Les enquêteurs cherchent à savoir pourquoi et comment les terroristes ont ciblé le couple de policiers.

L’enquête sur le double meurtre djihadiste d’un policier et de sa compagne à leur domicile de Magnanville en juin 2016 a connu un nouveau rebondissement ce lundi 9 avril avec l’arrestation de six personnes, dont une policière et sa fille présentée comme radicalisée.

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Ces arrestations, qui visent à établir comment le tueur Larossi Abballa a choisi ses victimes et trouvé leur adresse, relancent un dossier déjà chamboulé en décembre par la mise en examen surprise d’un possible complice du djihadiste.

# Qui est la policière interpellée ?
Le 13 juin 2016, le commandant adjoint du commissariat des Mureaux Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif du commissariat voisin de Mantes-la-Jolie, avaient été assassinés à coups de couteaux, sous les yeux de leur fils de 3 ans et demi.
Originaire d’un quartier difficile des Mureaux, le djihadiste de 25 ans, tué dans l’assaut des forces de l’ordre, avait revendiqué son acte au nom du groupe Etat islamique (EI) en direct sur les réseaux sociaux.
Près de deux ans plus tard, trois femmes et trois hommes ont été placés en garde à vue sur décision de la juge d’instruction, a indiqué une source judiciaire.

Parmi eux, interpellés pour la plupart aux Mureaux et dans la commune voisine de Mantes-la-Jolie, figurent une policière, ex-responsable départementale du syndicat Alliance, ainsi que sa fille. Ces précisions apportées par des sources proches du dossier, confirment une information de « L’Express ». Le journal identifie la policière comme étant « Marilyne B ». Les autres personnes interpellées font partie de son entourage et de celui de sa fille.

# La policière a-t-elle démissionné d’Alliance ?
A ce stade des investigations, les enquêteurs s’intéressent davantage à la fille, présentée comme radicalisée, qu’à sa mère, actuellement en poste au Centre de rétention administrative de Plaisir, dans l’ouest de Paris, selon l’une des sources proches du dossier.

« Je la connais, je la vois mal tomber là-dedans, je tomberais des nues », a réagi auprès de l’AFP Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d’Alliance.
Selon lui, la policière avait démissionné de ses fonctions pour ne pas entacher l’image du syndicat, après la révélation en interne d’une perquisition diligentée à son domicile car elle avait hébergé une femme fichée S. (pour Sûreté de l’état), à une date non précisée.

« On n’a pas une boule de cristal pour savoir qui est fiché S dans notre entourage et comme les policiers sont sanctionnés quand ils consultent les fichiers, ce n’est pas possible de savoir », a-t-il ajouté.
# Un « deuxième homme » ?

Trois hommes sont déjà mis en examen dans cette enquête

Les deux premiers avaient été vite identifiés. Condamnés en 2013 aux côtés d’Abballa dans une filière afghano-pakistanaise de recrutement au djihad, Charaf Din Aberouz, 31 ans, et Saad Rajraji, 28 ans, sont soupçonnés d’avoir pu apporter un soutien logistique.

Mais les enquêteurs ne retenant pas leur complicité directe dans l’attaque, ils ont finalement été relâchés sous contrôle judiciaire.

En revanche, ils pensent avoir identifié un possible « deuxième homme » en la personne de Mohamed Aberouz, 24 ans. Ce frère cadet de Charaf Din a été mis en examen le 11 décembre pour « complicité d’assassinats terroristes » et incarcéré.

Entendu une première fois en avril 2017 en garde à vue, Mohamed Aberouz, 24 ans, était ressorti libre, faute de preuves. Mais à la fin de l’été, les policiers avaient fait le rapprochement entre son profil génétique et l’ADN retrouvé « sur le repose-poignet droit de l’ordinateur » du couple.

Mohamed Aberouz, qui reconnaît son amitié avec Abballa mais clame son innocence, est devenu peu à peu aux yeux des enquêteurs le « mentor religieux » du djihadiste et le « co-auteur et inspirateur » de son acte, selon une synthèse de la Sous-direction antiterroriste (Sdat) dont l’AFP a eu connaissance.

Les policiers, citant des écoutes et de la documentation djihadiste retrouvée chez les deux amis d’enfance, estiment avoir établi qu’ils « adhéraient aux thèses de l’EI ».

Mohamed Aberouz leur a assuré que le jour de l’attentat, « il n’avait quitté son domicile que pour se rendre à la mosquée aux heures de prière », en plein Ramadan.

« La preuve ADN n’est pas infaillible », estiment ses avocats Mes Vincent Brengarth et Bruno Vinay, qui ont demandé une nouvelle expertise.

Source :
www.nouvelobs.com

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