Zemmour : lorsque « l’amour de la France » devient « incitation à la haine »

Ce 22 juin 2017, Eric Zemmour a été condamné par la 17ème chambre du Tribunal correctionnel de Paris, au paiement d’une amende de 5000 € pour provocation à la haine. Il lui était reproché d’avoir tenu des propos contre les musulmans au cours de l’émission « C à vous », programmée par France 5 le 6 septembre 2016. Il avait déclaré : « tous les musulmans, qu’ils le disent ou qu’ils ne le disent pas, considèrent les jihadistes comme de bons musulmans » et qu’il fallait laisser le choix au musulmans entre « l’Islam et la France » (selon lui, les deux sont incompatibles). Le Tribunal a retenu sa culpabilité, estimant que les propos étaient « d’une gravité incontestable », « stigmatisant à plusieurs reprises et en des termes particulièrement violents et péremptoires une communauté prise dans son ensemble ».

L’incitation à la haine raciale se rencontre lorsqu’une personne cherche à provoquer la haine contre d’autres, en raison de leur religion ou de leur origine ethnique ou nationale. Certes, les propos d’Eric Zemmour manquaient de nuances. Pour autant, le polémiste n’a jamais incité à la haine contre la communauté musulmane. Depuis de nombreuses années, il déclare son amour pour la France. Il redoute juste les mutations de la société et la perte des valeurs et de l’identité historique française.

Dans son ouvrage « le suicide français » (paru le 1er octobre 2014), il a notamment précisé : « Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation de peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile ». Il a également ajouté, « Des millions de personnes vivent ici, en France, mais ne veulent pas vivre à la française. ».

Depuis quelques années, il est régulièrement condamné par les Tribunaux correctionnels : En 2011, il a été condamné pour provocation à la haine après avoir avancé : « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait ». Il a également été condamné pour des propos tenus en octobre 2014 où il indiquait « les musulmans ont leur code civil, c’est le Coran », « ils vivent entre eux, dans les banlieues. Les Français ont été obligés de s’en aller ».

Avec son franc-parler, il entend alerter sur les conséquences de la présence en France de personnes qui n’adhéreraient pas au contrat social français. Pour autant, il ne s’agit pas d’incitation à la haine mais juste d’une expression de son attachement à la France qu’il ne veut pas voir disparaître. L’inconvénient résulte de ce qu’en matière d’incitation à la haine, il n’est pas possible de rapporter sa bonne foi, c’est-à-dire que le propos recherche un but légitime, sans animosité personnelle, exprimé de façon prudente, et fournissant des informations vraies.

Aussi, il n’est pas possible pour Eric Zemmour d’exprimer ses craintes d’une potentielle disparition de la société française, sur le plan identitaire, sans tomber sous le coup de l’incitation à la haine raciale, alors qu’il n’y en a pas. En ce sens, il existe un certain décalage dans l’application de la Loi. Elle ne s’applique pas aux personnes situées sur le territoire français qui sont persuadés de devoir combattre la France, conformément aux prescriptions coraniques, alors que dans ce cas, il s’agit véritablement d’une incitation à la haine des non musulmans.

Autrement dit, les jihadistes en France (ou ailleurs), se nourrissent des versets coraniques pour combattre tout ce qui n’est pas musulman. Néanmoins, comme les appels sont rédigés en langue arabe, leur combat ne tombe pas sous le coup de la répression de l’incitation à la haine raciale.

Pour les jihadistes, il faut combattre « ceux qui ne croient pas en Allah, (…) jusqu’à ce qu’ils paient, humiliés et de leurs propres mains le tribut » (sourate 9 verset 29). L’ordre donné vaut également pour les musulmans non violents : «Le combat vous est prescrit et pourtant vous l’avez en aversion. Peut-être avez-vous de l’aversion pour ce qui est bien et de l’attirance pour ce qui est mal. Allah sait et vous ne savez pas » (s 2, v216). Le Coran décrit alors les périodes pendant lesquelles les jihadistes sont autorisés à tuer : «Lorsque les mois sacrés seront expirés, tuez les infidèles partout où vous les trouverez. (…) (s9 v5) ».

L’avantage pour le jihadistes, c’est qu’il n’est pas responsable lorsqu’il tue un non croyant : « Vous ne les avez pas tué (vos ennemis). C’est Allah qui les a tués. Lorsque tu portes un coup, ce n’est pas toi qui le porte mais Allah qui éprouve ainsi les croyants par une belle épreuve » (s 8, v27). D’ailleurs, dans le Coran, le rapport de force ne doit pas être négligé : « Ne faiblissez pas et ne demandes pas la paix quand vous êtes les plus forts et qu’Allah est avec vous ! (…) » (sourate 47 v35).

Le sort des ennemis d’Allah est d’ailleurs cruel : « la récompense de ceux qui font la guerre à Allah (…) c’est qu’ils soient tués ou crucifiés, ou que soient coupés leurs mains ou leurs pieds (…) » (sourate 5 verset 33).

En tout état de cause, les infidèles ne méritent pas le respect : « les infidèles ne sont que souillure » (sourate 9 verset 28). S’agissant des juifs et des chrétiens, « qu’Allah les maudissent (…) » (sourate 9 verset 30). Les qualificatifs dépréciant les juifs sont d’ailleurs légion : « Ce sont des êtres injustes, des pervers sans foi ni loi » (sourate 2 verset 89/95, sourate 2 verset 79/85, sourate 2 verset 73/79, sourate 5 verset 41)

Pour sa part, la sourate 4 est un torrent de colère et de haine contre les juifs (versets 154, 155, 156, 157) et la sourate 62, verset 5 les compare à des ânes…

Or, le principe de tolérance n’est pas admis pour ceux des musulmans qui souhaitent quitter la religion. La sourate 4 verset 89 prévient : « (ceux qui quittent l’Islam) saisissez-les alors, et tuez-les où que vous vous trouviez. »

Le problème des sociétés occidentales, en l’occurrence l’appel au jihad, résulte uniquement de versets coraniques dont sont abreuvés les jihadistes qui jouissent d’une caution morale dans leur forfait. Or, tant que les dignitaires de l’Islam ne se livreront pas à une interprétation des textes et qu’ils ne préciseront pas le sens dans lequel ils doivent être compris (excluant les articles à proscrire), les dispositions pénales concernant l’incitation à la haine, ne condamneront que les ressortissants des société occidentales, en épargnant les diffuseurs des textes qui incitent à la haine des non musulmans.

Le problème est alors de savoir si la France doit accepter la règle selon laquelle l’identité nationale évolue en fonction des invasions et des modes de foi importés. La France porte le nom de ses conquérants (les francs) venus l’envahir au 5ème siècle de notre ère. De même, elle a adopté le christianisme lorsque Clovis s’y est converti à la demande de son épouse Clotilde, religion qui a uni les autochtones gaulois (non chrétiens) et les barbares.

Il a fallu attendre 1500 ans (Clovis est né en l’an 462 alors que Vatican II, concile sous le pape jean XXIII a modifié sa doctrine concernant la responsabilité collective du peuple juif dans la mort de Jésus en 1962). Espérons, pour E Zemmour, qu’il ne doive pas attendre 1500 ans avant que l’Islam se réforme et retire les textes dangereux pour l’occident. A défaut, il se retrouvera souvent en correctionnelle.

Par ©Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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Marianne GIBERT

S’il la preuve devait être faite, encore, une fois de plus, elle est arrivée à son plus haut degré de maturation de la déchéance de cette justice qui n’a rien du nom qu’elle porte.
OUI !! Nous sommes bel et bien dans un pays totalitariste ou la censure n’a qu’une voie. On eût aimé qu’elle soit aussi lapidaire quand les rappeurs musulmans souillaient la France et les Français.

Mais comment peut on accepter que l’on condamne un penseur venu s’exprimer sur une antenne où, précisément, on est venu le chercher pour çà ?
Comment, peut-on permettre à un magistrat – je rappelle pour mémoire qu’ils ont trahi en mai 2012, leur serment sur l’honneur – J’assume! Comment permettre qu’il juge en faveur d’une communauté dont il ne parle pas la langue originelle ????

Voilà, toute la problématique est posée. Pauvre France !

PiedNoirAnonyme-Crimeur-Contre-L'Humanité

Un ami enseignant, lors d’un débat avec ses collègues aprés la projection d’un documentaire sur la 2° guerre mondiale, qui avait dit qu’il était fier d’être français fut traité de fachistes par ses autres collègues arabes et français de tendance gauchiste.
je lui avais dit « pourquoi t’as pas dit que les racailles des ZRB (Zones de Racaiileries banliounesques) qui ne cessent de proclamer : « je suis fier d’être algérien », devraient également être taxés de faschistes.

Ca se passe en France en 2017 et nos zobs politiques ne font rien…….
La Paix Sociale à tout prix, non ?

Gaulois mécontent

ZEMMOUR est un vrai Français qui défend « les valeurs françaises » (terme d’origine allemande datant de la fin du 19ème siècle contre lesquelles s’élevaient les élites allemandes préparant la guerre). Contrairement à d’autres, il sait ce qu’il doit à la civilisation française : l’égalité des droits, la liberté, l’instruction pour tous etc…
Il sait, par ses origines, ce que valent les Arabes. Les Djihadistes ne sont pas des « zozos » (dixit Cyrulnik) ou des délinquants, mais nos ennemis qui doivent être traités comme les soldats allemands lors des deux guerres mondiales. Mais la France en a vu d’autres. la guerre est certaine, mais la victoire, elle aussi, est certaine.
Honte à ces Magistrats qui s’inscrivent dans ligne des magistrats de Vichy qui ont jugé et condamné des Français se battant contre les Allemands sous l’Occupation (alors que ces derniers n’en demandaient pas tant).