Trump installe une colonie internationale au cœur de l’Etat juif
Le 28 février 2018, le journal saoudien Asharq al-Awsat a diffusé ce qui, selon ce journal, devrait correspondre aux propositions du président américain Donald Trump visant à régler, ce qui est couramment appelé, « le conflit israélo palestinien ». Parmi les propositions phares (de cet article), Jérusalem Est deviendrait la capitale de l’Etat de Palestine alors que la vieille ville de Jérusalem passerait sous contrôle international (sic). Autrement dit, Israël se verrait (peut être) dépossédé d’une partie des territoires situés à l’Est de Jérusalem (sur lequel il exerce sa souveraineté). Par ailleurs, il se verrait imposer une « colonie internationale » au cœur de sa capitale éternelle. On ne peut qu’être circonspect sur un tel projet s’il viole les principes fondamentaux tenant à la souveraineté étatique issus du Droit international.
Si le Président Trump a reconnu (ou plutôt admis) le 6 décembre 2017, que Jérusalem était bien la capitale de l’Etat juif, il s’est engagé à parvenir à une normalisation des relations entre Israël et les palestiniens. Aussi, a-t-il pris soin de préciser que son projet d’accord global comprendrait « l’absence de retour » en Israël, de ce qui est (absurdement) appelé « les réfugiés palestiniens », c’est-à-dire l’absence d’invasion d’Israël par les arrières petits enfants des palestiniens qui ont quitté la Palestine en 1948, qui n’y ont jamais mis les pieds, et qui reçoivent des millions de dollars, chaque année, à ce titre. En outre, l’Etat palestinien créé serait démilitarisé (violant ainsi, même si l’idée est bonne, le principe de souveraineté étatique). Par ailleurs, la Vallée du Jourdain resterait sous contrôle israélien, pour éviter les tentatives d’incursion de voisins mal intentionnés. Enfin, il ne serait plus fait référence à la notion insensée des « frontières de 1967 » (louons son pragmatisme sur ce point).
Notons, également que les blocs d’implantations juives en Cisjordanie passeraient sous souveraineté juive (ce qui est déjà quasiment le cas dans les faits) pendant que les prérogatives palestiniennes seraient accrues sur les zone A et B de Cisjordanie (40% du territoire) en terme sécuritaire et administratif, ce qui serait parfaitement logique, s’agissant de territoires peuplés de palestiniens sur lesquels l’Autorité palestinienne exerce déjà un contrôle administratif exclusif.
S’agissant du volet financier, des milliards de dollars seraient transférés aux palestiniens pour leur faire accepter le bébé et compenser leur renonciation au soi- disant « droit au retour » (qui n’existe, en réalité, que dans leur rêve).  Enfin, sur le plan sécuritaire, Israël conserverait le contrôle des frontières avec l’Etat palestinien et l’Egypte assurerait la sécurité dans la bande de Gaza (ce qui est une nouvelle  violation du principe de souveraineté, même si la solution est sage).
 
Il convient donc de se pencher sur le potentiel projet de dépossession d’Israël sur les terres situées à l’Est de Jérusalem (1°) et la suggestion consistant à implanter une colonie internationale dans la vielle ville (2°) : il s’agirait ni plus ni moins, de violations flagrantes de tous les principes qui gouvernent le Droit international.
Le principe international absolu, en matière de souveraineté, est celui de « Utis possidetis Juris », issu du Droit romain qui signifie : «vous posséderez ce que vous possédiez déjà ». La règle qui se nomme « l’intangibilité des frontières » permet d’entériner, de facto, les situations nouvelles. Ainsi, les États nouvellement indépendants ou les belligérants d’un conflit conservent leurs possessions pour l’avenir ou à la fin du conflit, en dépit de l’existence de traités antérieurs.
Par exemple, l’annexion de la Cisjordanie par le Roi Abdallah (le 24 avril 1950), a transformé la ligne de front de la guerre israélo arabe de 1948 1949, en frontière internationale, quoi qu’en pensait la communauté internationale.
Par la suite, l’annexion de Jérusalem par Israël, en juin 1967, a modifié la situation géopolitique. Bien que les nations Unies n’aient jamais reconnu l’annexion de Jérusalem et qu’elles se soient opposés à la Loi fondamentale sur Jérusalem d’août 1980 (avec la résolution 478 du Conseil de sécurité du 20 août 1980), la renonciation par Hussein de Jordanie à la souveraineté du Royaume Hachémite sur la Cisjordanie le 31 juillet 1988, interdit désormais toute contestation de l’annexion de Jérusalem. Seule la Jordanie pouvait le faire, ce qui n’est plus possible, d’autant que les parties ont fait la paix en 1994. En tout état de cause, Jérusalem n’a jamais concerné les palestiniens qui ont refusé la création d’un Etat arabe en novembre 1947.  
1° sur l’établissement de la capitale palestinienne à l’Est de Jérusalem
La création de la capitale palestinienne ne peut intervenir dans n’importe qu’elle condition. Le concept de « Jérusalem Est » a évolué avec le temps. Lorsque la Transjordanie a annexé la Cisjordanie en avril 1950, il s’agissait de la partie orientale de la vielle ville qui abritait le mont du temple. Lors de la guerre des six jours, Jérusalem Est a été reconquise par Israël qui l’a annexée le 11 juin 1967.
Jérusalem Est s’est alors élargie : le 27 juin 1967, la Knesset a voté une loi autorisant le gouvernement à étendre l’autorité de l’Etat sur toute la partie de la terre qu’Israël déciderait…. Le 30 juillet 1980, la Knesset  a adopté la Loi fondamentale proclamant « Jérusalem, entière et unifiée, capitale d’Israël » qui a pris soin de préciser, dans son article 5 : « le territoire de Jérusalem comprend, entre autres, toutes les parties de la ville intégrées dans la municipalité de Jérusalem depuis le 28 juin 1968 », en l’occurrence les terres appréhendées par l’Etat d’Israël (sur la base d’ordres militaires) qui ont été intégrées à Jérusalem à différentes dates telles, le 8 janvier 1968, le 14 avril 1968, le 30 août 1970, le 20 mars 1980, et même après l’adoption de la loi fondamentale, le 1er juillet 1982, le 16 mai 1991, le 1er février 1995…     
En 1993, le concept de Jérusalem Est a encore évolué avec la mise en place du « Grand Jérusalem », qui a inclus 600 kilomètres carrés de terres nouvelles, (soit le dixième de la surface de la Cisjordanie) sur lesquelles ont été installées des implantations juives avec une contiguïté entre elles grâce à un réseau de routes reliant « le Gush Etzion », « Efrat », « Maale Adumim » et « Giv’at Ze’ev » et leur liaison à d’autres implantations situées à l’est comme Pisgat Zeev et French Hill.
Si donc la capitale palestinienne est implantée sur les terres situées à l’Est de Jérusalem, mais à l’extérieur de la clôture de sécurité sur lesquelles résident 100 000 palestiniens  qu’Israël veut exclure de la circonscription de Jérusalem, le projet de Trump sera salué par l’ensemble des israéliens. A défaut, Israël pourra le refuser à bon droit, en invoquant le Droit international.
2°- sur la colonisation internationale de la vielle ville de Jérusalem
La résolution 181, adoptée par l’Onu le 29 novembre 1947 prévoyait, de placer la vieille ville sous tutelle des Nations Unies. Acceptée par Israël, elle a été refusée par les palestiniens, à l’origine de son annexion par la Jordanie. Le principe d’intangibilité des frontières interdit désormais toute colonisation internationale de la vieille ville. Le Président américain ne peut donc revenir à la situation de 1947. Il devra donc reprendre sa copie sur ce point et respecter les règles du Droit international.
Israël n’a donc rien à craindre du projet américain en germe.
Par Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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Sarah LENTY

C’est réjouissant de voir tous ces commentaires sur Israël et sa survie.

Eliezer

J’ai une meilleure idée. Une partie de Jérusalem aux palestiniens, la moitié de Bethlehem aux juifs; un quart de Haifa aux palestinien et la moitié de Ramallah aux juifs. Le Queens sous le contrôle internationale. Ce n’est pas génial ça? Les premiers indiens étaient musulmans comme nous le savons tous. Et puis je suis fatigué de dire des bêtises. Comment les gens font pour en dire continuellement? Trump écoute aussi ses démons.

ixiane

Et moi j’affirme que prendre le moindre lopin de la Terre d’ISRAEL est illégal !! pourquoi , croyez vous que l’ONU n’a jamais proclamé un ETAT Palestinien en ISRAEL ??? PARCE QUE c’est illégal !! L’ONU s’est investie d’une CHARTE ( charte de l’ONU) et dans son chapitre 12 il y a un article, le 80, qui dit que personne ne peut créer un Etat dans un ETAT , faire ou défaire un ETAT , et surtout pas l’ONU !!
Maintenant , rien ne l’empêche de prendre un ETAT pour un Idiot et l’inviter insidieusement de bien vouloir poser sa signature sur un papier pour le déposséder : ceci est légal ! Alors voyons si ISRAEL est cet Idiot qui voudra bien céder un bout puis un autre, jusqu’au terme de la création d’un ETAT Palestinien à la place de l’ETAT d’ISRAEL !!!

rachel

Rectificatif : …et nous le savons depuis toujours, nous Juifs…

rachel

J »ai toujours trouvé un fort côté Maverick à Trump : Maverick se dit d’un personnage totalement imprévisible comme l’éleveur texan du même nom qui n’avait pas voulu marquer son cheptel au mépris des lois de l’époque ou comme le joueur de poker à une table qui se fiche éperdument des règles du jeu.
Jérusalem est la capitale d’Israël et nous les savons depuis toujours, nous Juifs et il n’est point besoin d’un Président, fût-il américain, pour nous le confirmer surtout quand ce Président a un énorme côté fantasque sinon, les Juifs risquent d’aller de désillusions en désillusions.
Un Maverick peut tout à fait dire le contraire de ce qu’il a dit la veille le jour d’après : c’est cela Trump.

ixiane

« nous le savons depuis toujours , nous juifs  » ! eh bien je ne suis pas juive et je le sais aussi depuis toujours et je sais aussi qu’elle restera la CAPITALE du Royaume JUIF à jamais ! et vous voulez savoir comment je sais ?? je lis la BIBLE qui ne date pas d’hier… et il y est dit que JERUSALEM la CAPITALE du Peuple Israélite, au Centre du PAYS d’ISRAEL est la DEMEURE de L’Eternel et toutes les nations qui se ligueront devant JERUSALEM pour s’en emparer , seront maudites et en langage actuel : se casseront les dents !! ( seront anéanties) , le faux dieu ira d’où il vient, son Enfer !!!

Alain Soupe de l'Ile Maurice et Chretien pour Israel et pour un Jerusalem uni

JERUSALEM est la Capitale eternelle d’ISRAEL et aucun etranger qu’il president ou autre n’a le droit dinterferer dans l’alliance de DIEU avec ISRAEL que JERUSALEM est et sera la capital eternelle d’Israel

yacotito

Ce sur quoi israel doit veiller de maniere inconditionnelle c’est sa securité (controle israelien de la vallée du jourdain, couloir malé adoumim), entre autres.
il faut aussi qu’israel s’assure que la solution trouvée sera aussi acceptée par les voisins arabes.

maintenant, s’il faut faire des compromis raisonnables sur certains points, on ne pourra pas l’éviter.