Poutine rencontre Erdogan à Sotchi afin de conclure un accord séparé sur Idlib,
nuisible aux Etats-Unis, aux Kurdes et à Israël
Le président Vladimir Poutine insistera pour que l’offensive d’Idlib se produise aussi tôt possible, lorsqu’il rencontrera le turc Tayyip Erdogan à Sotchi le 17 septembre. M. Erdogan utilisera les avantages qu’il a obtenus, jusqu’à présent, grâce à l’aide Washington, pour forcer Poutine à repousser son offensive et conserver un levier d’action pour maximiser ses propres intérêts.
Exclusivité DEBKAfile : Poutine voudra que l’opération Idlib soit lancée, au plus tard, fin octobre ou début novembre. Pour répondre à cette demande, Erdogan bénéficiera du temps suiffsant pour déplacer son supplétif rebelle pro-turc, la puissante milice islamiste combattante Hayat al Tahrir al-Sham (HTS), du centre d’Idlib vers le nord, où la province est frontalière avec la Turquie. Cela conviendra à Poutine, car il élimine la force de résistance la plus efficace sur la voie de la future offensive russo-irano-syrienne pour récupérer Idlib. Il place, en outre, à une distance raisonnable, des milices rebelles qui ont assailli la base aérienne russe de Khmeimim par des attaques de drones.
Les Américains, tout en gagnant un délai permettant d’organiser le sauvetage des populations d’Idlib et la suspension d’un possible affrontement avec les Russes, serontles perdants de l’accord Poutine-Erdogan. La Turquie sera libre de consolider sa présence militaire le long des frontières nord de la Syrie. Erdogan pourra alors se servir du HTS comme d’un marteau contre les dirigeants des Kurdes syriens en quête d’autonomie (en particulier la milice des YPG), qui favorisent les intérêts américains.
Poutine, en donnant à Erdogan ce qu’il veut dans le nord de la Syrie, se sert d’une longue vue, note DEBKAfile. La Turquie, qui achète la moitié de sa consommation annuelle de pétrole à Téhéran, a annoncé qu’elle continuerait à acheter du pétrole iranien au mépris des sanctions américaines. Le résultat sera une importante réduction des relations entre Washington et Ankara dans les mois à venir. Cela rapprochera Erdogan de Moscou, au moment même où l’offensive trilatérale retardée devrait décoller à Idlib. Lors de leurs entretiens à Sotchi lundi, Poutine va sans doute négocier dur pour obtenir le soutien d’Erdogan au moment le plus crucial de la guerre en Syrie et de l’affrontement entre les diverses zones d’influence.
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Adaptation : Marc Brzustowski
Putin meets Erdogan at Sochi to cut a separate deal for Idlib
Cet accord similaire aux autres accords de cessez le feu pris par les russes autour d’Alep, de Damas ou du Golan ne sera bien sûr pas respecté. Poutine attendra le moment favorable pour lui donner le coup de grâce et envoyer quelque centaines de milliers de syriens sur les routes de l’exil.