La révélation du plan de représailles iranien pourrait entraîner son report

Analyse : Même si les Iraniens décident de poursuivre leur plan et ordonnent aux milices syriennes de tirer un barrage de missiles sur une base militaire du nord d’Israël, les systèmes de défense aérienne et d’interception de missiles de Tsahal n’auront aucun problème à traiter la menace. Le désir de prendre Israël par surprise et d’infliger des dégâts sur une cible militaire incitera probablement l’Iran à retarder l’attaque.

Comment l’Iran va-t-il venger le «vol» israélien de ses archives nucléaires secrètes et les attaques contre ses installations en Syrie?

Les Iraniens ont probablement prévu de mener bientôt leur attaque de représailles. Puisque le Hezbollah devrait être impliqué dans le tir d’un barrage de missiles contre une base militaire en territoire israélien, le commandant de la Force Qods des Gardiens de la Révolution, Qasem Soleimani, a probablement décidé, avec le commandant de la force aérospatiale des Gardiens de la révolution, Amir Ali Hajizadeh, de reporter ce barrage de missiles qui se serait abattu au lendemain des élections au Liban, dans le but de prendre Israël par surprise à un moment ultérieur.

Selon les prévisions des institutions de défense et les commentaires publiés ces derniers jours, les Iraniens ne mèneront pas d’attaque de représailles contre Israël dans les prochains jours. L’estimation israélienne disait que les Iraniens attendraient après les élections au Liban et au moins jusqu’à ce que le président américain Donald Trump décide de suspendre l’accord nucléaire avec l’Iran le 12 mai.

 

Qassem Suleimani, commandant de la Force Qods. L'homme derrière le plan

Qassem Suleimani, commandant de la Force Qods. L’homme à l’origine du plan.

 

Suleimani et d’autres hauts commandants des Gardiens de la Révolution, probablement avec l’approbation du chef suprême iranien Ali Khamenei, ont conclu que Trump avait déjà décidé de suspendre l’accord nucléaire et qu’il était inutile d’attendre le 12 mai.

De plus, les Iraniens voulaient signaler à Trump et au Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans leur attaque de représailles, que la suspension de l’accord nucléaire pourrait déclencher une guerre au Moyen-Orient et qu’ils étaient déterminés à se battre même si Israël s’abstenait de les attaquer.

Pour toutes ces raisons, le timing d’une attaque en règle était fixé pour la semaine en cours, mais avec une intention claire de ne pas affecter les chances du Hezbollah de reporter les élections au Liban. Des représailles iraniennes menant à une réplique israélienne avant les élections au Liban auraient infligé des dégâts considérables au Hezbollah, même parmi les électeurs chiites.

L’armée israélienne est au courant des informations qui courent sur le plan des gardiens de la révolution qui veulent mener une attaque de représailles en tirant des missiles sur une base militaire dans le nord d’Israël. La Direction du renseignement militaire a probablement surveillé les préparatifs en Syrie et au Liban et est arrivée à la conclusion que les Iraniens essayaient de déléguer la responsabilité de l’attaque (sûrement sur des milices chiites) après sa mise en œuvre, principalement parce qu’ils ne veulent pas irriter les Européens qui les soutiennent, sur la question de l’accord nucléaire, et parce qu’une opération directe des Gardiens de la révolution depuis la Syrie confirmerait et vérifierait les affirmations d’Israël, selon lesquelles des éléments militaires iraniens opèrent depuis le territoire syrien.

Les Iraniens dénient tout le temps les revendications israéliennes. Une vérification de ces plaintes et exigences pourrait leur causer des ennuis, non seulement avec les Européens, mais aussi avec la Russie et avec le régime du président Bachar al-Assad, qui s’oppose à toute activité iranienne qui compromettrait la stabilité en Syrie. De plus, la pratique iranienne courante consiste à agir contre les ennemis de l’Iran par le biais de supplétifs , plutôt que directement. De plus, le ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, a déjà déclaré qu’une attaque iranienne directe contre Israël conduirait à une attaque israélienne directe contre l’Iran.

Le dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah, dont l'organisation est supposée prendre part à l'attaque de représailles iranienne

Le dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah, dont l’organisation est supposée prendre part à l’attaque de représailles iranienne

 

Pour toutes ces raisons, les Iraniens ont choisi de charger les milices chiites irakiennes qui opèrent déjà en Syrie d’une attaque de missiles de représailles contre Israël, avec la direction et l’aide de membres des unités de missiles et de roquettes du Hezbollah plus expérimentés et coutumiers du fait de rechercher les cibles israéliennes.

Les représailles iraniennes prendront probablement pour cibles les bases militaires israéliennes. Le Hezbollah a essayé d’attaquer ces installations à plusieurs reprises, dans le passé, avec des roquettes et des missiles, dans le but de perturber l’activité de Tsahal, et principalement l’activité de l’armée de l’air israélienne.

Il est parfaitement clair que les Iraniens ne sont pas intéressés à déclencher une guerre. Ils veulent mener une attaque limitée pour venger l’assassinat des Iraniens en Syrie, d’une manière qui dissuade Israël et qui conduise à un dilemme israélien, soit de déclarer la guerre à l’Iran sur des représailles limitées, soit de faire preuve de retenue.

Début 2015, Israël a décidé de ne pas réagir à une attaque du Hezbollah dans la région du mont Dov à la suite d’une attaque israélienne présumée qui aurait tué le commandant du Hezbollah Jihad Mughniyeh et un général iranien, Allahdadi. Le Hezbollah, au nom des Iraniens, a attaqué une force de Tsahal avec des missiles antichars, tuant un officier israélien et un combattant. Suleimani croit probablement qu’Israël pourrait à nouveau pratiquer de la retenue.

L’Iran et Israël ne sont pas intéressés par une guerre ouverte et essaieront de contenir l’événement. Les révélations israéliennes de l’existence de ce plan de représailles iranien pourrait entraîner son annulation ou son report pour une longue période de temps. Cela reste à voir.

Une chose est claire : même si les Iraniens décident de poursuivre leur plan et d’ordonner aux milices de lancer un barrage de missiles sur Israël, ils ne prendront pas Tsahal par surprise et les systèmes israéliens d’interception et de défense aérienne anti-missiles n’auront probablement aucun problème à traiter un barrage de missiles sur une cible militaire dans le nord.

Sachant que ses systèmes de défense actifs sont capables de faire face à la menace, l’armée israélienne n’a émis aucun ordre de préparation spécial pour les communautés israéliennes du nord. En outre, les Iraniens se restreignent probablement eux-mêmes et leurs supplétifs autour des cibles militaires israéliennes plutôt qu’aux cibles civiles, de sorte que les citoyens israéliens n’ont aucune raison de s’inquiéter.

Les Iraniens savent qu’une réponse israélienne à une attaque sur des installations civiles et sur des civils israéliens sera très douloureuse, et ils ne sont certainement pas intéressés à le faire. Le dilemme iranien conduira probablement à un report de leur attaque de représailles, dans le but de chercher à prendre Israël par surprise et d’infliger des dégâts à la cible militaire attaquée.

Première publication le: 05/07/18, 14:56

Ron Ben-Yishai | Publié le: 05.07.18, 14:56

ynetnews.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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henri moussa el-mann

ce que le rav. ariel hasky a prevue ? la guerre avec l iren tot ou tart viendra. une guerre de deux semaine je suis sur quec israel et le monde savent les intencion des iranien . de peurt une guerre atomique car israel na pas de temp pour une guerre plus que deux semaine . et l aide des americaine savent que guerre nuclaire detruira le monde. comme les idiot de iran n ont pas peur de ce tues ou cesblosait . atendant ce mois de mais.

Elie de Paris

« Les Iraniens savent qu’une réponse israélienne à une attaque sur des installations civiles et sur des civils israéliens sera très douloureuse… »
Décidément, nous n’aurons toujours pas compris la mentalité musulmane et chiite et iranienne… Ce sont d’abord nos civiles qu’ils chercheront à atteindre.
Les dirigeants israéliens devraient consulter » l’ Art de la guerre ». Combien cette nonchalance, « sûre d’elle », va nous coûter ?

Elie de Paris

Il me souvient, cher Marc, que cette « nonchalance » _j’y mets aussi des guillemets à votre intention _ nous avait couté de bien trop nombreuses vies à cette guerre du Kippour, que nous avions pourtant anticipée, mais mise comme une éventualité peu probable…
Il nous le « semblait » en tout cas, comme vous le dites.
Je n’ose même pas rappeler la dernière guerre du Liban, avec le hezb, même pas envisagée…
Nous n’avons pas la même vision (exterminatrice) que nos ennemis, simplement, et leur prêtons nos propres considerations. Il ne s’agit pas là de victoires ou de défaite, nous savons bien que ces derniers, s’ils en avaient les moyens technologiques et militaires, nous auraient volatilisés, même au prix de dommages collatéraux tres nombreux , ils l’ont déjà dit et répété.
J’étais devant les guichets de l’ambassade, rue Rabelais, et j’etais reparti dépité, avec de nombreux autres, après les « laissez vos coordonnées, mais nous n’aurons pas besoin de vous (pour la guerre). »
Combien de nos enfants, dans combien de nos tombes ?
Pour finir, cette guerre « totale » doit avoir lieu à un moment ou à un autre. Ce n’est qu’une question de temps, quand nos ennemis se sentiront suffisamment prêts. Il faudrait donc attendre qu’ils le soient ?
Pitié pour nous, comme pour eux.