Les hauts-gradés russe, américain et turc réunis à Antalya pour désamorcer les tensions autour de Manjib

Et décider du sort de la guerre en Syrie et en Irak.  

Mardi, les responsables militaires de Russie, de Turquie et des Etats-Unis, les plus hauts placés de leur hiérarchie, se sont rencontrés dans la ville d’Antalya afin de désamorcer les tensions dans la ville de Manbij en Syrie, qui est menacée par les djihadistes mercenaires envoyés par Ankara.

Tant la coalition dirigée par les Etats-Unis d’Amérique que la Fédération de Russie ont déployé des troupes à et autour de Manbij afin de dissuader l’agression de la Turquie contre les Forces Syriennes Démocratiques sur le terrain.

Cette visite des hauts responsables militaires des trois pays survient à la suite de la déclaration du Premier Ministre de Turquie, lundi, qui suggérait que l’Opération Bouclier de l’Euphrate en Syrie devrait renoncer à s’emparer de la ville de Manbij à cause du soutien à la fois russe et américain envers les Forces Démocratiques Syriennes.

« Sans coordination avec les Etats-Unis et la Russie à Manbij, il n’y a aucun moyen de poursuivre cette opération », avait-il déclaré dépité, lundi, ajoutant que les drapeaux russes et américains flottent au-dessus de Manbij, en ce moment.

Nawaf Xelil,, un analyste kurde et ancien responsable du Parti de l’Union Démocratique (PYD) a déclaré à AraNews que cette réunion survient après l’échec de la Turquie à s’emparer facilement d’al-Bab et à cause de cette présente conjointe russo-américaine à Manbij.

« De mon point de vue, les Américains et les Russes ne permettront pas à la Turquie de toucher aux FDS, parce que tous les Syriaques, les Arabes des tribus du Nord et les Kurdes donnent le sentiment d’une réelle unité au sein des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) » a t-il ajouté.

« La Turquie sait que les Etats-Unis ne changeront pas leurs plans [que Trump vient de réclamer à l’issue d’une réflexion de 30 jours à l’Etat-Major]. Les Forces Démocratiques Syriennes ne sont plus qu’à 8 kms de Raqqa, détenue par Daesh, et elles ont coupé les routes entre Raqqa et Deir ez Zor. Les FDS sont actuellement sur le fleuve de l’Euphrate », a précisé Xelil à ARA News.

Il a ajouté que la Turquie est « en mauvaise posture, avec de mauvaises relations envers ses voisins et envers l’Occident ».

« La Turquie est dans une « position de faiblesse, elle a de très mauvaises relations avec l’Irak, avec la Syrie, l’Iran, l’Allemagne et maintenant les Pays-Bas qui demande à la Turquie de ne pas faire d’ingérance ni de propagande en Hollande durant le référendum présidentiel d’avril », dit-il, ajoutant que les Kurdes, en revanche, ont bâti de bonnes relations du fait de l’efficacité de leur combat contre les terroristes de Daesh ».

Le chercheur Nicholas Heras, du centre pour une Nouvelle Sécurité Américaine, basé à Washington, a déclaré à ARANews, que la Syrie est actuellement au stade où des acteurs puissants se répartissent le butin de la guerre contre Daesh.

« La guere civile syrienne vient maintenant d’entrer dans une phase où des acteurs d’Etats puissants discutent de la façon de subdiviser et répartir les prises de guerre territoriales contre Daesh. La stratégie contre daesh de « progression rampante » observée par l’Administration Obama et prolongée plus massivement par l’Administration Trump avec le plan Mattis en cours, qui a débouché sur la création des FDS,s’achèvera probablement par un mandat américain de protection sur les zones conquises contre Daesh (par l’armée kurdo-arabe) », dit-il.

« La Turquie veut s’assurer que ces zones ne tomberont pas pour devenir un dominion appartenant aux Kurdes, et la Russie veut retransférer ces zones à Assad, quanbd la campagne américaine contre Daesh se terminera. Les Etats-Unis, comprennent juste en ce moment, sous l’Administration Trump, qu’ils disposent d’un levier pour influencer sur l’avenir de la Syrie, grâce aux bénéfices énormes accumulés par la campagne anti-Daesh des forces kurdo-arabes appuyées par les Etats-Unis », conclut Heras.

Reportage de : Wladimir van Wilgenburg | Source: ARA News

Antalya : Sommet épique russo-turco-américain sur la Syrie


EXCLUSIF : Pour la première fois, les principaux soldats des Etats-Unis, de Russie et de Turquie participent à une réunion secrète dans la ville turque d’Antalya, dans un effort urgent d’une durée de deux jours, visant à éviter un affrontement direct entre leurs trois armées, qui se tiennent dangereusement face-à-face dans le Nord de la Syrie.

Le Général Joseph Dunford, président des chefs d’Etats-Majors conjoints américains, le Général Valery Gerasimov, Commandant-en-chef des forces armées russes et le Général  Hulusi Akar, chef d’Etat-Major de l’armée turque, se sont assis ensemble autour d’une table mardi 7 mars.

Les sources des renseignements militaires de Debkafile révèlent que l’agenda formel de cette assemblée extraordinaire concerne la situation de la guerre syrienne. Mais cette rencontre a une portée plus générale et plus complète sur des questions à revoir en détail, afin de répondre à au moins six défis urgents :

1. Comment empêcher ces trois armées, ont les convois armés sont actuellement en train de converger vers la ville du Nord-Est de la Syrie, Manbij, désormais libérée par les YPG kurdes des griffes de l’Etat Islamique, de s’affronter pour savoir qui doit s’en emparer.

2. Comment faire en sorte que les conditions de cette collision approchante revienne à la normale (processus de désescalade) et, au contraire, les transformer en point de départ et en tremplin de leur future coopération dans le conflit syrien en général et vers l’expulsion définitive de l’Etat Islamique, en particulier [ce qui implique de résoudre la « Question kurde » syrienne, cette armée supplétive qui mérite tous les éloges]

3. Les trois chefs d’armée examineront à la loupe les plans d’une offensive trilatérale et combinée afin de chasser Daesh de sa capitale syrienne, Raqqa.

4.  Comment traduire leur collaboration à trois entrées visant à vaincre Daesh en un effort conjugué contre le même ennemi en Irak?

5.  S’ils sont capables de conclure un accord à Antalya,les trois Généraux envisageront comment l’appliquer dans le cadre de la direction de l’armée syrienne, qui est à présent complètement sous le commandement russe.

6.Dans l’éventualité d’un échec dans l’aboutissement à des conditions acceptables en vue d’une coopération américano-russo-turque en Syrie, les trois chefs d’armée chercheront une entente sur la façon de diviser la Syrie en secteurs d’influence. Ils détermineront, parmi ces secteurs, ceux qui doivent être contrôlés par les forces américaines et hors de portée de forces russes, et quels sont ceux qui seront placés sous contrôle russe exclusif et interdits à toute intervention américaine.

Les sources des renseignements militaires de Debkafile décrivent ce rendez-vous unique comme la plus importante rencontre américano-russo-turque depuis la prise de pouvoir de Donald Trump le 20 janvier.

Les trois Généraux travaillent certainement avec des lignes directes ouvertes en direction de leurs Présidents respectifs – Le Général Dunford en lien avec le Président Trump, le Général Gerasimov référant à Vladimir Poutine et le Général Akar envers Recept Tayyip Erdogan. S’ils parviennent à déboucher sur des accords permettant de travailler ensemble, avec l’approbation de leurs Présidents respectifs, Trump aura accompli son objectif ciblé répété à l’envi de faire équipe avec Moscou afin d’éradiquer Daesh [malgré les crocs-en-jambe de la précédente Administration et de ses complices dans les médias et services de renseignements] 

Poutine, également, aura gravé de sa marque une prouesse diplomatique historique : pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et après des années de guerre froide [avec un nouveau pic artificiel sous Obama], les Armées russe et américaine se seront alliés pour vaincre un ennemi commun, précisément le terrorisme radical islamiste et pour créer une coordination des opérations militaires russes qui a ses ramifications jusqu’en Irak.

Erdogan s’en sortira également en tirant les marrons du feu. La Turquie et son armée deviendraient ainsi les partenaires dans la détermination de l’avenir de la Syrie et le combat contre Daesh. Et le départ de Barack Obama de la Maison Blanche marquerait ainsi le début de l’ascension de la Turquie vers un statut de puissance régionale équivalent ou supérieur à celui de l’Iran…

[NDLR : seulement voilà : il faut bien reconnaître que la Turquie comme l’Iran sont les deux principaux vecteurs, en Syrie et en Irak, de l’islamonazisme, sous sa forme sunnite, Daesh ou chiite : les Gardiens de la Révolution et les différentes milices sous leurs ordres. On ne sort donc pas de la quadrature du cercle moyen-oriental et islamiste, le loup ayant intégré la bergerie, d’un côté comme de l’autre]. 

Debkafile Exclusive Reportage Exclusif 7  Mars 2017, 7:34 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

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