Libération d’Hudaydah au Yémen – premier objectif du nouveau pacte saoudo-émirati soutenu par les Etats-Unis
La capture partielle de l’aéroport d’Hudaydah par les troupes émiraties et saoudiennes, arrachée aux rebelles houthis soutenus par l’Iran, samedi 16 juin, est survenue au troisième jour de leur offensive pour s’emparer de l’importante ville portuaire de la mer Rouge. Au moins 255 combattants houtis auraient été tués et 500 blessés.
Par ailleurs, la chaîne Sky News Arabia a rapporté que la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et ses alliés avaient repoussé une attaque des Houthis sur leurs positions dans le district d’al-Tuhayat, à 65km au sud d’al-Hudaydah. Selon la chaîne de télévision, les forces de la coalition ont tué 35 combattants Houthis et en ont capturé 80 autres lors des affrontements dans le district.
Une fois l’aéroport d’al-Hudaydah sécurisé, la coalition dirigée par l’Arabie saoudite commencera à avancer vers la ville elle-même. Contrairement aux zones ouvertes autour de l’aéroport, les zones urbaines à l’intérieur de Hudaydah peuvent permettre aux Houthis d’organiser une défense efficace.
Ce succès est déjà stratégiquement significatif de six façons, rapportent les analystes de DEBKAfile :
- La force d’assaut menant la capture d’Hudaydah est constituée principalement parenviron 25 000 soldats des unités de l’armée yéménite opposées à l’insurrection houthie. Ils ont saisi des positions autour de l’aéroport de Hudaydah qui permettent le contrôle des balises lumineuses des pistes. Par conséquent, les avions yéménites ne peuvent pas débarquer de renforts pour aider les quelque 2 000 combattants houthis à repousser l’assaut de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis.
- Les sources militaires de DEBKAfile estiment que la force d’assaut n’a pas eu besoin de faire appel aux réserves stratégiques préparées à l’extérieur de l’aérodrome, en raison de l’état d’affaiblissement des Houthis. Au cours de cette dernière année, le mouvement a souffert de conflits internes avec des assassinats et cycles de représailles entre chefs rivaux de divers clans.
- Après plusieurs retards au cours de l’année, le président américain Donald Trump, qui considère les deux princes héritiers de la couronne, Muhammad bin-Salman d’Arabie Saoudite et Cheikh Muhammed bin Ziyad, comme des alliés, leur a donné le feu vert pour aller de l’avant. L’aide américaine consiste en des renseignements pour marquer des cibles, des armes de précision pour les unités de l’armée de l’air et de l’artillerie saoudiennes et émiraties et des ravitaillements en vol pour les raids aériens de la coalition. Les Émirats arabes Unis envoient environ 1 500 membres des forces des opérations spéciales et les Saoudiens, une flotte d’hélicoptères.
- Les agences onusiennes et européennes ont essayé d’empêcher l’offensive en affirmant que cela aurait des conséquences désastreuses pour les 22 millions de Yéménites qui dépendent du seul port maritime à travers lequel l’aide humanitaire arrive dans le pays. Leur avertissement ne résiste pas à l’examen. La guerre civile a plongé le Yémen dans l’une des pires catastrophes humaines du monde, avec des millions de personnes au bord de la famine. La catastrophe humanitaire n’a fait que s’aggraver tandis que les Houthis contrôlaient Hudaydah et son port, parce qu’il n’y avait personne pour distribuer l’arrivage des aides à la population nécessiteuse. En fait, soulager la ville de la mainmise des Houthis ouvrira la voie à une assistance pour atteindre les personnes dans le besoin dans toutes les régions du pays. Les Saoudiens ont annoncé à l’avance qu’après avoir libéré la ville de 700 000 habitants de l’insurrection soutenue par l’Iran, ils transmettraient la responsabilité des soins à la population à l’ONU.
- Il s’avère que la portée du soutien iranien au mouvement Houthi a été exagérée. Il s’agissait principalement de fournir des missiles, y compris des armes sol-mer et de la technologie pour la construction et le lancement de roquettes. L’assistance militaire de Téhéran aux Houthis est loin d’être un investissement équivalant à celui réalisé au profit du groupe libanais du Hezbollah. Dans le même temps, la chute de Houdaydah aux mains des adversaires directs des Iraniens, les forces saoudiennes et émiraties, constituerait un revers militaire et stratégique majeur pour Téhéran, qui avait prévu d’installer sa principale base navale de la mer Rouge dans ce port yéménite.
- L’offensive conjointe a été lancée moins d’une semaine après l’établissement officiel par l’Arabie saoudite et les EAU d’une nouvelle organisation du Golfe appelée Conseil de coordination saoudien-émirati, qui usurpe effectivement l’autorité du vétéran Conseil de coopération du Golfe (CCG). Grâce à ce nouveau Conseil vibrant, les deux jeunes princes héritiers et le président Donald Trump auront acquis un mécanisme pour tenir fermement les manettes de cette région du Golfe riche en pétrole.
Donald Trump , Houthis , Hudaydah , pacte saoudo – émirati , Yémen
Adaptation : Marc Brzustowski
Photos du port d’al-Hudaydah:
Liberation of Yemen’s Hudaydah – first objective of new US-backed Saudi-UAE Pact
“Dieu est le plus grand … Mort à l’Amérique, mort à Israël, maudits soient les Juifs, victoire pour l’Islam”.
Et rien sur les coiffeurs ?