Comment le Président Reuven Rivlin devrait ranimer les Conférence du Président israélien

 

Avec la conclusion de la Présidence de Shimon Peres, son initiative menant à des Conférences Présidentielles régulières a aussi touché à sa fin. Cinq rassemblements de ce genre se sont déroulés entre 2008 et 2013. Le Président Reuven Rivlin serait bien inspiré de réinstaurer ces mêmes conférences annuelles. Le potentiel d’effets bénéfiques pour Israël est, en effet, énorme.

Afin de récolter un maximum de bénéfices pour Israël, la formule conçue sous Peres, requiert des modifications significatives. Par le passé, cette conférence comprenait, à la fois, un étrange mélange de thèmes et de profils d’invités. Les meilleures sessions et de loin ont été celles qui ont répondu aux dernières évolutions et aux attentes quant à l’avenir, dans plusieurs domaines scientifiques. Si on n’arrivaitvpas assez tôt à la conférence, la salle était déjà bondée.

Les panels d’invités étaient constitués à la fois de scientifiques israéliens et étrangers. Parmi ceux qui assistaient, les présentations les idées exposées par les Israéliens se sont avérées aussi perspicaces et impressionnantes que celles faites par les universitaires venus de l’étranger.

D’un autre côté, il y a eu certaines de ces sessions dans la communauté juive mondiale, lors desquelles les membres du panel ont principalement ressassé ce qu’on pouvait lire dans les médias juifs. Il y a assez d’autres rencontres où ces questions sont soulevées. On retient aussi l’impression que les organisateurs ont minimisé le nombre d’orateurs orthodoxes ou issus du centre-droit.

Une fois, d’une façon assez absurde, un détracteur extrémiste d’Israël, Peter Beinart, a été invité. Aussi, certains des objectifs annoncés ont été grandement exagérés. Est-ce que les discussions à ces conférences engageaient « les questions centrales qui allaient influencer  le visage de notre avenir : géopolitiques, économiques, sociétales, environnementales, culturelles, identitaires, en matière d’éducation, de nouveaux médias et plus encore »? C’est, en tout état de cause, ce qu’un site internet a déclaré et il aurait été encore bien mieux de demeurer un peu plus modeste et circonspect.

Quelle pourrait être la meilleure stratégie guidant de telles conférence? Il serait d’abord important d’identifier autant de domaines d’études que possibles, où Israël se trouve à l’avant-garde. Il devrait y avoir des sessions sur des sujets tels qu’ils concernent les dernières avancées et les possibles orientations d’avenir. Les panels devraient être constitués de participants qui sont dominants dans le champ concerné, qu’ils soient étrangers ou israéliens.

Il est crucial de déterminer dans quels domaines Israël est un leader mondial ou fait partie du peloton de tête. Par exemple, la cybersécurité, les technologies de l’eau, les soins appliqués aux traumatismes et la mise sur pied d’hôpitaux de campagne. Il y en a, cependant, bien d’autres qui ne viennent pas immédiatement à l’esprit. Demander à des gens triés sur le volet d’identifier ces champs de connaissance et d’expertise où Israël co-dirige le monde pourrait permettre de rapidement en créer une longue liste.

Dès qu’on a identifié les champs sur lesquels les Israéliens font partie des têtes de file mondiaux, l’étape suivante serait de demander aux pays dominants dans ces zones de compétence lesquels inviter à venir de l’étranger. Les conférences seraient diffusées en multimédia afin de recevoir l’audience la plus large que possible. Lors des conférences précédentes, on trouvait, parmi les orateurs, des hommes politiques, des écrivains, des acteurs, un comédien vulgaire et ainsi de suite. Ces catégories pourraient encore assister aux sessions, mais il n’y aurait pas de session ouverte où des invités très réputés exprimant seulement leurs truismes et autres platitudes. Il pourrait, en revanche, y avoir, bien sûr, du spectacle de très haut niveau culturel.

Les sujets essentiels, dans les catégories ci-dessus, pourraient être complétés par des débats sur les questions cruciales du monde. Pour n’en mentionner qu’une poignée, presque au hasard : l’avenir de la démocratie libérale, la souveraineté face à la globalisation, quel multiculturalisme peut être viable et la vérité confrontée aux « nouvelles alternatives » (fake news)… Cela ne requerrait pas trop d’efforts pour en définir quelques autres.

L’un des gros avantages pour les participants aux panels serait le caractère foncièrement interdisciplinaire et varié des orateurs assistant à ces conférences. Les personnalités de haut vol d’un certain domaine participent généralement à des conférences où les spectateurs proviennent principalement de champs de compétences proches des leurs. Cette diversité des points de vue croisés augmenterait l’attractivité de la conférence pour les membres du panel traitant d’un sujet donné.

Le Président Peres avait trouvé sur son chemin de généreux patrons qui ont financé les conférences qu’il a organisé. Il n’y a aucune raison qu’une conférence aussi prestigieuse, sous les auspices du Président Rivlin ne puisse attirer l’attention de donateurs aussi généreux. Son prestige international serait encore renforcé par ces assemblées internationales. Concernant les aspects techniques de la conférence, on peut apprendre beaucoup de l’expérience des membres de l’équipe qui ont été partie prenante de l’organisation des conférences précédentes.

Il y aurait potentiellement beaucoup d’avantages pour Israël. Avec de bonnes relations publiques, ces conférences exposeraient au monde les nombreux domaines de compétence où brillent l’inventivité et le savoir israéliens, dont ceux qui sont hautement bénéfiques pour de nombreux peuples de par le monde. Alors qu’Israël est fréquemment attaqué par un large éventail d’ennemis et d’opposants, ces conférences peuvent, jusqu’à un certain point, faire aussi contrepoids à la haine et à la diffamation.

Le Président Peres manifestait une préférence pour interroger certaines pointures en matière de sciences au cours de ces conférences. Cela restait, cependant, un extra (supplément) et la conférence aurait très bien pu suivre son cours sans cette insertion. La chose importante est que le Président Rivlin en prenne l’initiative, que les invitations à la conférence soient envoyées en son nom et qu’il assiste à la conférence et la préside officiellement.

Par Manfred Gerstenfeld

 

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