La semaine passée, après que Moïse ait fait la « rencontre » avec le Très Haut, et, après qu’il ait été investi de sa mission, ce futur leader du peuple juif  reçut une leçon de pédagogie.

Mais, commençons par le premier verset de la sidra Vaera:

וידבר אלקים אל משה ; ויאמר אליו, אני ה’   vayedaber elokim el moshé ; vayomer elav, ani HaShem    D  dit à  Moîse   Je suis l’Eternel.

Nous  savons  que D possède plusieurs noms dont celui qui correspond à l’attribut de Justice et qui est Elokim et le Tétragramme qui appartient à l’attribut de Miséricorde. Mais, ce n’est pas tout : le verbe « ledaber » qui signifie dire est considéré comme un verbe dépendant de l’attribut de Justice  alors que le verbe « lémor » appartient à l’attribut de Miséricorde.

La plupart des exégètes tendent des parallèles entre les 10 paroles prononcées lors de la Création du monde et les 10 plaies d’Egypte  car, au moment qui précède la sortie d’Egypte, D. juge les hommes qui ont asservi les Hébreux en Egypte.  En conséquence le D. de Justice dont les paroles vont être prononcées auprès de Pharaon seront des paroles de justice tandis que celles adressées à Moïse et au peuple d’Israël seront des paroles d’amour (amirot) et pas des paroles sèches et rudes.

Autre chose, Elokim est le D. qui est présent partout dans le monde, dans la nature.

La nature en hébreu se dit « hatéva » mot dont la valeur numérique est 86 tout comme la valeur numérique du nom Elokim. Le rav Simha Zissel  Ziv[1]  expliquait les plaies d’Egypte ainsi : Avant chaque plaie, D donne un avertissement à Pharaon c’est pourquoi il est écrit : « vayedaber » c’est-à-dire que la Torah emploie l’attribut de Justice mais, lorsque D. S’adresse à Moïse c’est avec  le verbe « omer » qu’IL détaille la façon d’appliquer la plaie. Le « Saba de Kélem »[2] donna une explication supplémentaireau phénomène des plaies : lorsque le Saint béni soit-IL prononça les 10 paroles en créant le monde, IL  a fixéà chacun des éléments des dates particulières auxquelles ils devront se manifester de manière tout-à-fait particulière et différente de celle qui leur a été donnée à la création. C’est ce qui s’appelle un « miracle ».

Lorsque Moïse est arrivé à Midiane, il  aperçut  un bâton planté en terre. Ce bois provenait de la cour de Pharaon d’où Jéthri   l’avait pris et rapporté chez lui. Jéthro, le prêtre de Midiane, était versé en sciences ésotériques et, il savait que ce bâton qui semblait tout simple était très précieux car y figurait le Tétragramme et il avait servi à Adam, à Noé, à Abraham, à Isaac et à Jacob, puis à Joseph.

Jéthro avait « deviné » que ce bâton devrait accompagner le futur « libérateur » d’Israël et, lorsqu’il le planta dans son champ il sut que personne ne pourrait le déraciner sauf celui qui serait investi par D. pour libérer ce peuple asservi depuis déjà trop d’années.

Moïse, en s’approchant du champ de Jéthro se saisit du bâton et il en prit possession immédiatement. Yithro sut immédiatement que cet homme  l’allure si dépouillée était un homme au destin particulier.

En conséquence, lorsque Moïse se présenta à D. à l’appel de son nom, D. lui tint ce langage : « Que tiens-tu dans ta main ? » (le langage était allusif et cela voulait dire : tu vas diriger un peuple, à présent comment t’y prendras-tu ?) Moïse : « un bâton » (avec rigueur comme avec un bâton) D. : « jette le à terre »  (Si tu le diriges trop durement, le peuple se transformera en serpent ! au contraire, saisis le par la queue et il deviendra rigoureux soit, en le tenant pas trop durement, il se sentira libre mais t’obéira).

Ceci fut la première leçon de démagogie que Moïse reçut : diriger avec les deux mains l’une rigoureuse et l’autre moins tout comme dans l’arbre de vie  (arbre séphirotique) la main gauche = main forte = guevoura et la main droite représentant le hessed est la main qui encourage, caresse et renforce.

Moïse est beaucoup trop humble, il n’a pas confiance en lui, il  est malhabile sur le plan du langage כבד לשון כבד פה.  Le mot kaved totalise 26 c’est-à-dire que HaShem va inspirer Moïse dans chaque acte et dans chaque parole.

Dans cette péricope nous assistons à 7 des 10 plaies d’Egypte.  L’objectif pour chacune des plaies est pédagogique. En Egypte,  chaque insecte est déifié, chaque égyptien est un magicien, chaque chose devient une idole et comme il n’y en avait pas assez à leur goût ils en ont créé d’autres en créant des dieux mi humains mi animaux. L’intention première du Saint béni soit-IL est de juger chaque objet d’idolâtrie pour en finir avec cela et démontrer à ces idolâtres  l’absurdité de leur conduite et leur prouver qui est LE véritable D.

La Guemara nous indique que Rabbi Yéhouda a classé les 10 plaies en trois groupes : le premier réunit les trois premières plaies :  DAM/TSEFARDEA/KINIM (détsakh) = le sang les grenouilles et les poux.

Tout d’abord parce que le Nil était un dieu, il fut donc frappé en premier et il était indispensable pour tous d’avoir de   l’eau à boire et, même lorsque les Égyptiens creusaient ils ne trouvaient que du sang et, lorsqu’ils payaient l’eau aux Juifs, ils pouvaient boire de l’eau et, les poissons mourraient. Cette plaie et les deux qui suivirent étaient rattachées à l’élément « eau » élément qui se trouvait en surface ou légèrement au-dessous du niveau de la terre.

La deuxième catégorie de plaies se situe au niveau de la terre et est issue de l’élément  terre. C’est à ce niveau que se meuvent les animaux AROV/DEVER/SHEKHIN, les bêtes féroces, et les insectes voraces, les microbes qui atteignent les humains.

La troisième sorte concerne quatre plaies mais deux éléments au lieu d’un (le vent et le feu qui sont complémentaires) et ils proviennent du ciel : BARAD/ARBE/HOSHEKH/MAKAT BEKHOROTH  la grêle, les sauterelles, les ténèbres et la mort des premiers nés. Le vent a servi de « véhicule » à la grêle qui se transformait en feu en tombant.

Le vent a aussi permis aux sauterelles de se déplacer encore plus vite. Les ténèbres n’étaient pas seulement un manque de lumière mais elles étaient comme une chape autour de chaque Egyptien ou autour de chaque animal appartenant à des Egyptiens.

En revanche, chaque Juif y voyait comme en plein jour et, chacun pouvait se déplacer librement. C’est la raison pour laquelle, les Juifs qui n’avaient pas perçu de salaires pendant plus de quatre cents ans se sont vus « indemnisés » par tout ce qu’ils purent « récupérer » avant de sortir d’Egypte.

Dans Sa Miséricorde infinie, toutes les plaies qui déferlèrent sur l’Egypte n’atteignirent pas les Juifs.

Vaéra est la parasha dans laquelle nous relevons les « quatre degrés de libération » dont il est question dans la Haggada.

C’est dans la prochaine sidra que nous assisterons aux trois dernières plaies : les sauterelles, les ténèbres et la mort des premiers nés égyptiens arrachant à ce peuple esclavagiste une clameur qui ne fut pas aussi forte que les cris amers des Hébreux soumis à une souffrance immense.

POUR L’ELEVATION DE L’AME DE CLARA BAT AVRAHAM ET RAHEL

Caroline Elishéva REBOUH

[1] 1824-1898 à Kélem en Lithuanie. Il fut surnommé le « Saba de Kélem » et fut l’un des brillants disciples de R’ Israël de Salant ou Salanter.

[2] Saba signifie grand-père ou aïeul mais lorsqu’il désigne un rabbin c »est pour conférer à cette personne un titre respectueux.

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires