Le 27 janvier marque le 78e anniversaire de la libération du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau et la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes du génocide perpétré par le régime nazi.

27 janvier 1945: le camp d’Auschwitz-Birkenau était libéré

Le Conseil de l’Europe est à l’origine de la mise en place d’une Journée du souvenir de l’Holocauste et de prévention des crimes contre l’humanité. Cette initiative a été prise par les ministres de l’ Education des Etats membres du Conseil de l’Europe en octobre 2002. Si l’Allemagne et la France ont choisi le 27 janvier, jour de la libération d’Auschwitz, le choix de la  »Journée de l’Holocauste » diffère pour d’autres Etats, en tenant compte de leur expérience historique.

Le 27 janvier 1945, tout en repoussant devant elles la Wehrmacht, les troupes soviétiques découvrent le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, à l’ouest de Cracovie (Pologne), aujourd’hui le plus emblématique des camps nazis. Au matin du 27 janvier 1945 quelques 7.000 détenus se trouvaient encore dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. 

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Libération du camp d'Auschwitz-Birkenau, le 27 janvier 1945

Un camp de concentration devenu camp d’extermination

Camp de concentration classique devenu plus tard camp de travail forcé et camp d’extermination immédiate, destination principale des juifs de France, Auschwitz a pris une place centrale dans l’histoire de la Shoah.

Auschwitz (Oświęcim en polonais) se situe en Haute-Silésie, dans le « Nouveau Reich », autrement dit dans une région polonaise annexée à l’Allemagne.

Le camp est aménagé le 30 avril 1940 dans une ancienne caserne pour incarcérer les résistants polonais. Son commandement en revient à Rudolf Höss, lieutenant-colonel SS de 39 ans qui a déjà servi au camp de Dachau, près de Munich.

Il introduit dans le nouveau camp le système de Kapos inauguré à Dachau, par lequel les SS arrivent à maintenir les prisonniers dans la soumission avec un minimum d’effectifs.

Les Kapos sont des criminels de droit commun chargés de surveiller les autres prisonniers et de les faire travailler. S’ils ne se montrent pas assez efficaces et donc brutaux, ils sont déchus de leur statut et renvoyés avec les autres prisonniers, ce qui signifie pour eux une mise à mort généralement atroce dans la nuit qui suit. De fait, les premiers prisonniers qui arrivent à Auschwitz sont trente Kapos allemands.

Auschwitz et le travail forcé

Entrée du camp d'Auschwitz

Auschwitz I reçoit à partir de l’été 1941 des prisonniers de guerre soviétiques. Comme il est situé dans une région très industrialisée, le camp attire l’attention de la firme chimique IG Farben. Elle commence à implanter d’importantes usines à proximité afin de faire travailler les détenus.

Convaincu que le travail contribue à assagir les prisonniers, Höss affiche au-dessus de la grille du camp la devise cynique inaugurée à Dachau : Arbeit macht frei (« Le travail rend libre »). Mais les prisonniers soviétiques ne résistent pas longtemps aux mauvais traitements et beaucoup meurent d’épuisement.

Pour combler les vides dans un camp prévu pour plus de cent mille déportés, Himmler décide alors d’envoyer à Auschwitz essentiellement des Juifs, ceux qui survivent au travail forcé, aux épidémies et à la terreur étant de toute façon voués à être exécutés.

En 1942, une extension, avec des baraquements en bois (Auschwitz II), est réalisée près du village de Birkenau (Brzezinka en polonais), dans un terrain marécageux de 170 hectares. Là sont amenés les déportés destinés à une mort immédiate ou devenus inaptes au travail. Ils sont au début, comme dans les autres camps d’extermination, asphyxiés par les gaz d’échappement d’un camion, dans les bois jouxtant le camp.

Un troisième camp (Auschwitz III) reçoit, comme Auschwitz I, les prisonniers destinés au travail forcé. La plupart sont affectés dans une usine chimique voisine de la firme IG Farben dédiée à la production de caoutchouc synthétique.

Auschwitz, au bout de l’horreur

Fours crématoires du camp d'Auschwitz-BirkenauDans le camp d’extermination de Birkenau, Höss a bientôt l’idée de remplacer le gaz d’échappement par du Zyklon B, un insecticide à base d’acide cyanhydrique. Il s’agit de cristaux verts qui se gazéifient spontanément au contact de l’air !

À l’automne 1942, il fait construire quatre chambres à gaz capables de contenir chacune 2.000 victimes. Un industriel lui fournit autant de fours crématoires pour brûler au plus vite les cadavres de déportés.

Fours crématoires du camp d'Auschwitz-Birkenau ; les chambres à gaz sont au niveau du solCes fours doivent tout à la fois éliminer les corps, qui étaient au début ensevelis dans des fosses communes, et lutter contre une épidémie de typhus qui sévit dans le camp et affecte les gardiens autant que les déportés.

Du fait de ces équipements surdimensionnés qu’il faut bien utiliser, Auschwitz va devenir à partir du printemps 1943 le principal lieu d’extermination des Juifs. À cette date, notons-le, environ 80% des victimes de la Shoah ont déjà été tuées.

Vers Auschwitz vont être envoyés en particulier les déportés français, à partir du camp de transit de Drancy, au nord de Paris.

Le camp, où sévissent 3.000 SS, va connaître une pointe d’activité à la fin de la guerre, au printemps 1944, avec l’extermination précipitée de 400.000 Juifs de Hongrie, ces malheureux étant gazés et brûlés au rythme de 6.000 par jour.

L’indicible vérité

En définitive, Auschwitz apparaît comme le seul camp où l’extermination a été pratiquée de façon industrielle. Un médecin diabolique, Josef Mengele, s’y est rendu par ailleurs célèbre en pratiquant des expériences insoutenables sur les déportés à des fins scientifiques.

À leur arrivée, les convois de déportés faisaient l’objet d’une sélection sur la « rampe juive », située entre le camp principal et Auschwitz-Birkenau : les uns, généralement les moins valides, étaient immédiatement gazés et leurs cadavres brûlés ; les autres étaient envoyés aux travaux forcés dans les chantiers ou les usines du complexe, après avoir été tatoués.

Notons qu’Auschwitz est aussi le seul camp où les déportés destinés aux travaux forcés avaient le bras tatoué du matricule qui devenait leur seule identité officielle.

En janvier 1945, l’armée rouge approche d’Auschwitz. On commence à entendre le canon. Les nazis décident d’évacuer le camp. Le 18 janvier 1945, les déportés rassemblés par les S.S. sont jetés sur les routes.

Commencent alors les terribles marches de la mort : à pied ou dans des wagons à ciel ouvert, les déportés sont transportés vers les camps encore en activité. Ceux qui ne peuvent pas suivre sont abattus.

Près de 100.000 déportés sont ainsi jetés sur les routes. Des dizaines de milliers ne survivront pas   .www.cercleshoah.org

 

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Environ un million cent mille Juifs sont ainsi morts à Auschwitz-Birkenau, auxquels s’ajoutent environ 300.000 non-Juifs.

Six millions de juifs morts. Et pourtant, la Shoah sera longtemps considérée comme un massacre parmi d’autres au sortir d’une guerre qui a ravagé l’Europe. L’idée d’un devoir de mémoire mettra bien du temps à s’imposer.

Camp de G. Darmon

camp

   train sans fin

                  et nul-lieu où ma pensée s’arrête, ni-silence, ni-parole

                     pas un pas de plus elle ne peut rien reconnaître

            et donc poursuivre

                j’ai tenté le voyage,

                       il ne vous apportait rien sans doute

                           qu’ un frisson de mémoire

                  mais je l’ai tenté

                            ni-silence ni-bruit ni-parole ni-lieu

                       mais quels moyens d’expériences en moi

                    trop prudentes

                      pour vous accompagner

                 j’ai tenté jusqu’aux portes verrouillées de vos destins

                  c’était blasphème mais que puis-je moi qui vous suit

                    et qu’est-ce que vouloir qui n’est pas trahison

                     en moi de vous

             de toi

                              ô pardon de n’être pas

                     ni-lieu ni-silence ni-parole ni-temps

            dire est sans fin impossible, penser même, vouloir

                  à la place là qui serait le cœur, ou l’esprit

            comme un joker

                 j’ai mis une pierre blanche

          nulle autre chose que cette place que je vous réserve

    et l’interdit d’autre chose qui serait la pensée qui serait autre chose

        lieu de nulle part, parole de nulle voix où je vous approche

             et toi mon père          

Gérard Darmon

 

Sur cette photo de 1942, des hommes et des enfants regardent la caméra.

Les 13 512 juifs rassemblés au vélodrome d’hiver, à Paris, ont ensuite été amenés au camp de transit de Drancy avant d’être déportés vers les camps de concentration et d’extermination. Photo : Getty Images / –

Des femmes entourent des hommes vêtus des vestes rayées des prisonniers des camps nazis.

Des habitants de Paris accueillent des déportés arrivés à l’hôtel Lutetia en 1945 après avoir été libérés par les Alliés. Photo : Getty Images / –

M. Eichmann entouré de trois policiers.

Adolf Eichmann était entouré nuit et jour par une vingtaine de gardiens pour éviter qu’il se suicide ou qu’il soit assassiné. Dans la salle d’audience, il était dans une cage en verre pour le protéger. Photo : Getty Images / GPO

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