Les volontaires de CSS apprennent des techniques pour repérer des gens au comportement suspect de façon à déjouer des attaques potentielles. (Courtesy of CSS)

Cette organisation a formé 4.000 volontaires juifs pour protéger les synagogues

NEW YORK (JTA) — Lors d’un shabbat traditionnel à Teaneck, dans le New Jersey, les rues sont bloquées tout autour des principales synagogues. Des policiers hors-service mais en uniforme, payés par les synagogues pour la matinée, se tiennent près d’une camionnette garée tout près ou orientent la circulation dans la rue principale.

Des volontaires, munis d’écouteurs de Talkie-Walkie, dissimulés sous le revers de leur veste, se tiennent à des points stratégiques, à l’extérieur de la synagogue, gardant un œil sur la circulation. Une poignée d’entre eux a fouillé la synagogue en balayant ses recoins à risques d’objets dissimulés, avant l’office.

Les bénévoles font partie des plus de 4.000 volontaires présents à New York, dans le New Jersey, à Washington D.C, dans le Maryland, en Pennsylvanie et en Californie, qui ont été entraînés et formés par le Service de Sécurité de la Communauté, ou CSS, pour garder les synagogues, les écoles de jour et d’autres institutions juives à travers tout le pays.

Ce groupe essaie de maintenir les règles d’or en matière d’auto-défense des synagogues – un objectif qui est devenu encore plus pertinent, à la suite du massacre ce dimanche, perpétré dans une église du Texas, et qui a fait au moins 26 morts. La police a déclaré qu’un homme de 26 ans, Devin Patrick Kelley a ouvert le feu, avec un fusil d’assaut de type militaire avant  d’être abattu par un voisin et de mourir de ses blessures.

« Si la communauté juive est supposée être un exemple pour le reste du monde, alors, par les temps qui courent, nous devons montrer aux autres communautés (confessionnelles) comment s’organiser et comment aider les forces de l’ordre à nous aider« , a déclaré Jason Freidman, Directeur exécutif du Service de Protection de la Communauté (juive), à JTA, lundi.

CSS se focalise sur l’entraînement des membres de la communauté à repérer le comportement suspect et à faire ainsi avorter des attaques potentielles.

« Notre axe de travail primordial est de maintenir les volontaires des synagogues en éveil dans toutes les situations et de les former aux éléments essentiels de la sécurité, sur le plan théorique, de façon à entretenir un niveau maximal de sécurité autour et dans leur synagogue, en détectant où il faut se mettre, ce qu’il faut rechercher en priorité, comment communiquer entre eux », explique Friedman.

Les volontaires suivent une formation basique qui prend quelques soirées. Ensuite, ils peuvent (/doivent) suivre des séances de formation supplémentaires sur des sujets plus pointus. Le CSS apporte aussi un entraînement élémentaire en auto-défense.

Le CSS entraîne environ 4.000 volontaires à travers le pays pour protéger les organisations juives. (Avec l’aimable coopération de CSS)

Le CSS a été fondé en 2007, par David Dabscheck, aujourd’hui PDG de l’agence de Consultants GIANT Innovation, et Adam Sager, un vétéran de l’armée israélienne qui dirige actuellement la société de Sécurité, Canary. Tous deux ont recruté Friedman, un officier de la Marine américaine, qui a servi en Afghanistan, comme leur premier volontaire. L’an dernier, Friedman est devenu le premier directeur exécutif de CSS, une société à but non-lucratif qui fonctionne grâce à des dons et le soutien de fondations.

Pour Friedman, une approche  » ressources humaines sur le terrain », en matière de sécurité, reste sous-utilisée par les organisations juives.

« Je pense que les membres de la communauté juive ne sont pas suffisamment engagés, quand il s’agit de sécurité de la communauté », dit-il, « et sans leur participation, les initiatives en sécurité ne sont pas durables« .

Selon Friedman, les organisations juives sont confrontées à de multiples types de menaces, dont les suprématistes d’extrême-droite et néo-Nazis, les islamistes radicaux et les militants d’extrême-gauche antisioniste (type BDS). Certaines synagogues ont rapporté qu’il y avait eu des incidents de tir, comme la synagogue d’Evanston, Indiana, qui a mentionné un impact de balle dans la fenêtre d’une salle de classe d’une école juive, en mars.

Et ensuite, viennent les menaces moins spectaculaires, comme les intrus indésirables ou les invités perturbateurs. Deena Seelenfreund, manager de CSS dans le New Jersey, dit aussi que les volontaires de CSS aident à empêcher des incidents mineurs, localement, en matière de sécurité usuelle.

Des événements , tels que la fusillade au Texas démontrent la nécessité de volontaires comme ceux de CSS, dit-elle.

« Les gens disent que nous sommes installés au milieu de nulle part, que nous sommes des banlieusards, que rien ne peut réellement arriver, mais nous le faisons pour les un pour cent de chances que quelque chose puisse un jour arriver », ajoute Deena Seelenfreund.

Dans la communauté Keter Torah, la synagogue orthodoxe de Teaneck, dont Seelenfreund est adhérente, les membres restent à l’extérieur pour faire de la dissuasion contre toute attaque éventuelle. Des volontaires hors-service sont aussi présents à l’intérieur de l’oratoire.

 » C’est un juste équilibre entre faire preuve d’hospitalité et accepter les gens, mais aussi rester prudent et faire preuve de discernement », dit-elle. Et c’est une expérience positive, non seulement pour les 55 membres qui font partie de l’équipe de sécurité, mais pour la communauté dans sa globalité.

« La Schule dans son ensemble est plus en alerte et consciente des risques selon les situations et nous aurons ainsi des gens qui ne sont pas membres de l’équipe sécuritaire, de simples fidèles, qui alerteront avoir vu des individus suspects ou des véhicules qu’ils ont détectés sur le chemin de la Schule et qui méritent un coup d’œil », dit Deena.

A Ramat Orah, une synagogue orthodoxe sur l’Upper West Side de Manhattan, certains membres étaient opposés à l’origine, à des mesures de sécurité dans le style de CSS.

« Il y  avait des gens qui repoussaient ce service et disait : « Pourquoi y a t-il cette sécurité juste devant (le bâtiment)? On n’est pas en Israël! On n’est pas en Europe! », rappelle Samuel Block, un co-organisateur de l’équipe de sécurité de la synagogue. Les synagogues en Europe ont souvent des services de sécurité armés, dont du personnel de l’armée (Sentinelle en France).

Block dit que les membres de l’équipe de sécurité sont là pour garantir la sécurité, pas pour faire fuir les gens.

« Nous disons toujours à nos volontaires et aux gens qui viennent, que nous ne sommes pas là en tant que videurs, nous sommes là pour nous assurer que les gens viennent pour les bonnes raisons et nous demandons aux gens de ne pas se sentir offensés si quelqu’un commence à leur parler et à leur poser quelques questions », dit Block.

Adam Hirsch, chef de l’équipe de sécurité de la communauté Bnai Yeshurun, autre synagogue orthodoxe de Teaneck, dit que les volontaires y mènent une approche assez similaire.

 » Nous n’examinons pas les cartes de membres, nous ne fouillons pas tout le monde. Nous faisons attention aux gens qui semblent en-dehors du cadre, qui n’y appartiennent pas ou qui agissent de façon suspecte », souligne Hirsch.

Hirsch dit que sa synagogue a bénéficié d’une formation menée par une organisation plus vaste.

« Vous n’arrivez pas là-dedans à l’improviste », dit-il, « Cette organisation suit vraiment une méthodologie cohérente et qui s’est avérée efficace ».

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