encontre d’Israël et leur empathie  pour les cercles dirigeants palestiniens répressifs, corrompus et anti-démocratiques. Ceux qui sont anti-israéliens pensent souvent que cela les aide d’avoir des partisans juifs. L’ancienne présidente socialiste suisse Ruth Dreyfuss joue ce rôle dans la lettre commune. L’ancien ambassadeur hollandais à l’ONU Robert Serry, également socialiste, est le fils d’un père juif, ce qu’il n’a découvert qu’après la mort de celui-ci[3]. Ce point n’est, cependant, pas très connu du grand public. En 2014, alors qu’il était envoyé spécial à l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, le Ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman avait menacé de déclaré Serry persona non grata, quand il a proposé de contribuer au transfert de fonds qataris pour le Hamas[4].

Sigmund Gabriel est un des signataires allemands. C’est l’ancien dirigeant du partui socialiste de son pays, ex-Ministre des Affaires étrangères et un incitateur vétéran contre Israël qui se réclame mensongèrement comme un « ami d’Israël[5]« . Il y a aussi quatre membres du parti travailliste britannique parmi ces « signeurs de la guerre » : Douglas Alexander, Ben Bradshaw, Jack Straw et Garreth Thomas. On en a  guère plus entendu parler à leur sujet, voire rien du tout; alors que leur parti devenait institutionnellement antisméite sous la présidence obscure de Jérémy Corbyn.

Une autre personne dont il faut prendre bonne note est le socialiste belge Willy Claes. Il a dû abandonner sa position de Secrétaire Général de l’OTAN à cause de son implication dans une scandale de corruption en Belgique, à cause duquel il a ensuite été condamné et a perdu son droit de vote et son éligibilité[6]. L’unique signataire finnois, Erkki Tuomioja, ancien mibnistre socialiste des Affaires étrangères de son pays, a, par le passé, comparé les mesures défensives israéliennes à la persécution des Juifs dans l’Allemagne nazie, en disant : « Il est quand même très choquant que certains appliquent le même genre de politique envers les Palestiniens que celle dont ils ont été victimes dans les années 30[7]« .

Il y a eu au moins deux lettres en quelque sorte similaire par le passé, signée par une variété d’autres anciens hommes politiques principalement européens. La première a été publiée en 2013. Les signataires s’étaient alors auto-définis en tant que : « Groupe de Personnes européennes éminentes sur le processus de paix au Moyen-Orient ».

Le contenu de cette lettre avait habilement démantelé par Elliott Abrams qui a servi à de hautes fonctions sous divers  présidents américains. Il est actuellement le Représentant spécial pour le Venezuela au Département d’Etat. Abrams concluait que la lettre était important au moins pour une chose : « Elle montre que le mode de pensée de l’élite officielle européenne continue à accuser Israël de tout, en ce qui concerne le prétendu « processus de paix ». Abrams suggérait que les signataires, qu’il a rebaptisé les « Personnes autrefois éminentes » cherchaient à éviter la vérité que Mahmoud Abbas avait refusé une offre extrêmement généreuse, de la part du Premier Ministre Ehud Olmert. Il mentionnait aussi que l’allégation dans la lettre, à propos de l’échec des parties à négocier au cours des quatre dernières années, était fausse.

Abrams déclarait, en outre, que les signataires n’exigeaient rien de la part des Palestiniens et qu’ils les traitaient comme des objets plutôt que comme des gens. Il ajoutait : « Nulle part la lettre ne mentionne la question des programmes antisémites ni des discours de haine dans les médias palestiniens officiels, pas plus que le sujet de la glorification du terrorisme et des terroristes par l’AP, et l’impact d’une telle conduite sur les perspectives de paix[8]« .

Une seconde lettre, rédigée par le même groupe d’auto-proclamées « Eminentes Personnes » européennes a été publiée en mai 2015. Certains signataires des lettres précédentes sont aussi des récidivistes de la lettre actuelle dans le Guardian. De nombreux Juifs Français se rappellent de l’un d’entre eux, l’ancien Ministre socialiste des Affaires étrangères, Hubert Védrine, à tel point il avait marqué sa compréhension envers les attaques antisémites menées par des Musulmans en France, au début du siècle. Il revendiquait alors « qu’on ne devait pas nécessairement être choqué que de jeunes Français d’origine immigrée éprouvent de la compassion pour les Palestiniens et soient très excités par ce qui se produit[9]« .

S’il existe quelque part un pilori virtuel pour les membres immoraux de l’élite, alors les patronymes de ces cinquante vieilles gloires politiques devraient y être solidement fixés.

 

Par Manfred Gerstenfeld

Le Dr. Manfred Gerstenfeld a présidé pendant 12 ans le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem (2000-2012). Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation : Marc Brzustowski.

Avec l’éminente participation de :

Douglas Alexander Ancien ministre d’État pour l’Europe et secrétaire d’État au développement international, Royaume-Uni
Ben Bradshaw Ancien ministre d’État pour le Moyen-Orient, Royaume-Uni
Gro Harlem Brundtland Ancien premier ministre, Norvège
John Bruton Ancien premier ministre, Irlande
Micheline Calmy-Rey Ancien ministre des Affaires étrangères et président de la Suisse
Ingvar Carlsson Ancien premier ministre de la Suède
Włodzimierz CimoszewiczAncien ministre des Affaires étrangères et Premier ministre, Pologne
Daniel Cohn-Bendit Ancien coprésident du groupe des Verts-Alliance libre au Parlement européen, Allemagne
Joe Costello Ancien ministre d’État au commerce et au développement et président de la commission des affaires européennes, Irlande
Willy Claes Ancien ministre des Affaires étrangères et secrétaire général de l’OTAN, Belgique
Massimo d’Alema Ancien ministre des Affaires étrangères et Premier ministre, Italie
Teresa Patrício de Gouveia Ancienne ministre des Affaires étrangères, Portugal
Dominique de Villepin Ancien ministre des Affaires étrangères et Premier ministre, France
Ruth Dreifuss Ancienne ministre des Affaires étrangères et Présidente, Suisse
Alan Duncan Ancien ministre d’État pour l’Europe et les Amériques, et ministre d’État pour le développement international, Royaume-Uni
Espen Barth Eide Ancien ministre des Affaires étrangères, Norvège
Jan Eliasson Ancien ministre des Affaires étrangères et président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Suède
Uffe Ellemann-Jensen Ancien ministre des Affaires étrangères et président de les libéraux européens, Danemark
Benita Ferrero-Waldner ancienne ministre des Affaires étrangères et commissaire européenne aux relations extérieures, Autriche
Sigmar Gabriel ancienne ministre des Affaires étrangères et vice-chancelière, Allemagne
Peter Hain ancien ministre d’État pour le Moyen-Orient, Royaume-Uni
Lena Hjelm-Wallén ancienne étrangère ministre et vice-premier ministre, Suède
Trinidad Jiménez Ancien ministre des Affaires étrangères, Espagne
Tom Kitt Ancien ministre d’État au Développement à l’étranger et aux droits de l’homme, Irlande
Bert Koenders Ancien ministre des Affaires étrangères, Pays-Bas
Martin Liedegaard Ancien ministre des Affaires étrangères, Danemark
Mogens Lykketoft Ancien ministre des Affaires étrangères et président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Danemark
Sven Mikser Ancien ministre des Affaires étrangères, Estonie
Per Stig Møller Ancien ministre des Affaires étrangères, Danemark
Holger K Nielsen Ancien ministre des Affaires étrangères, Danemark
Andrzej Olechowski Ancien ministre des Affaires étrangères, Pologne
Marc Otte Ancien représentant spécial de l’UE pour le processus de paix au Moyen-Orient, Belgique
Chris Patten Ancien vice-président de la Commission européenne, Royaume-Uni
Hans-Gert Pöttering Ancien président du Parlement européen, Allemagne
Jacques Poos Ancien ministre des affaires étrangères, Luxembourg
Vesna Pusić Ancien ministre des affaires étrangères et vice-premier ministre, Croatie
Mary Robinson Ancienne présidente et Nations Unies Haut-commissaire aux droits de l’homme, Irlande
Jacques Santer Ancien Premier ministre et président de la Commission européenne, Luxembourg
Karel Schwarzenberg Ancien ministre des Affaires étrangères et vice-Premier ministre, République tchèque
Robert Serry Ancien coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Pays-Bas
Javier Solana Ancien ministre des Affaires étrangères, secrétaire général de l’OTAN et haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité commune, Espagne
Michael Spindelegger ancien ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier, Autriche
Jack Straw ancien secrétaire aux Affaires étrangères, Royaume-Uni
Gareth Thomas ancien ministre d’État au développement international, Royaume-Uni
Erkki Tuomioja Ancien ministre des Affaires étrangères, Finlande
Ivo Vajgl Ancien ministre des Affaires étrangères, Slovénie
Jozias van Aartsen Ancien ministre des Affaires étrangères, Pays-Bas
Frank Vandenbroucke Ancien ministre des Affaires étrangères, Belgique
Hubert Védrine Ancien ministre des Affaires étrangères, France
Sayeeda Warsi Ancien ministre du Cabinet et ministre des Affaires étrangères des Nations Unies, des droits de l’homme et de la CPI, Royaume-Uni

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[1] www.theguardian.com/world/2020/feb/27/grave-concern-about-us-plan-to-resolve-israel-palestine-conflict

[2] www.theguardian.com/commentisfree/2014/aug/05/gaza-blockade-must-end-un-first-step-settlement

[3] nd.nl/nieuws/buitenland/robert-serry-ambassadeur-onmogelijke-zaken.3044506.lynkx 4/5

[4]  www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4532879,00.html

[5] www.auswaertiges-amt.de/en/newsroom/news/gabriel-inss/1426618

[6] www.volkskrant.nl/nieuws-achtergrond/hof-ontneemt-willy-claes-burgerrechten~b72e4dba/; www.nieuwsblad.be/cnt/gbvfbmbc

[7] Efraim Karsh, “European Misreading of the Israeli-Palestinian Conflict: Finnish Foreign Minister Tuomioja – A Case Study,” Jerusalem Issue Brief, 27, July 12, 2005

[8] www.cfr.org/blog/why-europe-cant-bring-peace-middle-east

[9] https://jewishreviewofbooks.com/articles/1534/a-journey-through-french-anti-semitism/

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Rosa SAHSAN

Je m’aperçois que se sont tous les amis d’Israël.
(je rigole).
ROSA

Gaetano

Questi personaggi che annunciano di non essere d’accordo sul piano di pace..je ne suis pas étonné que le mal commencé a se installer en Europe plus que dans des outre Nations.

Pardo

A l’exception des britanniques tous les autres membres n’ont aucune valeur de leurs interventions car ils appartiennent tous à des pays qui ont collaboré avec l’Allemagne nazie et responsables des 6 millions de juifs morts
Pour les britanniques qui n’ont pas été complices ils portent une lourde responsabilité du chaos qu’ils n’y crée alors au PO en n’appliquant pas les accords de San remo votés par la SDN en 1920 et en volant 75% des terres juives pour créer la Transjordanie puis en empêchant en1936 par le livre blanc toute immigration juive y compris après 1945 et enfin en aidant la Transjordanie de conquérir la Judée Samarie appelée Cisjordanie et en offrant Jérusalem aux arabes en expulsant ou tuant les 150000 juifs majoritaires depuis 2 siècles à Jérusalem : l’armée britannique a pendu de.centqinrs de juifs résistants pour leur indépendance et leur comportement est digne des Nazis
Donc tous ces grands messieurs doivent se taire devant leurs complicités des massacres des juifs durant 19 siecles par l’eus pays chrétien et par le chaos au PO

Gilles

Pour info, Hubert Vedrines est le fils de Jean Vedrines, ami de François Mitterrand et ancien Haut fonctionnaire de Vichy, au service direct du « Maréchal Pétain »…..Bon sang ne saurait mentir !!!

ixiane

Ces HAS BEEN ont des décennies de retard , laissons les déblatérer , cela ne changera rien , ISRAEL est sur Sa TERRE et n’en sera plus délogé même si GANTZ en décide autrement !! ISRAEL est dans la légalité et la VERITE !!!