La confirmation officielle israélienne du raid audacieux lancé le 6 septembre 2007 contre une centrale nucléaire construite en Syrie est un avertissement clair aux ayatollahs d’Iran et à la communauté internationale.

Ce message est limpide : l’Etat juif ne permettra jamais à ses voisins de construire une bombe atomique.

Depuis l’opération spectaculaire contre le réacteur Osirak fourni à l’Irak par la France, Israël prouve à ses ennemis que ses capacités militaires et technologiques ainsi que ses services de renseignements demeurent les plus perfectionnées et les plus efficaces au monde.

De ce fait, Tsahal aura toujours le bras long et sa force de dissuasion demeurera inébranlable.

Rappelons que cette opération a été effectuée un an après la Deuxième Guerre du Liban. Voilà presque 12 ans que le Hezbollah n’ose pas provoquer Israël dans une nouvelle guerre et son chef, Nasrallah, se trouve toujours dans son bunker. Soulignons aussi que la décision de lancer un raid contre une centrale nucléaire n’a jamais été prise par aucun pays de la planète.

Dans le cas syrien, les Américains ont été informés de la construction du réacteur mais avaient refusé de le détruire. Hier comme aujourd’hui, les arguments sont les mêmes : une attaque contre un Etat souverain sans un avertissement préalable provoquera de fortes réactions. On ne pourra donc justifier une opération de ce genre si les services de renseignements n’affirment pas sans équivoque qu’il s’agit bien d’un projet de fabrication d’armes atomiques.

La doctrine israélienne est bien différente car l’existence même de l’Etat juif se trouvait réellement en danger. Selon des informations irréfutables parvenues au Mossad, il était certain que dans un avenir proche le réacteur aurait été opérationnel. Dès lors, aucun gouvernement israélien n’aurait pu prendre la décision de le détruire car une telle action aurait provoqué un énorme nuage radioactif dans toute la région. Dans ce cas précis, comme avec Osirak ou tant d’autres opérations spectaculaires qu’a effectuées Tsahal au fil des ans, au-delà de nos frontières, Israël agit et agira seul, le moment voulu et par surprise, sans avertir personne à l’avance y compris notre allié américain, tout en gardant, souvent et longtemps, le mutisme complet.

Un raid audacieux de ce genre surtout contre une centrale atomique, installée à 480 kilomètres de Damas, pose de nombreux dilemmes militaires, politiques et diplomatiques, et se prépare plusieurs mois à l’avance. Dans le plus grand secret les préparatifs commencent : reproduction minutieuse de la centrale et du terrain, répétitions en simulation du bombardement par les meilleurs pilotes. Rien ne peut être laissé au hasard. Tout est passé au crible et minuté depuis le départ d’une base aérienne jusqu’à l’instant du retour sur la piste d’atterrissage, soit au total quatre longues heures d’inquiétude et de suspense. Puis, après l’attaque et la confirmation que la cible a été détruite complètement, tous se préparent toujours à d’éventuelles représailles.

Cette fois-ci comme d’ailleurs pour les raids ponctuels lancés contre les convois d’armes acheminés par l’Iran au Hezbollah, la Syrie et l’Iran n’ont pas réagi malgré leurs menaces, d’autant plus qu’Assad avait démenti catégoriquement la construction d’une installation atomique et ce, malgré des preuves précises recueillies par ses propres savants et la connivence de la Corée du Nord.

La seule intervention de la DCA syrienne le fut après l’envoi d’un drone iranien et l’écrasement d’un avion de chasse israélien F16 sur notre territoire le 10 février 2018.

Depuis le raid du 6 septembre 2007, la donne géopolitique a changé avec la guerre civile en Syrie, la présence iranienne, l’intervention de la Russie de Poutine, et la montée en puissance de Daesh.

Rappelons que les Islamistes avaient conquis la région de Deir ez-Zor durant les affrontements contre les forces d’Assad. Imaginons le scénario apocalyptique si la centrale nucléaire n’avait pas été détruite auparavant par Tsahal et si Daesh aurait été maître du jeu.

La communauté internationale demeure hypocrite et ingrate. Elle devrait être reconnaissante de la destruction de cette installation atomique comme de la découverte en Syrie d’armes chimiques par les services secrets israéliens, et aussi des renseignements précis fournis régulièrement concernant des actes terroristes en Europe et ailleurs.

Dans une perspective historique, il était aussi inconcevable et révoltant que la France condamne Israël sur le bombardement d’Osirak à Bagdad. Imaginons que Saddam Hussein ait possédé une bombe atomique durant la Première guerre du Golfe.

Le général Einsenkot, actuel chef d’état-major, commandait la zone Nord pendant l’opération de 2007 (crédit GPO)

Cependant, malgré tous les succès militaires israéliens nous devrions garder la tête froide et être vigilants. Il est aussi inutile de rapporter en détails le déroulement exact et précis de l’opération sur plusieurs pages et reportages.

Les généraux comme les politiciens devraient être plus modestes dans le débat public. Ils ne devraient pas se battre avec fierté dans les colonnes des journaux, devant les micros et sur les plateaux de télévision pour prouver avec prétention leur intelligence, leur savoir-faire ou leur audace.

C’est bien à l’Etat d’Israël, aux pilotes de Tsahal et aux agents du Mossad qui ont risqué leur vie qu’il faut rendre un grand hommage en leur donnant tout le crédit de l‘opération ; ainsi qu’au Premier ministre de l’époque, Ehoud Olmert, pour sa cruciale et audacieuse décision.

Rien ne sert, 11 ans après, de prouver à tout prix qui a fait quoi dans cette opération magistrale. Qui était pour et qui fut contre.  Imposons donc le silence au scrupule de la fierté et rappelons les mots précieux de nos Sages qui affirmaient : « la parole est d’argent et le silence est d’or. »

Enfin, devant les risques d’un retour de la Guerre froide, face à tous les dilemmes en cours sur le projet nucléaire iranien, nous pouvons être rassurés que le président Trump et son administration accordent leur violon avec le gouvernement actuel de Nétanyahou.

Contrairement au refus d’Obama de mieux comprendre les inquiétudes israéliennes, nous espérons que la confirmation du raid de Tsahal en Syrie sera un véritable avertissement aux Ayatollahs pour leur dire que leur projet atomique est toujours dans le collimateur.

Freddy Eytan

Le CAPE de Jérusalem,  jcpa-lecape.org

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

6 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
schoonejans Sonia

Espérons que cette centrale détruite n’était pas qu’un leurre, tandis qu’une autre se construisait en mode « Taupe »!! La vraie leçon, que nous connaissons tous d’ailleurs, c’est que nous sommes fondamentalement seuls dans cette lutte pour l’existence d’Israel.

Yo

… Toujours fidèle

Yo

Bravo Marc.
Toujours à vos articles et analyses très pertinents.

A croire que dire les choses vraies fâchent ceux qui nous haïssent.

Perso je me serai occupé de l’Iran en premier. En 2007 c’était encore qu’au prémices.

Mais heureusement l’analyse de Tsahal fut la bonne.. Daesh à conquit der ezor la ou se trouvait le recteur…

Si seulement daesh était tombe dessus !!!

Gérard Couvert

Toujours une impression de naïveté dans ce genre d’article. Par exemple sur les déclarations de la France, que savez-vous de ce qui s’est dit en avant et après au niveau des chancelleries ou des attachés militaires ; vous semblez ignorer totalement l’opacité des politiques menées souvent en contradiction avec les discours. Vous croyez un instant que si Israël était attaqué la France ne vous aiderait pas, tout en proclamant peut être sa neutralité ?
Bien sur que la communauté internationale, russes compris, était bien contente de l’action d’Israël, et rien n’assure qu’elle n’était pas prévenue, de même si Tsahal attaque l’Iran tout le monde criera, mais applaudira en secret.
La politique des grands états est toujours un concours de cynisme, Israël à souvent le panache.

Marc

Et tout il est beau dans le meilleur des mondes et c’est sur ce ton de béni-oui-oui qu’on croit donner des leçons sur la soit-disant « naïveté » de ce genre de texte.
Ce que Monsieur ne prend absolument pas en compte, c’est le caractère de conflictualité dans les intérêts des Etats, auquel il faut ajouter les ventes d’armes, le cynisme, la manipulation, les guerres par procuration et les orientations bien marquées depuis l’hébergement de Mohammed Amin Hajj al Husseini, du Grand Ayattollah Khomeini, les soins à Habache et Arafat, les trafics d’influence avec les terroristes palestiniens invités dans les universités françaises, les risettes à Abu Nidal pour éviter les attentats en France, et les orienter sur Israël, le bateau de l’exil pour sauver la peau d’Arafat… Sarkozy prônant la reconnaissance unilatérale à Abbas, l’UNESCO… Il en a encore beaucoup d’autres, Monsieur Couvert, des « coups de main » de la France? Comment peut-on être aussi vénal?
Evidemment, « Russes » compris! Il est vrai que chez les nouveaux fans de Poutine, plus Assad est écrasé et plus Poutine se réjouit, c’est même pour cela qu’il le soutient à bout de bras… Ou l’art de prendre des vessies pour des vedettes de Cherbourg. En gros, laissons l’hypocrisie et l’alliance à reculons aux bas de soie d’Orsay et les peaux de vaches syriennes et iraniennes seront bien gardées…

le sioniste pour toujours

Exactement ce que pense Marc, est ma conviction.
La France? c’est quoi aujourd’hui ? rien qu’une baudruche qui ne sait que se dégonfler au gré des injonctions de l’islam et de ses suppôts.
Alors ? Confiance à la France ? pas plus que celle que j’accorde à l’iran.
Il y a encore des gens qui croient en la france, il n’y a qu’à voir ceux qui ont voté Macron le minable,
Bonjour les dégâts !