« Je refuse cette petite musique qui veut que la gauche se perde dans l’exercice du pouvoir »

Le Premier ministre Manuel Valls a fustigé lundi la « menace considérable » que représente selon lui l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui « impose » son agenda à la droite et qui « s’assoit sur les grands principes de la Constitution ».

Lors du meeting de rentrée de la majorité à Colomiers, près de Toulouse, il a également averti la gauche sur « la surenchère des diviseurs » et dit refuser de laisser la France « entre les mains des populistes et des démagogues » lors de la présidentielle de 2017.

« Comme toujours, Nicolas Sarkozy enfonce des portes ouvertes ! », a protesté M. Valls, énumérant: « oui, la dette est un problème, oui, les impôts doivent baisser, oui, il faut que les entreprises soient plus compétitives, oui, il y a le chômage… ». « Mais, alors, pourquoi n’a-t-il rien fait ? », a-t-il interrogé, assurant que « les solutions efficaces, justes, modernes, c’est la gauche qui les a mises en oeuvre ». 

A propos du candidat à la primaire de la droite, il a regretté que ce soit « toujours le ‘tout pour les riches’: baisses d’impôts pour eux, transmission des patrimoines, suppression de l’ISF… ».

« Plus grave », a-t-il poursuivi, « quand on a été chef de l’État, quand on aspire à le redevenir, on ne remet pas en cause aussi violemment l’État de droit, on ne plaide pas pour l’arbitraire, on ne s’assoit pas (…) sur les grands principes de notre Constitution ».

Alors que la polémique sur le burkini, tenue de bain très couvrante portée par certaines musulmanes, ne s’est pas éteinte, le Premier ministre répondait ainsi à la demande de M. Sarkozy de légiférer pour l’interdire. 

« Vers où Nicolas Sarkozy est-il prêt pour l’emporter à emporter le pays ? », s’est demandé M. Valls, l’accusant d' »imposer à toute la droite son agenda, ses thèmes et sa dérive ». « C’est donc une menace considérable » car, a-t-il poursuivi, « il prend une responsabilité terrible en donnant corps à ce bloc réactionnaire, à ce programme commun entre la droite dure et l’extrême droite ».

Mais M. Valls n’a pas épargné sa gauche, qu’elle soit au sein ou hors du PS dans ce discours de plus d’une demi-heure. Fustigeant la « surenchère des diviseurs », « les contre-projets », « les critiques », « les attaques outrancières parfois intolérables », il a estimé que « si nous partons divisés, nous perdrons à coup sûr ».

« Je refuse cette petite musique qui veut que la gauche se perde dans l’exercice du pouvoir (…) Notre gauche, c’est celle qui assume dans les plus grandes difficultés d’assumer le pouvoir », a-t-il expliqué, citant Léon Blum, François Mitterrand, Lionel Jospin et François Hollande. 

Estimant que « l’anti-sarkozysme ne peut pas, à lui seul, tenir lieu de programme », il a appelé ses troupes à « réconcilier la gauche avec les Français ». Tout en précisant que « se réconcilier, ce n’est pas s’excuser ». 

« Jamais, sous la Ve République, une élection présidentielle n’aura été aussi importante, complexe et périlleuse, pour la gauche, mais d’abord pour la France », a-t-il résumé.

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