A la suite de cette intervention et des désapprobations israéliennes, notamment lors de la conférence de Munich (interpellation de Ronen Bergman), la Pologne a décidé de « geler » son projet de Loi, au moins jusqu’à ce que son conseil constitutionnel puisse statuer. D’autre part, dans les jours à venir, une délégation polonaise devrait se rendre en Israël pour approfondir avec ses homologues juifs israéliens les points de litige et tenter de les résoudre ensemble. On avance donc, pas à pas et ans la douleur…
Tusk, président du Conseil de l’Europe : la Pologne de Morawiecki doit immédiatement cesser ses remarques antisémites
L’ancien Premier Ministre polonais et actuel Président du Conseil de l’Europe, Donald Tusk affirme que les discussions qu’il mène avec d’autres dirigeants européens démontrent que la situation à Varsovie est « très critique », ajoutant qu’il a parlé avec l’actuel Premier Ministre, Mateusz Morawiecki du sujet : le sentiment d’antisémitisme a un impact direct sur l’image, les intérêts, la réputation et le statut de la Pologne face au monde », a ajouté Tusk.
Le parti dirigeant en Pologne doit faire absolument tout ce qui est en son pouvoir pour stopper le flux de remarques antisémites, qui sont en train de ternir le statut de la Pologne dans le monde et de mettre en péril ses intérêts, a déclaré le Président du Conseil de l’Europe, Donald Tusk, lors d’une conférence de presse vendredi.
Tusk, lui-même ancien Premier Ministre polonais, a déclaré, après avoir rencontré l’actuel premier ministre Mateusz Morawiecki, que ses discussions avec d’autres dirigeants européens ont démontré que la situation de Varsovie devient « très critique ».
« J’ai dit au Premier Ministre ce qu’il faut savoir de la situation… elle a un impact direct sur les intérêts polonais, la réputation et le statut de la Pologne dans le monde », a déclaré Tusk, ajoutant que Morawiecki semble l’avoir clairement compris.
« Il n’y a qu’une solution. Tout doit être fait pour arrêter… la vague d’opinions négatives au sujet de la Pologne, qui aujourd’hui ressemble à un Tsunami, ainsi que la seconde vague d’incidents stupides et indécents, les déclarations antisémites en Pologne », a t-il dit.
« Le parti dirigeant a tous les outils à portée de main pour stopper ces deux vagues en même temps, s’il le veut vraiment. Nous avons tous travaillé très dur… au cours de ces 30 dernières années pour améliorer les bonnes relations de la Pologne avec le monde, y compris avec Israël et la communauté juive. Nous ne pouvons pas permettre à quelqu’un [sous-entendu : Morawiecki et son gouvernement?] de ruiner tout cela en à peine quelques semaines » à t-il dit.
« Il n’est pas trop tard pour prendre des mesures concrètes, tout comme il n’est pas trop tard pour manifester de la décence humaine la plus élémentaire ».
La Pologne a mis en colère Israël, les Etats-Unis et l’Ukraine en Février quand elle a voté une loi qui condamne à une pine pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison quiconque emploie l’expression « Les camps de la mort polonais » ou le fait de suggérer « publiquement et à l’encontre des faits établis » que la « nation » polonaise ou l’Etat polonais se serait rendu coupable de complicité avec les crimes commis par les (seuls) Allemands nazis.
S’exprimant devant des journalistes lors d’une conférence sur la sécurité réunissant les dirigeants mondiaux, à Munich, samedi dernier, Morawiecki a ranimé cette colère en la propageant à l’opinion publique mondiale, en suggérant sans plus aucun scrupule historique que des Juifs ont pu être (volontairement) complices de la Shoah [dans les mêmes conditions ou au même titre que des Polonais].
Lorsque le journaliste ud Yediot Aharonoth Ronen Bergman lui a demandé d’expliquer la loi, Morawiecki a dit : « Il est tout d’abord extrêmement important de comprendre que, bien sûr, il ne sera pas punissable de prison de dire qu’il y a eu des auteurs de crimes polonais, comme il y a eu des auteurs de crimes juifs, ainsi que des auteurs de crimes russes et ukrainiens et pas seulement des auteurs de crimes contre l’humanité allemands.
« Les ambassades polonaises ont dû réagir 260 fois en 2017, seulement, concernant l’expression « camps de la mort polonais » ou « camps de concentration polonais ». Eh bien, Mesdames et Messieurs, il n’y a eu ni camps de la mort polonais ni camps de concentration polonais. Il n’y a eu que des camps de la morts nazis.
« Le simple fait que nous devions expliquer ceci aujourd’hui découle de notre histoire. Pendant 50 ans après la Seconde Guerre Mondiale – 45 ans pour être exact – nous ne pouvions pas défendre notre dossier. Il n’existait pas d’Etat polonais indépendant ».
Désigner dans le même souffle « criminels juifs » et Nazis a déclenché un scandale en Israël et n’a fait qu’ajouter aux inquiétudes croissantes quant à l’exacerbation du nationalisme en Pologne et le soutien tacite que lui apporte ce gouvernement, par des points de vue d’extrême-droite, depuis que le gouvernement Loi et Justice a pris le pouvoir à la fin 2015.
[…] L’ancien Premier Ministre polonais et actuel Président du Conseil de l’Europe, Donald Tusk affirme que les discussions qu’il mène avec d’autres dirigeants européens démontrent que la situation à Varsovie est “très critique”, ajoutant qu’il a parlé avec l’actuel Premier Ministre, Mateusz Morawiecki du sujet : le sentiment d’antisémitisme a un impact direct sur l’image, les intérêts, la réputation et le statut de la Pologne face au monde”, a ajouté Tusk. Lire la suite sur jforum.fr […]
Ma derniere reponse a vos interessants commentaires: loin de moi l’idee de voir une intention criminelle dans le regroupement familial voulu par Giscard d’Estaing, meme si les effets en sont souvent facheux. Mais son sabotage, organise au congres de Venise, du traite de paix israelo-egyptien, son sabotage des accords d’Oslo, sa protection de l’ayatollah Khomeini a Neauphle-le-Chateau, la liberation immediate, par ses soins, du criminel en chef de Munich reclame par l’Allemagne, sa visite au Proche-Orient reduite a celle des adversaires d’Israel (observe a la jumelle depuis la Jordanie), son origine familiale enfin (son pere fut sans doute le dernier a ecrire, 30 ans apres la rehabilitation de Dreyfus, un livre sur sa « culpabilite ») en ont fait, helas, un personnage dont l’influence nefaste en Europe a bien valu celle de nombre de generaux. Les pays qui revent de la disparition de l’Etat d’Israel ont-ils vraiment l’intention d’accueillir par millions les survivants eventuels (comme disait Choukheiry, le predecesseur d’Arafat) ? A Dieu ne plaise que la question se pose mais ne comptons pas sur l’Europe ou la France (qui recoit aujourd’hui a Bruxelles une delegation de six pays arabes pour nuire a Israel et a un eventuel plan de paix americain) pour contribuer, quel que soit l’avenir, a resoudre les problemes qu’elles auront contribue a creer.
Vous avez bien botté en touche, quant à l’appréhension du véritable problème de départ, relatif à la Pologne (et aux enjeux de la « mémoire », qui pour vous doit résolument être élastique) et pas du tout à la vie du père de Val ou à la visite de délégations arabes, dont certaines traitent aussi parallèlement avec Israël sur d’autres plans. D’autre part, vous comptez bien sur « l’Europe », puisque, pour vous on doit privilégier le ressentiment polonais envers les Juifs et lui accorder un blanc-seing sur son passé, à condition qu’elle nous rende service en « Europe ». Je dis simplement que ce n’est de cette façon qu’on obtiendra un minimum de respect. Et, à vraiment parler, si vous avez perdu celui dû à nos prédécesseurs, je ne vois pas l’intérêt ni l’utilité de cette discussion.
Le mot « camps de la mort polonais » est effectivement inadmissible. Que, par ailleurs, le texte de loi propose en Pologne ne soit pas acceptable, allant trop loin, est sur. Mais je suis plus que perplexe quant a la reaction, qui me semble tout a fait inopportune, des autorites israeliennes. Les vivants n’ont-ils pas la priorite sur les morts ? La Pologne aurait pu etre un des tres rares pays europeens, souvent opposes a Bruxelles (pour des raisons sans rapport avec Israel), a faire contrepoids a la politique anti-israelienne systematique des institutions europeennes. Etait-il opportun de se faire en Europe un ennemi mortel de plus ? Est-il encore temps, surtout, de reparer une partie des degats ? Remarquer que Yad Vashem, Serge Klarsfeld el le Centre Wiesenthal ont emis des communiques qui allaient dans le bon sens.
On ne vend pas son âme pour une poignée de lentilles. « Inopportune »????? … Vous confondez tout. « Les intérêts des vivants supérieurs à ceux des morts » : c’est le principe même d’une mémoire utilitariste de la Shoah : à combien faites-vous la fosse commune de nos parents? Au m-carré?
Votre propos fait honte à nos morts. Vous parlez comme un camelot, un batteleur de foire. La Shoah n’est pas votre patrimoine que vous pourriez rétrocéder en cas de besoin, pour arrondir les angles en diplomatie, « cela n’appartient même » pas en propre à Israël. On ne juge pas de l’histoire au gré des « opportunités », d’où sortez-vous de telles ignominies?
Ce n’est pas le sujet du qualificatif de « camp polonais » qui a posé problème, mais celui de dissuader la recherche sur les 200.000 Juifs morts aux mains de Polonais : ou faire comme s’ils étaient tous « résistants »? L’Europe revient alors au primo-gaullisme, efface Chirac et toute recherche sur les collabos non-allemands…
Maintenant, on peut aussi cloisonner intelligemment les sujets et comprendre la politique actuelle de l’Europe à l’aune des besoins de soutien, notamment militaires, des pays de l’Est face à la Russie, ou des réticences de ces mêmes pays face à l’afflux de migrants musulmans. Mais ce sont des sujets différents. Mettre les torts sur le dos d’Israël comme vous le faites relève d’une mentalité totalement arriérée. A cette heure, la Pologne, sur conseils d’Israël, a « gelé » le projet de Loi. Et c’est heureux que nous n’ayons pas à donner raison aux falsificateurs de l’histoire pour un plat de lentilles… : Poland, Israel plan talks to reword Holocaust Law
Dire qu’à côté de cela, certains osent encore penser : « Plus Jamais ça »! (comme Menahem Begin à l’époque). Si Israël existe, hormis que ce jeune pays n’a pas pu éviter la catastrophe, c’est au moins pour qu’on n’ait pas à lire des horreurs telles que celles-ci.
Ajoutons que ce qu’on pouvait espérer de cette controverse était de ramener la Pologne dans le « droit » chemin, à une reformulation et à une acceptation de torts réels à évaluer, sûrement pas à gommer par une loi d’application de la censure, ne menant à rien de moins qu’à l’oubli. Ce n’est pas parce que le sujet est complexe, sensible, qu’il faille trouver un chemin à défricher, un nouveau langage à échafauder, pour peser les trahisons passées, voire aussi le fil de corde sur lequel marchaient les Justes, où il était si facile de basculer de l’autre côté… Faire honneur à l’intelligence polonaise des situations, c’est reprendre le dossier à zéro et être capables de travailler d’arrache-pieds pour la conservation de leur et de notre mémoire -qui ne peuvent être dissonantes-. Je veux croire en la valeur de ce pays pour ne plus céder à la facilité. Sur eux et réciproquement repose tout l’édifice de la mémoire.
D’accord avec votre deuxieme commentaire, pas avec le premier. Ou avez-vous lu que je « mets les torts sur le dos d’Israël » ? non, j’aurais prefere une reaction plus mesuree, commencant par rappeler que les camps de la mort ne furent pas polonais. Celle des trois gardiens de la memoire que j’ai cites me semblait appropriee. Quant a la comparaison avec un plat de lentilles. … La politique europeenne actuelle contribue a mettre Israel en danger de mort. Parcourez, si vous avez le temps, le (tres gros) livre tout recent « The Middle East and World War III » de Michael A.Calvo pour vous convaincre que cette politique europeenne (initiee, plus que tout autre, par Giscard d’Estaing) est
pour certains pays un projet de continuation de la Shoah et pas seulement une course au petrole.
« Les vivants n’ont-ils pas la priorite sur les morts ? La Pologne aurait pu etre un des tres rares pays europeens, souvent opposes a Bruxelles » : vous réduisez « l’intérêt d’avoir une mémoire à votre confort actuel, face aux « politiques de l’Europe », qu’il faut combattre, mais pas au prix de dissoudre ce qui nous constitue : les vivants vivent, les morts sont rejetés dans l’oubli, l’anéantissement mémoriel… Vous situez votre objectif, la finalité à atteindre : avoir un loup pro-israélien à n’importe quel prix dans la bergerie européenne, et vous perdez de vue l’enjeu réel : le refus de toute altération du sens de la shoah comme garantie ultime que l’Europe peut conserver une réflexivité sur sa responsabilié réelle, passée, présente et à venir.
faites du commerce diplomatique avec la Shoah, en croyant que cela va « servir », mais à quoi, puisque l’être aura été perdu au profit de l’avoir????
Dans la mesure où votre propos est utilitariste , je stoppe votre effort de « relativisation » là où il en est resté. Il faut couper court à tout banalisateur. Si on commence à rogner sur le sens de la seule Shoah qu’on connaisse, on ne comprendra rien à une éventuelle seconde tentative, sachant par ailleurs qu’Israël existe avec d’énormes moyens de défense, militaires et diplomatiques. Or, comme par hasard, dans l’article ci-dessus, c’est un représentant « européen » Donald Tusk, lui-même ancien premier ministre polonais, qui aide le gouvernement actuel à mieux envisager le problème et à le reprendre. C’est tout ce qui importe. Et la Shoah nazie doit être distinguée de tout « amalgame » débile avec les capacités à s’organiser du monde arabe et ajoutons, même perse : similitudes dans l’intention n’est pas « génie du mal » face à un peuple dispersé et démuni de tout. La Shoah n’est pas un sujet de science-fiction. Pas plus qu’il ne doit y avoir de reductio ad hitlerum de ses adversaires, il ne doit y avoir de montée gratuite dans l’échelle de l’ampleur de dangers réels, pour Israël actuellement. Confondre Hitler et Giscard d’Estaing, politique d’invasion de la Pologne et de mise en ghetto avec le phénomène migratoire et le regroupement familial relève d’une profonde parano, même si on peut entendre certains « points communs » (violence, voyoucratie, trafics, effets de massification, et même viols de Cologne, réduction en « esclavage » du pays d’accueil)… dans un sens il s’agira de « quota » ou de capacités d’accueil et de fermeté sur la culture à conserver et à transmettre, dans l’autre on parle d’extermination par millier au jour le jour… Ce qui fait l’intelligence, c’est la capacité de discernement. La perdre relève de votre seule responsabilité.