Une équipe de chercheurs sous la direction Dr. Nitzan Censor de l’École des sciences psychologiques et de l’École des neurosciences de l’Université de Tel-Aviv a identifié un mécanisme cérébral d’apprentissage rapide et efficace qui pourra dans l’avenir nous dispenser des fastidieux  processus de mémorisation « par cœur ».
D’après eux plusieurs expositions à des flashs courts à plusieurs jours d’intervalle ont les mêmes effets sur la mémoire que des heures de répétition.
Selon les chercheurs, l’étude, récemment publiée dans la revue Nature Neuroscience, pourra avoir des implications de grande envergure pour l’ensemble du domaine des stratégies d’apprentissage.

« Nos résultats remettent en question toutes les approches et théories reconnues d’apprentissage et de mémorisation », explique le Dr. Censor. « Nous avons tous été habitués depuis l’enfance à l’idée que pour apprendre une certaine matière, comme l’algèbre, ou acquérir une certaine technique, par exemple jouer du piano, il faut mémoriser, ou s’entrainer et pratiquer de manière répétée, car ‘c’est en forgeant qu’on devient forgeron’. Notre étude a révélé un autre mécanisme d’apprentissage beaucoup plus rapide et tout aussi efficace ».

Trois fois dix secondes devant l’écran

L’étude est partie d’un test visuel couramment utilisé dans le monde dans les laboratoires. Quelque 70 participants en bonne santé et âgés de plus de 18 ans, ont été exposés à une variété de stimuli visuels affichés sur un écran sous forme de flashes de quelques millisecondes, et ont ensuite été questionnés sur ce qu’ils ont vu: les lignes étaient-elles droites ou inclinées? Quelle lettre avez-vous distingué? Et ainsi de suite. Au cours du test, qui a duré environ une heure, le souvenir de la tâche s’est encodé dans leur cerveau. La question que nous nous sommes alors posée était: quel est le moyen le plus efficace d’améliorer la performance des participants ou, en d’autres termes, de renforcer leur perception visuelle?

« Dans la plupart des études qui utilisent ce test, les participants viennent au laboratoire jour après jour, afin de pratiquer de manière répétée, des centaines voire des milliers de fois; et après un certain temps, on vérifie leurs performances », explique le Dr. Censor. « Nous avons procédé différemment. Après la rencontre initiale, pendant laquelle le souvenir s’est encodé dans leur cerveau, nous avons invité les sujets à trois reprises, à quelques jours d’intervalle; à chaque visite nous les avons exposés à cinq flashes d’une durée de quelques millisecondes chacun, de sorte qu’ils n’ont ne sont resté devant l’écran que pendant environ 10 secondes à chaque fois « .

L’hypothèse des chercheurs, basée sur des études antérieures menées sur des animaux, étaient que les flashes courts réactivaient le mécanisme de la mémoire dans le cerveau, produisant ainsi un apprentissage sans pratique longue et fastidieuse. En outre, dans la mesure où l’exposition avait lieu à plusieurs jours d’intervalle, le cerveau aura eu le temps d’assimiler l’apprentissage, y compris pendant le sommeil.

Pour les étudiants …comme pour le traitement des lésions cérébrales

Pour vérifier leur hypothèse, ils ont effectué un test de synthèse examinant les « progrès » des participants dans l’exécution de la tâche. Les résultats ont été surprenants: la courbe d’apprentissage et les performances des sujets exposés uniquement à des flashs courts à plusieurs jours d’intervalle n’ont été aucunement inférieures à celles des participants qui ont pratiqué cette même tâche pendant des heures, jour après jour. Dans les deux cas, la performance s’est améliorée d’environ 20% à 30%.

« Nos résultats pourront avoir des implications de grande envergure pour l’ensemble du domaine des stratégies d’apprentissage », conclut le Dr. Censor. « Si de courtes stimulations de la mémoire suffisent à activer et à améliorer l’ensemble du réseau mémoriel qui a été encodé dans le cerveau, il sera possible de développer dans l’avenir des stratégies d’apprentissage beaucoup plus économiques et efficaces que celles qui sont couramment employées aujourd’hui, et ce à des fins très différentes: d’une part pour des personnes en bonne santé, comme les étudiants qui fréquentent le système éducatif, et de l’autre pour réhabiliter les fonctions des personnes atteintes de lésions cérébrales. Après cette étude qui traitait de tâches visuelles, nous menons actuellement une recherche similaire sur la mémoire motrice pour découvrir les mécanismes cérébraux responsables de ce type d’apprentissage. Redaction de Coolamnews

SOURCE: site des amis français de l’Université de Tel-Aviv

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