ernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, était de passage à Millau ce vendredi pour inaugurer une plaque commémorative en haut de la rue du Champ du Prieur. Sur cette plaque, onze noms ont été ajoutés à la liste déjà longue de déportés juifs de Millau de la Seconde Guerre Mondiale. Sous les sirènes et les huées des manifestants postés plus loin sur le Boulevard de la Capelle, le ministre de l’Intérieur a rendu hommage aux résistants et aux victimes de la déportation, tout en exprimant sa colère de voir ce moment solennel gâché. « Jamais je n’aurais imaginé que dans notre pays, les voix des enfants énumérant les noms d’autres enfants disparus auraient pu être couvertes par des quolibets et des slogans », a-t-il réagi, indigné.

Des visages fermés, des regards noirs, des conversations échangées à voix basse entre représentants de l’État, des forces de l’ordre, et responsables politiques locaux : la cérémonie en mémoire des juifs millavois déportés pendant la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle une nouvelle plaque comportant quatorze noms supplémentaires de victimes a été dévoilée, a véritablement tourné au cauchemar, hier après-midi, dans la sous-préfecture du Sud-Aveyron. Présent à cette occasion, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a en effet été pris pour cible par une trentaine de manifestants opposés à la loi Travail, qui, bien que tenus à distance de la rue du Champ du Prieur, ont perturbé de leurs cris et de leur agitation un moment au caractère profondément solennel mais, surtout, indéniablement apolitique.
«Jamais je n’aurais imaginé que dans notre pays, les noms qui ont été prononcés aient pu être couverts par les sirènes, les quolibets et les slogans, a fulminé le membre du gouvernement, dans un début de discours imprévu qui lui valut les applaudissements nourris de toutes les personnes présentes. Je n’accepterai jamais l’irrespect des quolibets et des sirènes qui ont couvert la voix de Serge Klarsfeld. L’indignation et la colère sont les deux sentiments que j’éprouve à cet instant.»

Sous les yeux d’une assistance répugnée, les contestataires ont donc fait entrer le présent par effraction dans un protocole censé conjuguer passé et futur, au travers d’un devoir de mémoire dont l’ex-ministre du Budget a souligné l’importance, «afin que ces actes appartenant aux heures sombres de notre pays ne soient plus jamais d’actualité». Et alors qu’ils se montrent souvent prompts – et dans certains cas, à juste titre – à réclamer du dialogue, les concernés ont donc repoussé tous ceux qui avaient tenté de l’établir avec eux, en amont de la cérémonie, afin d’obtenir que cette dernière se déroule sans heurts.
«C’est grâce à l’engagement et au combat d’hommes et de femmes qui n’ont pas hésité à sacrifier leur vie pour en sauver d’autres que nous profitons, aujourd’hui, de la paix et de la démocratie, même si elle s’exprime parfois de façon trop virulente», a, de son côté, souligné Christophe Saint-Pierre, maire de Millau.
Double devoir de mémoire
Après avoir repris le fil de son propos et dénoncé sans ambages «les responsabilités accablantes d’une partie de l’administration française» dans les rafles et les déportations de juifs, à l’image des «notes» de certains préfets et à leur «style administratif qui s’appliquait à enrôler les forces de l’État au service d’un projet criminel, inhumain», le locataire de la place Beauvau a de nouveau jeté un pont entre hier et demain, un peu plus tard, à Saint-Beauzély, où il a renommé l’école communale en école Franck-Brinsolaro, du nom du policier qui était chargé d’assurer la protection de Charb, et qui, comme le dessinateur de Charlie Hebdo, fut tué lors de l’attaque contre le journal satirique, en janvier 2015.
«C’est un héros qui a sacrifié sa vie pour les autres, a-t-il déclaré. Aujourd’hui (hier, N.D.L.R.), nous avons célébré sa mémoire et celle d’autres héros, anonymes, qui ont été poussés vers la mort par des barbares. Il y a, dans ces destins personnels, même s’ils sont très différents les uns des autres, une dimension éminemment humaine qui méritait qu’on dise certaines choses, et avec force.»
En fin d’après-midi, l’ancien député-maire de Cherbourg a conclu son déplacement dans l’Aveyron par l’inauguration de la gendarmerie de Salles-Curan.

 La dépêche

 

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Khegem

Qui peut ignorer que la CGT est le foyer de l’antisemitisme dans notre pays, il n’y qu’à énumérer les noms des responsables de ce syndicat………..

[…]  La dépêche  – – Jforum.fr […]

gerardn

Pourquoi la police n’a t’elle pas arrêter les antissemites de la CGT qui ont l’habitude de casser du juif