Saison France-Israël : des objectifs bridés d’avance?©

Saison croisée France-Israël : ça, mieux que le boycott?

Qu’attendre de cette inauguration d’événements culturels par Binyamin Netanyahu et Emmanuel Macron?

• Une once de pragmatisme au-delà des pièges idéologiques

A l’heure même où le Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu arrive en France, on peut, d’ores et déjà, dire que les grands dilemmes politiques du moment, entre la France et Israël, sont bordés par l’actualité :

• L’un comme l’autre chefs d’Etats se sont faits couper l’herbe radioactive sous le pied, puisque le chef de l’Agence à l’énergie atomique Iranienne, Behrouz Kamalvandi, a choisi ce matin pour annoncer que l’Iran va déclarer à l’AIEA l’augmentation substantielle de sa production d’uranium enrichi. Que peut opposer Macron à cet argument à l’eau lourde avancé par Téhéran, pour relancer le processus de Vienne, avec ou sans Trump? Netanyahu n’arrive pas, sur ce sujet, en « terrain conquis », mais sur une terre brûlée par le sabotage des Ayatollah eux-mêmes.
• Certes, en ce jour de Naksa, plus grande catastrophe que la catastrophe précédente, la Naqba, les Palestiniens pleurent la fin de l’occupation égypto-jordanienne, à cause de la défaite massive des armées d’occupation arabes, sur tous les fronts, face au petit Etat Juif. On doit s’attendre à de nouvelles manifestations à la barrière de sécurité entre Israël et Gaza, probablement d’autres, au moins commémoratives en Judée-Samarie. C’est, du moins, le pari du Hamas et du Djihad Islamique, qui jouent aujourd’hui, leur va-tout, en matière de peaux de moutons dissimulant les loups terroristes sous les mouvements de foules enragées, devant se faire passer pour « pacifistes » aux yeux des opinions publiques occidentales. On sait que Macron et son mouvement « En Marche » -arrière vers la soumission -ou les territoires perdus de la République-, sont particulièrement friands de ces leurres pour pauvres caves chatouilleux sous les « zones sensibles ».
• Néanmoins, au-delà de possibles effets spectaculaires de cette journée de baroud, les militaires sur le terrain anticipent que la journée risque d’être « de basse intensité » et que le Hamas mettra toute son énergie à faire tuer ses hommes à la tête des civils, vendredi 8 juin prochain, Journée de « Marche sur Jérusalem », qui doit être aussi violente que celle du 14 mai dernier.
• Le véritable enjeu, en matière de « négociations » attendra la fin du Ramadan (Trump ne voulant pas couper l’appétit des masses), pour l’annonce du plan de paix américain. Hormis d’offrir de l’indignation d’oie blanche sur commande, l’équipe Macron n’a pas grand chose à discuter sur le fond ou les perspectives, avec son hôte, le premier ministre israélien.
• Netanyahu ne cesse de déclarer (notamment à son homologue Angélique Merkel, rencontrée hier à Berlin) : « Israël est le pays qui travaille le plus pour empêcher un effondrement à Gaza », (Netanyahou lors d’un point de presse avec des journalistes à Berlin après sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel). Lors de leur rencontre, M. Netanyahou a déclaré à Mme Merkel que la crise à Gaza était le résultat de la mauvaise gestion de la situation par le président palestinien Mahmoud Abbas et de la décision du Hamas d’investir tout l’argent qu’il reçoit dans le terrorisme. Il est temps, selon lui, que les Européens examinent précisément les responsabilités politiques dans la région et comprennent que Hamas et Fatah n’apportent rien pour seulement sortir la tête hors de l’eau de leurs administrés. Ils ne font, d’ailleurs, pas que les envoyer à la mort, ils la programment, chaque jour, par leur refus de coopérer à la moindre solution des problèmes quotidiens, par idéologisme du Jourdain jusqu’à la Mer. C’est aussi de cette ornière politique et mentale que l’Europe, si elle veut servir un jour à quelque chose au Moyen-Orient, hormis son jeu consistant à désigner l’éternel coupable, devra contribuer à sortir le monde arabe en général et les Palestiniens en particulier. Un Labeur qui pourrait lui prendre plusieurs décennies…

  

  Finalement, cette saison croisée France-Israël tombe à pic, même si l’inverse est également vraie, c’est-à-dire qu’elle tombe « au plus mauvais moment », à cause des tensions et crispations perceptibles sur le visage des Macroniens.

  Elle aura, en effet, une visée essentiellement pédagogique, car on ne s’adresse pas à un intoxiqué en crise de manque en lui parlant de réalités trop brutales, qui risqueraient de le bouleverser, comme un électrochoc l’incitant à remonter à la surface, plutôt que de se laisser noyer sous la propagande hostile. Il faut d’abord dés-idéolo-giser cette pauvre France qui laisse des manifestations houleuses marcher aux cris de « Mort aux Juifs » et a besoin de huit mois pour découvrir le caractère antisémite du geste consistant à passer les vieilles dames rescapées de la Shoah par la fenêtre. Cette France sans âme et tétanisée qui laisse des prédicateurs pro-islamistes vider les étales des magasins et pratiquer sans entrave le boycott quotidien en ne sachant même plus sévir contre ces délinquants. Cette France qui se laisse mener par le bout du nez, lors des happenings hebdomadaires orchestrés par le Hamas.

• Saison croisée France-Israël à Carrefour, le bien nommé

Modestement, chacun campant sur ses positions politiques, dans un tel contexte de gabegie morale, c’est une grande victoire que de pouvoir parler échanges, culture, technologie, laisser artistes et intellectuels s’ébattre. Car, dehors, la tempête palestiniste fait rage et 53% des jeunes Français de la génération Macron (post-génération Hollande) pensent, comme du temps de l’ignorance crasse des Moudjiks, serfs des Tsars, que le Sionisme est un complot maçonnique mondial visant la domination du monde. Sauf que Nicolas II, lui, avait refusé le document présenté par son informateur de l’Okhrana (la police secrète de l’Empire russe), Mathieu Golovinski et intitulé « le Complot des Sages de Sion ». Force, donc, est de constater que l’inculture comme le désert avance (France Gall de mémoire bénie)

Comme l’énonce la plaquette de présentation de ces journées du patrimoine franco-israélien :

Il est des amitiés que ne peuvent altérer ni les turbulences de l’Histoire ni les profondes transformations que connaissent nos sociétés. Il en va ainsi de l’amitié entre Israël et la France…. Cette amitié s’enracine plus profondément dans une affinité politique et philosophique. Israéliens et Français ont en commun de mêler aspiration à l’Universel et enracinement dans l’Histoire.

Néanmoins, le trémolo ne se fait guère attendre :

il y a l’attachement indéfectible de la France à l’existence et à la sécurité d’Israël, mais aussi la conviction qu’Israël se doit, pour lui-même, pour la paix et pour la sécurité de la région, d’engager toutes ses forces dans la réussite d’une négociation avec la Palestine aboutissant au règlement digne, juste et équitable d’un conflit qui gangrène la région.

On part de loin, très loin. Le calibrage du programme sur des objectifs accessibles rend l’événement possible, contre toute attente liée au contexte et au climat sociopolitique. L’exploit consistera donc à laisser s’exprimer sans haine, en des lieux protégés des espaces extérieurs contaminés, les bienfaits du Sionisme, tels qu’il est et travaille quotidiennement à l’amélioration des conditions de vie de l’espèce humaine, par l’apport de ses innovations, sur tous les continents et notamment en Afrique. C’est un petit pas pour la France… Mais un grand pas pour l’humanité!