Acte 2 des mesures énergiques de Trump contre l’Iran : ré-imposer sanctions levées dans le cadre de l’accord nucléaire

A la suite des dix premiers jours de contestation du régime iranien, Washington va encore donner un tour de vis supplémentaire en annulant certains bénéfices permis dans le cadre de l’accord nucléaire. A cette fin, le Président Donald Trump utilisera les dates-butoir dont il dispose d’ici la semaine prochaine, où il doit certifier l’accord nucléaire iranien et approuver les exemptions de sanctions. Ces intentions ont été indiquées par le Secrétaire d’Etat Rex Tillerson, dans une interview accordée à l’AP, vendredi 5 janvier.

Depuis que le président a demandé que l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran soit « corrigé ou annulé », a déclaré Tillerson, l’Administration travaille avec les représentants sur cette législation afin de la rendre plus acceptable par le président. En octobre dernier, Trump a signé avec réticence une exemption de sanctions pour encore trois mois.

Cependant, puisque ces allègements de sanctions ne sont pas intégrés dans l’accord nucléaire que l’Iran a signé avec les six puissances mondiales, il y a trois ans, les Etats-Unis peuvent les mettre de côté sans être accusés de ne pas se conformer à l’accord. Les Etats-Unis peuvent, par conséquent, certifier le cadre de l’accord tout en le vidant des bénéfices économiques que l’Administration Obama s’est empressée d’accorder au régime théocratique, hégémonique et apocalyptique d’Iran, qui a permis à celui-ci de récolter des centaines de milliards de dollars au trésor de guerre iranien, sans jamais en accorder un penny en direction du peuple.

C’est ce que Tillerson a voulu dire ne parlant de « corriger », plutôt « qu’annuler » l’accord nucléaire. Il a pour mission de reformuler l’accord, tout en faisant respecter la politique de Trump visant à contrer l’agression régionale de l’Iran et en continuant à soutenir les manifestations contre le régime. Ces mesures sont des composantes de la guerre de harcèlement sur le long terme, mise en place par l’administration Trump, et orchestrée contre le régime révolutionnaire chiite à Téhéran pur l’année 2018.

Les mesures qui suivent sont déjà dans les tuyaux, révèle DEBKAfile :

  1. Le Président Trump pourrait s’abstenir cette fois de signer les exemptions de sanctions, mais néanmoins re-certifier la conformation de l’Iran à cet accord.
  2. Le Département du Trésor américain a, pendant ce temps, annoncé de nouvelles sanctions visant les banques, des entités financières et des responsables – soit qui sont impliqués dans le programme de missiles de l’Iran, soit qui soutiennent les Gardiens de la Révolution iranienne et ses actions pour réprimer la dissidence populaire.
  3. Washington va, de la même manière, prendre pour cibles des entités au Moyen-Orient et au-delà qui servent les intérêts de Téhéran et reçoivent l’assistance financière et de l’armement de Téhéran. On en a un florilège d’exemples à travers le cas du Liban, du Hezbollah, des milices chiites d’Irak sous commandement iranien, des Houtis du Yémen, du Hamas, du Djihad Islamique palestinien et de tant d’autres.
  4. Une stratégie américaine très large est à présent en place afin d’arrêter ou de réduire les programmes d’aide américaine à des entités et gouvernements qui refusent de coopérer avec les objectifs de la politique de cette administration.
  5. Le plan original de Donald Trump était de travailler étroitement avec les Européens dans ces menées contre l’Iran. Puisque les gouvernements Européens [au premier titre desquels celui de Macron, plus en cour avec les dictateurs comme Erdogan] non seulement ont opté pour la non-coopération, mais en plus s’opposent catégoriquement au soutien américain aux manifestants iraniens, Washington a décidé d’aller de l’avant en ne comptant que sur lui-même, sans faire la moindre référence aux capitales d’Europe.
    Trump a donc mis au rebut l’un des principes fondamentaux de l’accord nucléaire qui a donné naissance à l’accord nucléaire, une étroite collaboration entre les Etats-Unis, la Russie et les puissances européennes dominantes.
  6. La rupture de ce partenariat transatlantique met la Russie de Vladimir Poutine face à un dilemme. S’aligner sur l’Europe concernant l’Iran placerait Moscou sur une trajectoire propice à une collision avec l’Administration Trump. Que Moscou sache pertinemment ce qui est en jeu transparaissait clairement dans les remarques faites par le Vice-Ministre des Affaires étrangères russe, Sergeï Ryabkov, le 4 janvier, en réponse à l’appel de Washington à un débat au Conseil de Sécurité de l’ONU sur la répression en Iran : « Nous mettons les Etats-Unis en garde contre toute tentative de s’ingérer dans les affaires internes de la République Islamique d’Iran ». Il a aussi averti Washington contre « la tentation d’utiliser cette période afin de soulver des questions à propos du JCPOA (l’accord nucléaire de 2015)
  7.   
  8. debka.com

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