An airport security check at Ben-Gurion International Airport. Crédit photo Dan Keinan
Alain Houpert, Sénateur de la Côte-d’Or. Photo © DR

Tribune. Alain Houpert est sénateur de la Côte-d’Or et membre du groupe Les Républicains au Palais du Luxembourg. Il évoque ici la lutte anti-terroriste, alors que le gouvernement défend à partir de ce lundi son projet de sortie de l’état d’urgence.

 

Source : Valeurs Actuelles

A partir du 25 septembre, l’Assemblée nationale examinera en séance publique le projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, déjà adopté par le Sénat le 18 juillet.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb défendra les amendements du gouvernement qui visent à un quasi-retour à la version initiale de son texte modifié par la Chambre Haute. Objectif affiché : permettre une sortie de l’état d’urgence au 1er novembre tout en garantissant néanmoins une meilleure sécurité pour nos concitoyens.

Des polémiques se sont déjà fait jour, les uns fustigeant une « dérive sécuritaire », les autres jugeant ces nouvelles dispositions insuffisantes.

En ce qui me concerne, je juge que le débat est ailleurs : il est dans l’engagement de toute notre Nation dans la lutte contre la menace terroriste, tel que celui qu’a mis en place, avec succès, l’État d’Israël.

Un expert israélien de la sécurité le confirme : la base de la lutte anti-terroriste, la plus fondamentale, la plus importante, est le renseignement. Un renseignement basé sur quatre piliers : renseignement humain, renseignement électronique, renseignement visuel et renseignement numérique. Aujourd’hui ces quatre éléments sont inséparables pour obtenir une palette complète d’éléments et de moyens pour lutter en amont contre les terroristes.

Israël a donc du investir des moyens considérables dans le recrutement de personnel de très haute qualification, pour produire des arabophones, inventer et mettre en place des stratégies pour repérer avant qu’il passe à l’action le terroriste islamiste.

A l’aéroport Ben Gourion par exemple, au-delà des systèmes de renseignement existant pour tout le pays, l’aéroport s’est doté de dispositifs de contrôle et de détection parmi les meilleurs au monde. Il y a, dès l’arrivée en voiture, en taxi, en train ou en bus des contrôles à différentes étapes pour vérifier qui veut pénétrer dans l’aéroport ; les voyageurs sont scannés par des logiciels de reconnaissance qui détectent toute personne ou comportement suspect. Un bagage ne peut pénétrer sur les zones sensibles sans être auparavant contrôlé par un système de densitométrie qui élimine tout risque d’erreur humaine ou de complicité du personnel de l’aéroport. Un bagage suspect est immédiatement écarté, vérifié à l’écart du public par des professionnels formés et, s’il a été ouvert alors qu’il ne contenait rien de nocif, vous est rendu avec un mot d’excuse.

Un choc pour qui a constaté avec quelle facilité on peut pénétrer dans l’aéroport Charles De Gaulle ou Orly sans qu’il y ait eu aucune véritable vérification ou en tout cas relativement peu, avec une valise ou des sacs qui n’ont été examinés par personne !

Regardons l’expertise d’Israël dans la détection – sur les réseaux sociaux mais aussi le dark net – des contenus et des profils dangereux, parfois sur le point de passer à l’action ! Des systèmes de recherche cybernétique sur la toile y ont été développés, souvent par des ingénieurs et techniciens, très jeunes, formés par l’armée israélienne durant des années de service militaire : ils sont inventifs, créatifs, extrêmement réactifs et adaptés face au danger car ils savent se mettre à la place d’un terroriste. Ils ont appris comment entrer dans sa psyché, dans ses jeux, dans le réseau de ses contacts et de ses amis, ses lectures et ses fantasmes pour réussir à identifier le prochain tueur qui rêve, fusil ou arme blanche à la main, ou au volant d’un camion, de tuer le plus de gens possible.

Regardons comment Israël a su impliquer sa société civile dans la lutte anti-terroriste ! Non pas évidemment dans la lutte armée, mais dans cette prise de conscience collective que chaque citoyen est membre d’une société qui doit se protéger. Cette conscience collective, que l’on pourrait nommer civisme, est une carte majeure dans une démocratie qui a besoin de chacun de manière intelligente, sereine et prompte pour assurer la sécurité de tous. En Israël la police et les services de sécurité savent qu’ils peuvent compter sur des millions de citoyens.

Ceci est le résultat d’une histoire et d’une expérience souvent dures, liées à cette certitude que pour gagner contre le terrorisme il faudra les yeux bien ouverts, les oreilles à l’écoute et toujours être sur le qui-vive. Est-ce inciter nos concitoyens à devenir paranoïaques, suspectant chez chaque personne croisée dans la rue un terroriste en puissance ? Justement non ! En éduquant la population à reconnaître des comportements suspects, en enseignant avec mesure et intelligence les précautions élémentaires et les bons reflexes en cas d’identification d’une menace, on permettra des opérations précises et ponctuelles fondées sur du renseignement précis, tactique et micro-tactique, pour obtenir des résultats concrets… et éviter l’amalgame, la xénophobie irrationnelle et la tentation de l’auto-défense ou le refuge dans des idéologies extrêmistes et stupides.

Israël enfin ne croit pas à la déradicalisation : avec la fermeture de nos centres dédiés à cette utopie, force est de constater que l’état israélien avait raison. L’éducation pour sortir les islamistes du terrorisme est une approche naïve et inefficace. Ces gens-là ne sont ni drogués ni malades mais convaincus d’être dans la vérité. Leur but reste un Islam total, totalitariste, fondamentalement violent. Les politiques carcérales restent des prérogatives qui peuvent différer d’un État à l’autre mais investir des millions et des millions dans l’éducation pour des gens qui crachent sur la démocratie, qui ont la haine des états dans lesquels ils vivent reste une approche malheureusement inutile.

Renseignement, éducation civique, approche pragmatique de l’idéologie islamiste : c’est là à mon sens la véritable clef de la lutte anti-terroriste tel que l’État d’Israël, sans prétendre donner de leçons, nous l’enseigne. Nos démocraties auraient grand intérêt à regarder avec attention la façon dont Israël s’affirme comme un état leader dans la guerre contre les tueurs radicalisés. Il n’est plus temps de polémiquer sur la loi mais d’entreprendre, avec courage, conviction et une volonté implacable, la bataille contre la plus grande menace qui pèse sur notre pays.

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marman68

LES ISLAMISTES N’ATTENDENT QU’UNE SEULE CHOSE : c’est que l’état d’urgence soit levé, car malheureusement ce qu’il ne faut pas oublier c’est que l’on est en guerre contre l’état islamiste, et que dans une guerre on ne baisse pas les armes aussi facilement, levé l’état d’urgence c’est comme leurs dirent vous pouvez recommencer à nous faire la guerre sans crainte, on est en guerre et ça ce gouvernement veut tout faire pour nous le faire oublier…..enfin….jusqu’à la prochaine attaque terroriste